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SAISON 2013 - 2014, modifié à

La Constitution de 1958 a la peau dure. Le fils de son auteur fête aujourd'hui les 55 ans du texte.

Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel

Ses principales déclarations :

 

La Constitution fête son anniversaire. C'est une émotion personnelle ?

"C'est une émotion quotidienne. A cette époque, la grande angoisse de mon père était que cette Constitution dure. On expliquait à l'époque qu'elle ne durerait pas, qu'elle ne dépasserait pas la période du Général de Gaulle. 55 ans après, cette Constitution est là !"

Edouard Balladur parle de votre père : "Caractère rugueux, cœur sensible, mêlant égocentrisme au désintéressement"

"Je ne vois pas mon père tout à fait comme ça. Mon père était un républicain désespéré d'avoir vu et subi la Constitution de la IVème République qui avait abouti au déclin de l'Etat"

La Constitution a été modifiée 24 fois, elle a résisté à l'alternance et la cohabitation. Depuis Mitterrand, la gauche a accepté et défendu la Constitution de De Gaulle...

"Oui, et avec Mitterrand ! Après l'avoir combattue, il l'a acceptée. Il est l'un des Présidents à l'avoir, après De Gaulle, le mieux appliquée."

Vous avez invité tous les Présidents pour la fête organisée au Conseil Constitutionnel. Jacques Chirac ne viendra pas. VGE, Nicolas Sarkozy ?

"Non, ils ne viendront pas. Je pense qu'ils ne viendront pas."

François Hollande prononcera un discours. Il devrait rappeler l'autorité, les pouvoirs, la stature d'un Président, et peut-être sa dimension anormale...

"Un président n'est jamais quelqu'un de tout à fait normal. J'espère qu'il montrera que la liberté n'empêche pas l'autorité. Là où il n'y a pas d'autorité, il n'y a plus de liberté."

 

Quel Président a le plus œuvré pour promouvoir la liberté des citoyens ?

"Tous à leur façon. De Gaulle pour que la France soit libre et indépendante, Mitterrand qui a continué la politique étrangère de la France et un certain nombre de réformes, VGE avec le vote à 18 ans et des réformes, Sarkozy avec la QPC, un succès. Le Conseil Constitutionnel a rendu depuis trois ans autant de décisions que la moitié de celles rendues en 50 ans !"

Les comptes de Nicolas Sarkozy auraient-ils été invalidés s'il avait été réélu ?

"Il n'y a aucun problème. La loi, nous l'avons respectée, nous sommes une juridiction d'appel, il y a eu une décision. Oui, naturellement !"

Etes-vous certain que des candidats ou Présidents élus avaient des comptes exacts ? Chirac, Balladur ?

"Ce n'est pas mon problème ! Je suis une juridiction, j'ai été saisi d'un appel d'une décision de la commission nationale de contrôle, je n'ai pas à penser à ce qui s'est passé avant. Depuis que je suis au Conseil Constitutionnel, il n'y a pas et il n'y aura pas de combine sur les comptes de campagne. J'applique la loi, c'est la mission du Conseil."

Une fois validés par vous, les comptes sont intouchables et définitifs ?

"Absolument. Nous rendons en appel la décision définitive."

Pour tous les candidats ?

"Non ! Nous sommes une juridiction d'appel, nous étions saisis que d'un appel, celui de Nicolas Sarkozy !"

La question ne se pose pas pour Edouard Balladur ?

"C'était avant que j'arrive ! Je n'étais pas président du Conseil Constitutionnel à de moment-là."

 

Quand les comptes sont validés, c'est définitif ?

"Aujourd'hui ! Parce que la loi en 2005 a changé..."

Tous les ministres sont invités...

"Il y a 384 ministres et secrétaires d'Etat en vie, sur 579. Plus de 205 ont dit qu'ils viendraient. Certains ont été surpris qu'on les appellent ; et moi-même car certains noms étaient sortis de ma mémoire."

Quelle place accordez-vous au FN dans la République ?

"J'ai été élevé à la fois par ma famille du coeur, du sang, et politique dans le pacte républicain. La République ne sont pas que des institutions pour moi, mais aussi des valeurs. Elles sont portées par un certain nombre de partis, pas par d'autres."

Vous accueillez tous les républicains à l'exception du FN...

"J'accueille tous les responsables politiques qui partagent les valeurs de la République."

Dans votre livre sur les grands discours, vous avez inclus le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy. Vous le défendez...

"Au-delà des formulations et de mots qui ne sont pas bien choisis, il y a une vraie réflexion sur la colonisation et ses effets."

 

Il y a aussi le discours de Dominique de Villepin prononcé à l'ONU. Bruno Le Maire explique qu'il l'a écrit avec Jacques Chirac... Dominique de Villepin a trouvé le ton.

"Le père est celui que les noces désignent ! C'est celui qui l'a prononcé est celui qui l'a rédigé, ça s'est fait dans un contact permanant avec l'Elysée. Ce ne sont pas les collaborateurs, c'est celui qui le prononce."