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SAISON 2021 - 2022

Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce mercredi, il s'intéresse aux recherches des membres de l'Université de Delft aux Pays-Bas sur une aiguille inspirée du dard de la "guêpe parasitoïde".

Votre innovation va donner des frissons à ceux qui ont peur des piqures. Vous nous annoncez un nouveau type d’aiguille, encore plus efficace, car elle est inspirée des guêpes.

Je vous rassure, ce n’est pas le genre de guêpe qui nous a pourri la vie tout l’été. Il s’agit d’une aiguille inspirée du dard de la "guêpe parasitoïde". Parasitoïde parce qu’elle pond ses œufs discrètement à l’intérieur des autres insectes. En plus, elle arrive à les garder vivants pour que ses bébés puissent s’y développer (un peu comme la créature du film Alien). Ce dard est extrêmement sophistiqué puisque la guêpe est capable de le planter dans un fruit, de le guider à l’intérieur (pour éviter le noyau ou les pépins) avant d’injecter ses œufs dans l’asticot qu’elle a repéré à l’intérieur.  

C’est ce mécanisme que des chercheurs de l’Université de technologie de Delft aux Pays-Bas ont réussi à reproduire dans une aiguille chirurgicale ultrafine. Elle pourrait tout changer puisque c’est la première aiguille capable de pénétrer toute seule dans les tissus (il n’y a pas besoin de la pousser, donc ça fait moins mal). Surtout, elle est extrêmement flexible, on peut l’orienter, la guider et donc éviter de toucher des organes sensibles. 

On sait déjà dans quelles procédures on pourrait l’utiliser ?

Oui, par exemple pour retirer des caillots sanguins. Ça permettrait de suivre la forme de la veine. On y pense également pour supprimer des tumeurs ou administrer des médicaments avec une précision ultime. En fait, elle pourrait devenir indispensable dès qu’il faut contourner des structures très fragiles dans le cerveau ou dans la moelle épinière puisque l’aiguille pourra être guidée très précisément à l’intérieur. Cela autorisera des chirurgies moins invasives. 

Donc si demain vous vous faites opérer et qu’on ne vous fait qu’un tout petit trou pour accéder à des endroits, jusqu’ici inaccessibles, sans vous ouvrir en deux, il faudra remercier les guêpes parasitoïdes. C’est ce qu’on appelle le biomimétisme. Une technique que j’adore : s’inspirer de la nature pour trouver des solutions à nos problèmes. Cela nous fera peut-être regarder les guêpes différemment.