Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à une avancée médicale qui pourrait remédier à la pénurie de poches de sang dans les hôpitaux. Du sang de synthèse a été transfusé à des patients.
De l’innovation médicale ce matin. On en a peut-être terminé avec la pénurie de poches de sang dans les hôpitaux. Pour la première fois, on vient de transfuser du sang de synthèse à des patients.
Cela pourrait tout changer. Vous vous souvenez peut-être, au mois de juin, de l’appel d’urgence de l’Etablissement Français de Sang. Il expliquait que les réserves étaient au plus bas. Que c’était la deuxième fois en moins de six mois. On avait alors lancé une énorme campagne de dons du sang. Désormais, on sait cultiver des globules rouges. Il n’y a besoin que de quelques millilitres d’un donneur. Et en faisant se reproduire les cellules en laboratoire, on arrive à créer des dizaines et des dizaines de litres. Ce sang vient d’être injecté à des volontaires par une équipe de chercheurs de l’Université de Bristol en Angleterre. Et tout s’est merveilleusement bien passé. Ce qui est formidable. Vous savez qu’aujourd’hui, on compte uniquement sur les dons pour les transfusions. Demain, on pourrait avoir une source supplémentaire, intarissable cette fois, puisqu’on fabriquerait ce sang à la demande.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il n’y aura plus besoin de dons ?
Non, malheureusement. Pour une raison simple : le sang issu des dons est gratuit. Alors que celui fabriqué en laboratoire coûte encore très cher. Or on a constamment besoin de centaines et de centaines de litres. C’est pourquoi il va falloir continuer à donner son sang.
Cette technique sera plutôt réservée aux groupes sanguins les plus rares. Dans notre pays, par exemple, 250 ont été identifiés. Entre 700 000 et un million de Français seraient concernés. Car pour eux, trouver du sang compatible est un véritable casse-tête.
Est-ce qu’il y a une différence entre ce sang de culture et celui des donneurs ?
Oui ! Il est de bien meilleure qualité. Il faut savoir que les globules rouges vivent en moyenne 120 jours. Donc quand vous donnez votre sang, on récupère tout un mélange avec de vieux globules en fin de vie et des plus jeunes. Alors qu’avec du sang de culture on n’aura que des globules totalement frais.
Cela va intéresser ceux qui souffrent de maladies sanguines et qui doivent régulièrement faire des transfusions. Avec du sang toujours frais, ils pourront espacer davantage chaque opération et donc éviter les piqures à répétition.