En attendant la décision de François Hollande, deux candidats eux sont déjà en campagne: Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
La politique c’est la primaire de la gauche qui patine, en attendant la décision du président, "y aller ou pas", deux candidats eux sont déjà en campagne: Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
Les deux M, la flèche Macron et le Char Mélenchon sont lancés et depuis longtemps. Tous les deux parient sur l’anti-système, l’anti-primaire et de surcroit et l’un et l’autre bénéficient d’une dynamique politique. Jean-Luc Mélenchon enregistre le ralliement du Parti communiste par le vote de ses militants avec 2.000 élus locaux en renfort ça débloque le recueil des 500 parrainages et ça créé du mouvement.
Emmanuel Macron lui aussi a pris un petit coup de booster avec la défaite d’Alain Juppé à droite : il commence à engranger des soutiens d’élus locaux UDI, venus du centre. Ce n’est pas encore une vague mais là encore ça donne l’image d’un candidat en mouvement quand le PS et ses alliés s’enlisent. Le dernier sondage Sofres illustre parfaitement ce mouvement ascendant des 2 M. Sur un premier tour de présidentielle, Emmanuel Macron est devant 17% d’intentions de vote, suit Jean-Luc Mélenchon à 13% et François Hollande est loin derrière à 8,5%.
Cela dit, on n’en n’est qu’aux prémices de la primaire de gauche. Ce n’est pas encore plié, ce n’est pas joué.
Vous avez raison. On sort d’une primaire de la droite à rebondissements. Rien n’est écrit à gauche c’est ce qui rend la campagne passionnante. Par exemple les sondages sont à prendre avec d’autant plus de précautions que François Hollande n’est pas sondé comme candidat déclaré, mais comme candidat virtuel. Pareil pour Manuel Valls. Mais pour en revenir aux deux M ça ne change rien à leur stratégie.Dans tous les cas ils font le pari que la primaire ne rassemblera pas, que l’éclatement de la gauche est programmé. Si François Hollande l’emporte: Jean-Luc Mélenchon ouvrira les bras à la gauche des frondeurs, aux Montebourg et Hamon qui ont rompu avec François Hollande qui ne feront pas sa campagne. Emmanuel Macron fait le calcul inverse : il joue la victoire de Montebourg. Il ouvrira ses bras à la gauche réformiste, celle qui ne veut pas revenir en arrière, les partisans de François Hollande et Manuel Valls qui ne feront pas la campagne de Montebourg. C’est le grand paradoxe de ce duel Macron / Mélenchon, quelle qu’en soit l’issue, l’un deux sortira renforcé d’une primaire à laquelle ils ne participent pas.