La presse quotidienne revient ce lundi sur la présidentielle qui commence à se préparer notamment avec Alain Juppé qui prépare déjà la primaire de droite.
Ce matin en Une de vos journaux, on démarre l’année avec des préoccupations essentielles :
Le Parisien : pour les soldes pensez à réserver.
Mais en matière de préoccupations, on sent bien que la presse a comme envie de sauter 2016 et de passer directement à 2017 :
Libération : Hollande, ses dernières cartes.
Le Figaro : Alain Juppé lance la primaire à droite.
Arabie Saoudite
La Nouvelle République y consacre sa Une : Iran et Arabie Saoudite à couteaux tirés.
C’est d’ailleurs aussi le titre de Libération. L’inquiétude est palpable dans les éditoriaux ce matin.
Et les propos du spécialiste du Moyen Orient Antoine Sfeir, qui déclare dans L’Opinion que "Ni l’Iran, ni l’Arabie Saoudite n’ont intérêt à embraser le Golfe Persique" ne suffisent pas à rassurer.
Comme le résume Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute Marne, "dans ce maelström moyen-oriental, l’Occident parait patauger".
"Après l’incident aérien entre la Turquie et la Russie, ajoute Dominique Garaud dans La Charente Libre, Daech est vraiment le seul à pouvoir se réjouir de devoir faire face à des ennemis autant divisés".
Mais c’est Philippe Gélie qui résume le mieux le sentiment général dans le Figaro : "tandis que l’État islamique nous livre une guerre de civilisation, l’Arabie sunnite ne semble motivée que par sa guerre de religion contre l’Islam chiite. La cohérence conditionne l’efficacité d’une coalition. Même quand une guerre nous est imposée, nous gardons le choix de nos alliés. Le pétrole et les contrats commerciaux ne sauraient nous aveugler sur la vraie nature du partenaire saoudien". Il rappelle d’ailleurs que la prochaine étape serait de crucifier le neveu du cheik Al-Nimr. Un bel allié dans la défense de nos valeurs face à la barbarie de l’État Islamique.
Petite histoire israélienne
C’est un petit article dans le Figaro qui nous raconte comment le ministère de l’éducation israélien vient de retirer un roman contemporain des programmes scolaires. Le roman en question raconte l’amour impossible entre une jeune traductrice israélienne et un artiste palestinien. Le motif officiel : "le système éducatif n’a pas à promouvoir des valeurs qui contredisent les valeurs du pays". Accessoirement, le ministre, qui a admis n’avoir lu que des extraits du livre, estime que les soldats israéliens sont présentés dans le roman comme des criminels de guerre sadiques. Amos Oz, le plus célèbre écrivain israélien a répondu en rappelant que bien des épisodes de la Bible n’étaient pas totalement cacher du point de vue d’une certaine morale et seraient mille fois plus dangereux que le livre de Dorit Rabinyan. Un avantage : la promotion a été telle que le livre est en réimpression.
Juppé
Il ferait presque de l’ombre aux vœux présidentiels. Il est partout. Et le message est passé, la preuve, l’Humanité s’étrangle : Juppé veut doubler Sarkozy par la droite.
Dans La Voix du Nord, Hervé Fabre s’amuse : "Les Sarkozystes, qui aiment tant décrire Alain Juppé en vieux cousin centriste de François Bayrou, vont devoir réviser leur argumentaire en ce début d’année de la primaire à droite".
Et si l’on résume, tous se disent, comme Bruno Mege dans La Montagne, que si Alain Juppé passait le cap de la primaire, le plus dur serait fait. En terme électoral du moins. La cuisine.
"Les attentats du 13 novembre, analyse Pierre Frehel dans Le Républicain Lorrain, n’ont pas fini de faire bouger les lignes politiques. Dernier mouvement en date et pas des moindres, celui d’Alain Juppé qui se positionne désormais résolument à droite pour répondre aux désirs de sécurité et de protection des français". Mais l’homme d’Etat, est-ce celui qui réagit aux événements ou celui qui les anticipe ?
Génome
Parmi les grands enjeux à venir, celui-là est sans doute majeur. Alors que les Échos reviennent sur la technique de manipulation des gènes par le découpage de séquences ADN, Libération consacre un article à une dimension essentielle du problème : les appétits des géants du web devant ces millions de données que vont générer les séquençages à grande échelle. Facebook, qui récolte 5.000 échantillons de salive pour une enquête de l’Université du Michigan, Google qui investit des millions dans des thérapies innovantes et noue des liens avec les géants pharmaceutiques. Et ces masses de données qui se promèneront dans le cloud et se monnaieront très cher.
Comme l’a résumé Philosophie Magazine en un titre : Liberté, inégalité, immortalité.
Bisous
Le site Slate évoque dans un article une étude scientifique publiée par une revue très sérieuse et qui a fait du bruit. L’étude démontrait, panel représentatif à l’appui, que les bisous maternels ne seraient pas efficaces pour soigner les bobos. Une étude totalement bidon, bien sûr, qui voulait inciter à la méfiance face à la supposée scientificité d’un alignement de chiffres. Mais certains sont tombés dans le panneau : le site The American Mirror a accusé le gouvernement de préparer l’interdiction des bisous maternels. Cela dit, dans un autre article, Slate nous apprend qu’une autre étude vient de prouver que la salive est plus efficace que certains antiseptiques pour réparer certaines lésions. Du coup, on se dit qu’un bisou maternel ça pourrait peut-être quand même soigner un peu.
La Croix revient sur une invention primée au concours Lépine et qui devrait bientôt être commercialisée en France et aux États Unis. Le réveil olfactif a été inventé par un lycéen nantais qui a fondé sa propre startup. Le principe, des capsules de parfum diffusant une odeur agréable qui réveille en une à deux minutes : café, embruns marins, menthe poivrée. Des parfums qu’il faut adapter à chaque culture, puisqu’aux États Unis c’est plutôt bacon et jus d’orange qui sont associés aux effluves du petit déjeuner. Mais parmi les 14 odeurs prévues, il y a celle du dollar. Et celle-là, visiblement, réveille beaucoup de monde, de l’Arabie Saoudite aux États Unis en passant par la France.