Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité. Mardi, il évoque les pensions alimentaires non payées, les un an de l'affaire Benalla et les libertés des Français qui sont menacées.
Pensions alimentaires : quelles mesures pour faire payer les ex ?
Mercredi 1er mai, les femmes divorcées avec enfant ne défileront pas alors qu’elles pourraient faire entendre leur colère. Le Parisien-Aujourd’hui en France titre sur la galère des pensions alimentaires réglées au lance-pierre ? 40% de ces aides fixées par un juges sont totalement ou partiellement impayées. 500.000 enfants sont concernés, une famille sur cinq est monoparentale et dans 85% des cas, le parent solo est une femme. Lire le témoignage d’Angélique, un enfant, et 4 ans que cette maman handicapée se bat pour que son ex paie les 200 euros de pension qu’il doit à l’enfant.
Le chef de l'État a proposé jeudi dernier d’accorder une prérogative de puissance publique à la CAF pour le recouvrement des pensions impayées. Le dispositif existe déjà en partie a rappelé l’ex-ministre chargée de l’égalité Najat Vallaud-Belkacem. Alors que faire ? Améliorer l’existant propose l’actuelle secrétaire d’État Christelle Dubos.
Et pourquoi ne pas faire comme au Québec ? Là-bas, 96% des pensions sont réglés régulièrement dès la séparation, chez nous c’est 60%. Il faut dire qu’au Québec c’est l’administration fiscale qui contrôle le règlement et s’il traîne, c’est l’État qui assure. Et en cas de non-paiement, les mauvais pères risquent gros : saisi des comptes bancaires, inscription à l'hypothèque légale voire saisie du passeport. Mercredi, ce n’est pas un brin de muguet qu'il faut offrir aux femmes divorcées, mais la pension alimentaire à laquelle elles ont droit.
L'État doit (lui aussi) financer ses engagements
Il y a les ex qui ont des oursins dans les poches et il y a le président qui doit lui tenir ses promesses. Quelque 17 milliards de nouvelles dépenses titre mardi matin Le Figaro, c’est le casse-tête du financement.Dix milliards avancés début décembre au cœur de la crise des "gilets jaunes", sept milliards à la suite des annonces du président la semaine dernière. Là encore, des pensions à payer, celles des retraités, réindexées sur l’inflation en 2020. 1,4 milliard et des baisses d’impôts pour cinq milliards.
Et ce n’est pas fini poursuit Le Figaro avec sa calculette, si on porte à 1.000 euros la pension minimum qu’un retraité pourra toucher après une carrière complète dans le privé ça coûtera 150 millions par génération dès l’année prochaine. Pas simple de financer les sept milliards qui s’ajoutent aux dix. L'État va donc s’endetter, incapable de gérer en bon père de famille qui ne peut pas non plus se comporter comme un ex. Et puisqu'on parle d’ex, c’est l’ex-garde du corps du président qui a mardi les honneurs de la presse.
L’affaire Benalla : un an déjà
Tout a commencé par une histoire de couple rappelle Le Figaro. Souvenez-vous c’est un 1er mai, place de la Contrescarpe à Paris, que l’ex-collaborateur de Macron s’est cru autorisé à prêter main forte aux forces de l’ordre en interpellant un jeune couple en pleine rébellion. Il n'y aurait pas eu d’affaire Benalla si une sanction appropriée avait été prise le jour suivant par le licenciement de l’intéressé et l’information du procureur, rappelle Philippe Bas le président de la commission des lois du Sénat. Et si et si…
Alexandre ne sait pas s’arrêter
Dans Libération, Vincent Crase l’autre protagoniste de l’affaire raconte le couple professionnel qu’il formait avec Alexandre Benalla pendant la campagne de Macron, non sans tendresse note le journal : "Alexandre m'a bluffé, il a un talent fou, une tchatche intarissable." Et l'ancien responsable de la sécurité d'En Marche se souvient du bon vieux temps : "Grâce à Benalla, je suis entré dans la campagne présidentielle. Je lui dois d’être monté très haut. Je n’oublierai jamais mais ces dernier mois il m’a clairement tiré vers le bas. J’ai fui, lui a adoré être au centre du jeu, dans la lumière. C’est vrai qu’il ne sait pas s’arrêter."
Un premier mai jaune, rouge, noir…
Dans la presse mardi, c’est aussi le premier mai qui fait la une des journaux : le 1er mai va-t-il mobiliser, s’interroge Le Dauphiné. Un premier mai de tous les danger averti L'Alsace L'Opinion titre lui sur les trois couleurs pour une colère : le jaune, celui des "gilets", le rouge celui de la CGT et enfin le noir celui des blacks blocks. Et désormais la question n’est plus de savoir si ce sera violent, mais de déterminer l’ampleur de la violence.
Les libertés publiques menacées en France
On lira avec un intérêt critique l’entretien accordé au Monde par Jean-Marie Delarue, haut-fonctionnaire nommé à la tête de la commission consultative des droits de l’homme, pour qui jamais les libertés n’ont autant été menacées en France. Et ce juriste dénonce une législation toujours plus liberticide au nom de l’ordre public.
On a envie de se frotter les yeux quand depuis six mois certains commerces parisiens ferment le samedi, quand des centres commerciaux fonctionnent au ralenti ou quand des groupes de "gilets jaunes" viennent crier "Enculés" devant la façade de BFMTV. Est-ce vraiment l'État qui est responsable ? Pour l’intéressé l'État se sert de la sécurité pour réduire les libertés et ça a commencé dans les années 80 avec la loi sécurité et libertés. À lire absolument dans Le Monde pour constater qu’on n’est pas toujours d’accord.
Un plan de modernisation des salles de bain
On finira dans notre salle de bain et l’annonce mardi d’un plan d’un milliard d'euros pour rénover nos salles de bain, explique Ouest-France. Jusqu'à 5.000 euros d’aides aux ménages les plus modeste pour les mettre aux normes de sécurité d’un pays où l’on va vivre vieux plus longtemps. Quand on sait que les accidents de salle de bain et de sanitaires provoquent 400.000 glissades par an et qu’ils tuent plus que la route, ça vaut le coup d’investir pour continuer à chanter sous la douche.