Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Alliances européennes, politiques et automobiles
Avec la Une de la Croix qui titre "L’Europe vers de nouvelles alliances". Car tous les éditos l’affirment ce mardi matin, le vieux monde s’écroule, un autre émerge au sein du parlement européen, nous explique Le Monde. Et la recomposition est en marche. La gauche et la droite traditionnelles qui à elles deux gouvernent l’Europe depuis toujours ont perdu de nombreux sièges. Il leur faudra désormais partager le pouvoir et imaginer une nouvelle coalition, parie La presse de la Manche. Et dans Le Parisien Aujourd’hui en France, c’est bien d’alliance qu’il sera question ce mardi soir à Bruxelles où se tient "un très stratégique dîner à 28". Dîner dont la Newletter du Journal du Dimanche Le Journal de Demain vous donne les trois enjeux : trouver le successeur du président de la Commission, trouver des alliés à Macron pour constituer une alliance progressiste en Europe et enfin évaluer le rapport de force Merkel/Macron dans cette nouvelle Europe. L’autre alliance qui fait l’actualité, c’est l’alliance Renault-Fiat-Chrysler en une des Échos, du Figaro, de Libération ou de Ouest France. Et figurez-vous que ce mariage de la Twingo et de la Fiat 500, il va vous faire regarder l’Europe autrement.
La France et l’Italie d’accord sur le projet d’alliance Renault Fiat-Chrysler
Un projet que les gouvernements français et italiens ont accepté, explique ce matin le Figaro. Vendredi, Bruno le Maire a été mis au courant du projet de fusion et il approuve, au nom des ambitions industrielles de l’Europe que l’État Français divise par deux sa participation dans le capital de Renault. Du côté du gouvernement italien, poursuit le Figaro, Matéo Salvini vice-président du conseil italien, homme fort du populisme européen, président de la Ligue se fait lyrique ! "C’est une bonne nouvelle, je pense qu’il s’agit d’une opération brillante, qui protège les emplois dans notre pays et conduit à la naissance d’un géant européen de l’automobile". Un consensus franco-italien qui est un des paradoxes de l’Europe qui vient d’élire ses députés. Elle se divise dans les urnes politiquement entre populistes et européistes, mais sur ce dossier-là, les dirigeants français et italiens qui se sont affrontés tout l’hiver tombent d’accord pour bâtir le troisième champion mondiale de l’automobile. C’est ça l’Europe, des clivages politique et des alliances de circonstance.
Nissan choisira-t-il le plan à trois ?
En lisant Libération, on verra aussi qu’une alliance chasse l’autre puisque Nissan (l’allié historique de Renault) n’a été tenu au courant du rapprochement entre la Twingo, la Jeep et la Fiat 500 que très tardivement. Et pour cause, l’affaire Carlos Ghosn est passée par là. Si Nissan accepte le plan à trois, comme l’écrit Libération, ce n’est pas le troisième groupe mondial qui sera créé mais le premier, et le plus grand de l’histoire de l’automobile.
Le contrôle technique c’est politique
Le contrôle technique va se durcir à nouveau, nous annonce Le Figaro. Et ça va concerner les véhicules au gazole, les moteurs anciens ou encrassés seront les premiers visés. Le tour de vis devait être appliqué le 1er janvier dernier mais en pleine crise des Gilets jaunes, la mesure a été reportée au 1er juillet prochain. Objectif, mesurer la pollution par les moteurs diesel qui représentent 60% du parc automobile et 24 millions de véhicules. L’enjeu c’est évidemment la planète mais avant la planète, la justification du contrôle technique c’était la sécurité. Autant dire que le contrôle technique dont les prix se sont envolés depuis un an car il s’est mis en conformité avec une directive européenne qui augmente le nombre de points de contrôle est devenu un sujet politique, comme le rappelait Le Monde le 20 mai dernier. Politique car l’augmentation de son tarif est une des causes de la colère des Gilets jaunes. Autrement dit, on attend du contrôle technique qu’il ne soit pas trop cher, qu’il apporte de la sécurité et qu’il serve l’écologie. Autant dire qu’on attend du contrôle technique de la voiture ce que l’on attend de l’Europe. Qu’elle nous protège, qu’elle soit plus verte et qu’elle ne nous coûte pas trop cher. Ici encore il est question d’alliance mais d’alliance des contraires.
Pour s'abonner au Journal de demain - nouvelle newsletter du JDD