Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Bac, mairie de Paris, 10 Downing Street, Coupe du monde : tous candidats !
Ce lundi matin, il y a des candidats partout dans vos journaux. D’abord les candidats du bac. "L’heure du bac a sonné", titre le Courrier Picard. "C’est parti pour la philo", entonne La Montagne. "Le bac ça compte encore", se persuade Sud Ouest. Des candidats on en trouve aussi à la Une du Parisien-Aujourd’hui en France, candidats à la mairie de Paris qui se déchirent pour l’investiture du parti. Des candidats encore pour succéder à Teresa May, cinq d’entre eux s’affrontaient ce dimanche à la télévision anglaise mais sans le favori Boris Johnson, relate Ouest-France.fr. Enfin, candidates à la première place de leur groupe puisque déjà qualifiées en huitièmes de finale, "Les Bleues font-elles vendre ?", s’interroge ce matin la Voix du nord. Réponse du Parisien-Aujourd’hui en France qui les a mise en Une "On les aime déjà". C’est peut-être ça la clé d’une candidature réussie au bac, à la mairie de Paris ou à la popularité. Savoir se faire apprécier sur le terrain, à l’oral ou à l’écrit.
La dissertation : une épreuve
En introduction, David Abiker interpelle l’attention des auditeurs et internautes sur la Une de La Croix "La dissertation : une épreuve". Exercice redouté mais formateur, nous dit le quotidien, la dissertation est l’héritière de la discussion philosophique inventée par un professeur sous le second empire et généralisée par l’inspection générale de la 3e République. À l’époque, il s’agissait de lutter contre le bachotage en invitant les élèves à mettre leurs savoirs en perspectives. Et démontrer que la tête est bien faite plutôt que bien remplie, explique Souad Ayada (présidente du Conseil supérieur des programmes). Sauf que sans connaissances, il n’est pas facile de faire illusion ni de noter cet exercice que certains pédagogues jugent élitiste et plus vraiment adapté à une éducation sans frontières car la dissertation n’a pas vraiment d’équivalent étranger.
Le bac, souvenez-vous !
En tout cas, le bac philo inspire les éditorialistes. Qu’est-ce que l’édito sinon une dissertation ? On lira pour s’en convaincre celui de Géraldine Baehr qui dans l’Union s’adresse aux émotions du lecteur. Chaque année, des millions de Français passent une semaine difficile (parents, profs et familles). Souvenez-vous, écrit-elle, en quelle année avez-vous passé le bac, quels étaient vos rêves, vos attentes, vos craintes ?
Le temps passe, le bac se réforme, reste l’attachement viscéral à ce moment de l’année qui annonce une nouvelle vie conclut l’éditorialiste à la fin de sa copie.
Bachelière et bergère
Si vous lisez ce matin le magazine Socialter qui consacre un dossier de six pages aux nouveaux bergers vous apprendrez que beaucoup sont diplômés et bacheliers tels Héléna (titulaire d’un bac scientifique avec mention et deux ans d’études en biologie). Elle a quitté Paris pour la Provence avec une question qui ressemblent à un sujet du bac philo : qu’est-ce que réussir sa vie ? Elle voulait tester ses limites Héléna, s’approcher de la rudesse de la vie, elle a trouvé sa voie en passant du temps avec des brebis. Idem pour Sylvain qui apprécie la paix des montagnes contre l’urgence de la banque. Ça c’est la thèse de l’article. Mais, vient l’antithèse : l’engouement médiatique est tel pour cette école de berger que l’école refuse désormais les demandes de reportages et lutte contre la vision idyllique du métier : "C’est un métier de merde", annonce Laurent Four (berger depuis 15 ans). Solitude, alcoolisme, conditions de vie et manque de reconnaissance, les voilà les risques du métier. D’où l’intérêt d’une solide formation pour apprendre (avec ou sans bac) à négocier, s’installer et mettre à l’épreuve sa vocation.
Amanda Lear et le cannibalisme
En conclusion, on dira que berger n’est pas une solution à qui n’a pas bien réfléchi au sens de sa vie pas plus que le bac n’en est une à qui n’a pas songé à son orientation. Quant à la philo pas besoin du bac pour s’y mettre. On lira pour s’en convaincre les sujets imaginaires proposés par diverses personnalités à Libération.fr. "Suis-je responsable de l’humanité", propose Charlotte Cassiraghi, princesse de Monaco. "Pourquoi il existe toujours des injustices", demande Thibault en classe de CE2. Amanda Lear : "Peut-on considérer le cannibalisme comme une forme d’amour ?". Autrement dit "l’homme est-il toujours un loup pour l’homme ?"