VERBATIM - Malgré "une croissance atone", le ministre du Budget a fait de la pédagogie sur la réduction des déficits, moins forte qu'attendue.
Y a –t-il un dérapage des déficits ? Quand on regarde le déficit 2013, il diminue de 12 milliards ! Je parle du déficit de l'Etat par rapport à 2012, alors qu'entre 2011 et 2012, la diminution du déficit n'avait été que de 3 milliards. Mais il est vrai que s'il diminue de façon significative, il diminue moins que nous ne l'aurions souhaité pour des raisons qui tiennent à l'atonie de la croissance."
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D’où provient la baisse de 12 milliards annoncée ? "Nous les avons obtenus par un effort d'économie considérable, aussi en 2013 par appel à contribution des Français. En 2014, ce sera essentiellement par des économies et pour 2015-16-17 exclusivement par des économies puisque nous allons nous engager dans une trajectoire de diminution de la pression fiscale."
Les impôts baisseront-ils en 2017 ? "Nous sommes dans une trajectoire qui, pour les 3 ans qui viennent, va nous conduire à ne faire que des économies pour pouvoir, à partir de 2016, baisser les impôts."
Le déficit public 2013 sera-t-il dans les clous promis à Bruxelles, 3,6% ? "Notre objectif est celui-ci, il est encore trop tôt pour connaître le déficit public qui sera publié à la fin mars. Nous attendons les résultats sur la sécurité sociale, les collectivités locales. Ce que je peux dire ce matin, c'est que les résultats que nous obtenons sur la dépense, parce que, comme vous l'avez remarqué, si nous faisons 12 milliards de moins sur les déficits, c’est parce que nous tenons la dépense et nous la sous-exécutons ! Nous faisons mieux que les objectifs que nous nous étions donnés dans la loi de finances."
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Des taxes qui coûtent parfois plus cher à collecter qu'elles ne rapportent. "Il y a 175 taxes à faible rendement, certaines coûtent plus cher à prélever qu'elles ne rapportent. Donc dans le budget pour 2015, je ferai des propositions dans trois directions. Supprimer les taxes à faible rendement qui peuvent l'être, chasser la mauvaise dépense et supprimer un certain nombre d'organismes qui font redondance ou ne servent rien. Ça fera 15 milliards d'économies en 2015."
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La baise des dépenses de la sécurité sociale. "Marisol Touraine a défini une stratégie nationale de santé. Nous avons en 2012 fait -1 milliard par rapport à l'objectif sur les dépenses d'assurance maladie. Nous sommes déjà au-dessus de 650 millions pour 2013, on fera sans doute mieux. Pour 2014, il faut réarticuler la relation en hôpital et médecine de ville, développer la chirurgie ambulatoire, l'hospitalisation à domicile, le médicament générique. La stratégie nationale de santé doit permettre de mieux soigner et que ça coûte moins cher."
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La diminution du nombre de régions. "J'ai toujours été favorable à cela, mais ça ne s'impose pas, ça se discute, ça se travaille. Beaucoup de choses ont été faites entre la Haute et la Basse Normandie pour rapprocher des politiques sur le plan universitaire. Moi personnellement j'y suis favorable, ça doit faire l'objet de discussions. Pas de besoin de susciter des crispations sur ces questions. En même temps, il faut que ce que nous allons faire dans le budget 2015 incite toutes les collectivités locales à fusionner. Comment ? Celles qui fusionnent ont un bonus avec la DGF, celles qui ne le font pas font des économies..."
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Les exilés fiscaux. "En 2014, nous attendons plus d'un milliard, nous avons déjà 11.000 dossiers ! Nous allons continuer à demander à tous ceux qui sont à l'extérieur et qui fraudent de bien vouloir se mettre en conformité avec le droit : s'il ne le font pas, la République les rattrapera !"
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La situation de Johnny Hallyday. "Je parle de tous ceux qui sont en situation de fraude ou d'irrégularité. Personne en particulier car je suis soumis au secret fiscal, je ne peux pas me permettre cela. Je suis comptable de l'application du droit fiscal pour tous : Johnny Hallyday est un citoyen qui comme tous les autres doit acquitter ses impôts dans les conditions de droit votées par le Parlement. J'y veille : pour y veiller et que ce soit le cas, je dois me conformer au secret fiscal."
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Propos retranscrits par Mickaël Frison