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Chaque jour, Marion Lagardère scrute la presse papier et décrypte l'actualité.

Dans la presse ce matin, du soupçon et beaucoup d’interrogations, à commencer par la garde à vue de Nicolas Sarkozy.

En Une de Libération, La Dépêche du Midi, la Nouvelle République, de l’Alsace ou encore du Bien Public dont le titre résume bien la situation : il est "l’heure de s’expliquer".

Parce qu’effectivement, il y a soupçons.
L’Humanité rappelle la phrase par laquelle tout a commencé, celle lancée par le fils de Muammar Kadhafi sur la chaine Euronews en mars 2011 : "il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne".
Suivent sept années de révélations, de témoignages, d’accumulations de pièces à conviction.
Alors ce matin, plusieurs médias vous aident à y voir plus clair : Le site des Décodeurs du Monde par exemple vous propose de "comprendre l’affaire en infographie". On y trouve une chronologie interactive et les portraits des protagonistes. Qui a rempli les mallettes, qui les a transmises, qui les a reçues.

Mais c’est surtout Médiapart, à l’origine des révélations, qui propose le dossier le plus complet, avec notamment une liste, non pas des 10, non pas des 50, mais des "60 questions auxquelles Nicolas Sarkozy pensait échapper". 
C’est très précis, chirurgical, et ça permet au lecteur d’imaginer à quoi ressemble l’interrogatoire mené par les juges.

A noter, l’angle décalé choisi par Le Figaro, qui nous parle ce matin de la popularité de l’ancien président : "il garde la cote à droite", écrit Guillaume Tabard, "le virus de la politique ne l’a jamais vraiment quitté".
D’ailleurs, dans la Voix du Nord, Hervé Favre s’interroge : "cette garde à vue le fait revenir à la rubrique judiciaire au moment où son nom revenait dans les pages politiques. Pure coïncidence ?" demande-t-il, limite complotiste.

Et puis, "quels sont les éléments nouveaux ?" ajoute Hubert Coudurier dans le Télégramme jugeant que tout cela est "très mince".

Quoi qu’il en soit, résume Mickael Tassart dans le Courrier Picard, "tant que les doutes subsistent, Nicolas Sarkozy doit s’expliquer. La situation n’a rien de choquant, elle témoigne au contraire de la bonne santé de la démocratie française".

La démocratie française qui accusée ce matin en Une de La Croix sur un autre dossier : la guerre au Yémen.

Avec ce titre : "des armes françaises tuent au Yémen", photo pleine page d’un char Leclerc appartenant à l’Arabie Saoudite.
D’après un rapport commandé par les ONG Amnesty International et Acat, en exportant des armes vers l’Arabie Saoudite et les Émirats-Arabes-Unis qui les utilisent au Yémen, la France viole deux traités qu’elle a elle-même ratifié sur le commerce des armes.
Si ces faits sont établis, Paris et les industriels français encourent des poursuites pénales pour "homicide volontaire" et "complicité de crime de guerre".

Et la liste de ce qui a été vendu est éloquente.
Des centaines de véhicules blindés, de fusils et des missiles ont été livrés en 2016, un an après le début du conflit, sans compter les contrats signés en 2017 et en janvier 2018… Ça se compte en dizaine de milliards d’euros.

De quoi expliquer note Guillaume Goubert, "le silence de la diplomatie française sur ce conflit qui a fait 10.000 morts, 50.000 blessés et généré l’une des plus graves crises humanitaires". 
Trois millions de déplacés, un million de cas de choléra et 400.000 enfants atteints de mal nutrition.

"Des accusations face auxquelles les autorités françaises répondent "transparence" et utilisation minime des armes sur le sol yéménite. Or, conclu Guillaume Goubert, une nation n’est pas grande parce qu’elle défend ses intérêts économiques et géostratégique, elle est grande quand elle respecte le droit et ses engagements internationaux".

Dossier brûlant à lire dans La Croix.

Autre titre ce matin, la suspicion qui enfle autour de Facebook.

Oui, l’affaire fait la Une des Échos, "Facebook : l’accusé planétaire", et pourtant, comme le dit David Barroux dans son édito, il n’y a rien de surprenant puisque "quand c’est gratuit, dit-il, c’est que c’est vous le produit !".
Et oui vous, vos "j’aime", vos photos, les articles que vous partagez. Votre profil tout entier.
Que faire alors ?
La réponse dans cette tribune publiée sur le site The Conversation et signée David Glance, professeur à l’Université Western Australia : "pour protéger vos données des réseaux sociaux, c’est simple : quittez-les ! Il ne suffit pas de ne pas les utiliser, dit-il, il s’agit de ne pas avoir de compte du tout".
Ça a le mérite d’être clair.

À noter, puisqu’on parle de réseaux sociaux, que c’est le thème du premier numéro d’un tout nouveau magazine qui sort en kiosque aujourd’hui, c’est un hebdo qui s’appelle Vraiment et qui promet "du sérieux et du curieux".
En couverture donc, "WhatsApp, l’appli qui réinvente les liens familiaux". Témoignage de mamies et de leurs petits-enfants qui ne jurent que par cette messagerie instantanée quitte à frôler l’overdose de notifications.
WhatsApp qui compte un milliards d’utilisateurs dans le monde et qui appartient à Facebook.

Enfin, dans un tout autre genre, elle aussi entend lever les soupçons qui pèsent sur elle : c’est Mamie Rock, interview exclusive dans Midi Libre.

Elyette Boudou, la grand-mère de Laetitia Hallyday, ne tourne pas autour du pot : "moi, j’ai été là parce qu’on me l’a demandé, dit-elle, pour rendre service, mais je n’ai jamais encaissé 20 sous !".
"Vous êtes gérante, mais vous ne touchez rien ?" lui demande le journaliste Manuel Cudel.
"Non, rien du tout, et je ne gère pas non plus les sociétés, c’est l’avocat qui gère, explique l’octogénaire. Moi, Johnny m’avait demandé, donc je lui ai dit oui mais à condition que je paye pas d’impôts, donc j’en ai pas payé, c’était pour rendre service".
Et s’il y a bien quelque chose que Mamie Rock n’encaisse pas, ce sont les critiques.

Eddy Mitchel ? "Il n’a pas droit à la parole, lance-t-elle, un jour au restaurant j’ai payé la note et il a dit que j’étais extraordinaire".
David Hallyday ? "Il a demandé un million à son père et il l’a eu, mais ça il ne le dit pas".
Nathalie Baye ? "Elle savait que je rendais service, mais elle se garde bien de le dire !"

Ou comment lever les soupçons qui pèsent sur soi en accusant les autres.
Mamie Rock qui confie aussi à Midi Libre qu’elle est revenue en France pour se faire soigner, "parce qu’en Amérique, ils ont de ces prix !".
Ben oui ! En France, il y a trop d’impôts et on a pas la loi californienne, mais on a la sécu.