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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David, 

Bonjour Nikos, bonjour à tous !

A la Une de la presse ce jeudi 4 juillet, la confiance règne

Oui, c'est une formule à double sens qui dit tout et son contraire. Peut ont avoir confiance dans le Mercosur ? Pas sûr d’après Le Figaro qui titre "Tir de barrage contre l’accord commercial". Peut-on faire confiance aux correcteurs pour rendre les notes du bac ? Pas sûr ! "Pression sur le bac" titre de son côté La Voix du Nord. Peut-on faire confiance au contribuable ? Carrément pas selon Bercy qui crée, c’est la Une des Echos, une police fiscale et muscle son arsenal antifraude.

Ce qui nous amène à ces révélations du Canard sur le magot suisse de Raymond Barre. Raymond Barre vous vous souvenez, de son slogan de campagne présidentielle en 1988 ? "Barre confiance". Si on ne peut plus faire confiance à Raymond Barre même de sa belle mort alors on fera confiance au philosophe Charles Pépin qui nous livre les clés de la confiance en soi en une de L’Obs. C’est vrai que dans une société qui n’a plus confiance en rien, la seule solution c’est peut-être de ne faire confiance qu’à soi.

Mercosur : la défiance

Une formule résume ces doutes et on la lira dans Le Figaro sous la plume de Gaëtan de Capèle "Il n’est pas certain que l’accord de libre-échange Mercosur voit le jour de si tôt. Comment par exemple justifier l’importation de viande dont nous ne manquons pas depuis l’autre bout du monde lorsque l’on interdit aux Français d’utiliser leur voiture au nom de la lutte contre le réchauffement climatique ? Pourquoi lorsqu’on prétend promouvoir une agriculture durable faire du commerce avec ceux qui n’en respectent aucune règle ?"

La confiance d’ogre du patron de Huawei

Défiance envers le Mercosur et bien sûr défiance envers la Chine et il faut lire cette semaine dans Le Point l’interview de Zen Zhengfei fondateur et directeur général du géant chinois Huawei. Le nouveau monde c’est lui titre Le Point pour désigner celui que Trump qualifie comme un adversaire de l’Amérique. Huawei pèse 107 milliards de dollars et c’est le premier fournisseur d’équipement Télécom au monde ! Et si vous voulez comprendre l’appétit chinois, la voracité industrielle et commerciale chinoise, lisez cette interview qui commence ainsi.

Avez-vous un jour souffert de la faim ? demande Le Point. Ce à quoi le PDG de 73 ans répond "la question est de savoir si je me souviens un jour avoir mangé à ma faim dans mon enfance. A l’époque c’était rare d’avoir de quoi se nourrir". Et dans l’interview, le PDG Huawei ajoute : "Je ne pense pas que les américains puissent stopper Huawei, la roue de l’histoire tourne et personne ne peut la bloquer". C’est peut-être ça la confiance en soi. Et la confiance de la Chine en sa puissance.

Pépin philosophe de la confiance

Avec le philosophe Charles Pépin dont l’essai sur la confiance sorti l’an dernier n’en finit pas de toucher le cœur des timides, de ceux qui n’osent pas, de ceux qui ne sont pas encouragés par une société qui mise tout sur la compétition. Et Charles Pépin explique que les clés de la confiance en soi sont dans la confiance que vous font les autres. Et il donne l’exemple du professeur qui sans ses élèves ne serait guère plus qu’un spécialiste. La confiance en soi réside aussi dans le doute, dans la confiance dans la vie et aussi dans l’exécution, le bonheur de faire, il faut réapprendre à faire pour réapprendre à se faire confiance.

"Nous n’avons pas les mêmes valeurs !"

Et il évoque la notion de métier, de fabrication qui pourrait tout droit nous amener à la Une du Maine Libre qui nous ouvre grand les portes de la nouvelle usine de fabrication des rillettes Bordeaux Chesnel. Vous vous souvenez ? "Nous n’avons pas les mêmes valeurs !". Ça donne confiance de montrer ce que l’on fabrique. Confiance en soi et confiance au consommateur. On lira aussi à trois jours du départ du tour de France le cahier spécial maillot jaune du Parisien-Aujourd’hui en France qui nous emmène lui à Romilly-sur-Seine dans l’Aube.

Le maillot jaune, maillot de la confiance ?

Le maillot jaune, mais aussi celui du 15 de France ou celui de l’AS Saint Etienne. Et le directeur textile David Pécard explique fièrement au Parisien-Aujourd’hui en France que le maillot est quasi intégralement assemblé dans l’usine de Romilly, que son coton est tricoté à Troyes, que le maillot pèse 100 grammes, qu’il en existe un plus léger encore de 90 grammes pour les épreuves de montagne. Tous ces détails ne fabriquent pas seulement un maillot jaune, vous l’aurez compris, ils fabriquent de la fierté, de l’estime de soi, du respect dans les coureurs et les consommateurs et la certitude de bien faire son travail.

Tout cela mis bout à bout, et si j’ai bien lu le philosophe Charles Pépin, fabrique plus qu’un maillot jaune, ça fabrique de la confiance en soi. La vraie, celle qui vous murmure à l’oreille que vous faites bien et que vous avez bien fait.