Utilisation des armes chimiques en Syrie : la ligne rouge pour Emmanuel Macron

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SAISON 2016 - 2017

Antonin André nous livre son édito politique, au lendemain de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.

L’édito politique c’est la nouvelle doctrine de politique étrangère d’Emmanuel Macron vis-à-vis de la Russie sur le dossier Syrien. Une main tendue et une autre armée prête à frapper.

Négocier des deals et des fusions acquisition à la banque Rotschild est visiblement une bonne formation à l’art de la diplomatie. Le banquier Macron avait l’habitude de recevoir ses interlocuteurs dans les salons luxueux de l’avenue de Messine, déjeuners en livrée, service impeccable, et ne les laissait repartir qu’une fois la négociation terminée. Le président Macron reçoit Vladimir Poutine à Versailles et ne le laisse repartir qu’une fois les nouvelles règles établies. On a assisté à un numéro de haute voltige diplomatique. Le Préalable : ce qui s’est passé avant moi n’existe pas. On écrit une nouvelle page. La main tendue : la Russie est partie intégrante dans la résolution de la crise syrienne, le départ de Bachar Al-Assad n’est plus un préalable, il n’est même pas qualifié de "tyran". La main armée : s’il y a utilisation d’armes chimiques la France ripostera immédiatement. Il y a un côté retour de la puissance Française.

En même temps, Emmanuel Macron bénéficie de conditions favorables et tout ne s’est pas joué à Versailles.

Des rapports Hollande-Poutine déplorables un passé qu’Emmanuel Macron à recouvert des ors de Versailles, un Donald Trump baroque, imprévisible, une Thérésa May repliée sur le Brexit, une Chancelière allemande influente certes mais qui n’a pas l’atout de la modernité. Le champ est dégagé pour un président français jeune, très bien élu et qui bénéficie d’un état de grâce non pas en France mais à l’international. Vladimir Poutine redoutable animal politique a un sens aigu du rapport de forces, il a tous ses éléments en tête, il prend ce qu’il y a à prendre : un nouveau départ et il répond à la flatterie par la flatterie en comparant Emmanuel Macron à Pierre Le Grand.
Mais évidemment rien n’est joué. C’est le début de la partie et Emmanuel Macron a pris date et il engage la France et nos forces armées. En août 2013, Barack Obama a renoncé à frapper sans l’accord de l’ONU après l’utilisation d’armes chimiques par Bachar al Assad, la Grande-Bretagne aussi s’est couchée. Emmanuel Macron secrétaire général adjoint de l’Élysée a assisté de près à ces revirements. Il engage aujourd’hui sa parole et celle de la France. Si sa main tremble le jour venu, Versailles ne résistera pas à l’oubli et la diplomatie française au fiasco.