Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.
L’innovation. Bonjour Anicet Mbida. Ce matin, vous nous parlez d’une découverte importante en matière de médecine. On a trouvé un tout nouveau type d’antibiotique. Il va pouvoir remplacer ceux qui ont perdu leur efficacité.
On l’a assez répété : "les antibiotiques, ce n’est pas automatique !". À force d’en prescrire, les bactéries mutent, elles deviennent de plus en plus résistantes et finissent par être immunisées. Si on ne fait rien, on ne pourra même plus soigner une infection aussi banale qu’une angine. Donc il est essentiel de trouver de nouveaux antibiotiques capables de détruire ces bactéries ultra-résistantes. Cela permettra de garder un coup d’avance sur la nature et d’avoir des médicaments toujours efficaces.
C’est ce que viennent de trouver des chercheurs de l’Université de La Trobe à Melbourne en Australie. Ils ont réussi à isoler un agent anti-microbien dans les fleurs du tabac. La plante l’utilise pour se protéger des infections. Les scientifiques l’utiliseront pour fabriquer des antibiotiques.
C’est la première fois que l’on trouve de nouveaux antibiotiques ?
Non, mais c’est assez rare : en 50 ans, il y a seulement deux nouvelles classes d'antibiotiques qui sont apparues sur le marché. C’est pour cela que l’on s’active côté recherche. On a déjà trouvé des candidats potentiels, aussi bien dans le venin de serpent, le lait d'ornithorynque que la peau de grenouille (toujours des endroits inattendus). Mais l’avantage de la fleur de tabac, c’est que l’antimicrobien est utilisable sur l’homme. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Et surtout, il s’est montré efficace sur les fameuses "super-bactéries ultra-résistantes" sur lesquelles les antibiotiques actuels se cassent les dents. C’est évidemment ce qui donne le plus d’espoir.
Et qu’est-ce qu’on pourra soigner avec cet antibiotique ?
C’est encore de la recherche. Mais on imagine déjà des traitements contre les staphylocoques dorés, notamment les plus résistants. On pense même s’attaquer à des infections virales comme le VIH, le virus Zika ou la dengue. Donc on pourrait aller bien au-delà du simple antibiotique.