Gérard Grunberg, politologue au centre d'études européennes de Sciences po, ne croit pas que la gauche et la droite pourront faire barrage au Front national lors de l'élection présidentielle en 2017.
Le front républicain a fonctionné dimanche, lors du second tour des élections régionales, empêchant le Front national de remporter la moindre région face à la gauche et à la droite. Mais cette alliance peut-elle fonctionner sur la durée ? Gérard Grunberg, politologue au centre d'études européennes de Sciences po et spécialiste du Parti Socialiste, n'y croit pas. "Il y a trois forces politiques d'égale importance aujourd'hui. Il est probable que le FN aura son candidat au deuxième tour (de la présidentielle 2017, ndlr). Le Front républicain est difficile à réaliser, même si j'y suis personnellement favorable", analyse-t-il.
Pas de front républicain "en amont" de la présidentielle. Selon le politologue, la gauche et la droite, en concurrence pour se qualifier au second tour de la présidentielle, ne réussiront à s'entendre pour faire barrage au Front national avant l'élection en 2017. "En fait, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont en rivalité pour le premier tour. Ce qui fait que le principal ennemi pour chacun, lors des présidentielles, ce sera l'autre. Le deuxième tour de l'élection présidentielle, avec cette élection à deux, bloque la constitution d'un front républicain en amont", explique Gérard Grunberg. "Les élections législatives qui suivront les présidentielles vont, comme aux régionales, donner lieu à de nombreuses triangulaires. Les deux grands partis vont se retrouver devant cette situation non préparés, sans être décidés, et on retrouvera le même schéma que dimanche. Sauf si le Parti socialiste accepte de "se suicider" une deuxième fois, mais en grand nombre".