L'actualité a été très bousculée par les ouragans, les typhons et autres terreurs de la mer. Existe-t-il des méthodes naturelles pour éviter de telles catastrophes ?
Yolaine : Catastrophes d’autant plus graves qu’elles élèvent le niveau de la mer ! Le typhon Haiyan qui a balayé les Philippines en novembre par exemple a causé une élévation de plus de quatre mètres en quelques minutes. C’est dramatique pour quelques pays particulièrement menacés comme les Philippines, l’Indonésie et les Caraïbes. Avec la montée des eaux, la France risque de perdre 6 à 12% de ses îles d’ici 2100. Des propositions ont été faites pour sécuriser les zones habitées en basse altitude, des constructions de murs anti-crues, de digues supplémentaires et de barrages anti-tempête, mais cela s’avère coûteux, très compliqué et parfois contre-productif car nos constructions aggravent souvent les phénomènes d’érosion.
Marion : L’idéal serait donc de se protéger d’une manière plus naturelle.
Yolaine : Avec des dunes, par exemple, qui restent une barrière très efficace pour calmer l’énergie des vagues. Les récifs et les marécages jouent aussi un rôle protecteur face à une mer déchaînée. Ils sont efficaces contre les ondes de tempêtes. Autre solution intéressante : les bancs d’huîtres qui présentent, en plus, un véritable avantage pour l’écosystème car les huîtres filtrent les impuretés de l’eau et améliorent donc sa qualité.
Marion : Les états s’intéressent-il à ces barrières naturelles ?
Yolaine : Le Royaume-Uni a adopté un concept intéressant, celui de « réalignement côtier géré » ce qui veut dire restaurer la protection naturelle offerte par les marécages et les récifs plutôt que d’entretenir des barrières artificielles. Cette reconstitution apporte des gains en diversité biologique, mais aussi en termes économiques car les touristes sont attirés par ces zones humides, lieux de promenades et endroits idéals pour faire de belles photos. Cela offre un aspect lucratif à la restauration des protections naturelles pour le pays.