Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à la suppression de la tour de contrôle à l’aéroport de Tours. Les contrôleurs aériens vont télétravailler depuis l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
L’innovation du jour ne va pas rassurer ceux qui prennent l’avion. D’ici quelques mois, il n’y aura plus de tour de contrôle à l’aéroport de Tours. Les contrôleurs aériens vont télétravailler depuis un autre aéroport.
Ils seront installés à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Je ne sais pas si vous voyez où ça se trouve par rapport à Tours. Si l’on prend une carte de France : Toulouse est en plein sud, pas loin de la frontière espagnole. Tours est beaucoup plus haut, dans le centre-nord de la France, 500 km plus loin. Et pourtant, c’est de là que les contrôleurs vont surveiller les avions. Cela veut dire qu’ils devront les guider, aussi bien au sol qu’en vol, uniquement via des caméras et des écrans. Ils ne les verront plus en vrai en regardant par les fenêtres.
C’est inquiétant quand même. Et s’il y a une panne ?
C’est vrai que ça n’a pas l’air rassurant. Mais on parle quand même de transport aérien. Vous l’imaginez bien : tout a été ultra-sécurisé. Les caméras doublées. L’informatique blindée. Avec plusieurs connexions dédiées, par fibre optique, entre Tours et Toulouse.
Et puis, on le rappelle, les contrôleurs travaillent surtout avec des radars et la radio. Ils arrivent à guider les avions même quand la tour est dans le brouillard. Donc il n’y a pas vraiment de quoi s’inquiéter. D’autant que ce qu’il se passe à Toulouse est loin d’être un cas isolé. C’est même en tendance globale : un peu partout dans le monde, on cherche à dissocier physiquement le contrôle aérien de l’aéroport. Et donc à se débarrasser des tours de contrôle.
C’est le cas, par exemple, à Londres ou le trafic est actuellement géré à 120 km de l’aéroport. Si vous atterrissez à la City, vous le verrez. Il n’y a plus de tour de contrôle. Et à en croire les responsables, c’est beaucoup plus sûr. Parce qu’en la délocalisant, on la protège d’un attentat puisqu’on peut la cacher en sous-sol. On peut même prévoir des tours de contrôle de secours et être toujours certain de guider les avions.
Mais pourquoi Tours et pas les aéroports d’Orly ou de Roissy près de Paris ?
Parce que le contingent militaire qui assurait le contrôle aérien à Tours doit déménager. Et comme l’aéroport n’a pas un énorme trafic, il aurait pu, tout simplement fermer. L’alternative était donc de délocaliser la tour de contrôle.
Et ce n’est qu’un début. D’autres aéroports devraient suivre. Donc la prochaine fois que vous passerez près d’une tour de contrôle, pensez à bien la prendre en photo. Dans quelques années, il n’y en aura peut-être plus.