5:44
  • Copié
, modifié à

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Coup de com discret sur Instagram

Il faut la regarder cette photo. Le président est montré un genou à terre discutant avec un sans domicile dissimulé par sa tente. Le cliché est pris à bonne distance et respecte l’intimité d’une rencontre organisée il y a huit jours en toute discrétion. Car le 18 février au soir, il n’y avait pas de médias avec Emmanuel Macron. Pas de médias sauf Soizic de la Moisonnière, photographe officielle du Président qui a publié cette image d’un homme attentif au sort des sans abri sur son compte Instagram. Alors bien sûr, l’opposition flingue une grossière opération de communication, tout ça sur le dos des SDF et des associations contre le mal logement. C’est l’occasion de vous recommander le compte instagram de la photographe d’Emmanuelle Macron. Vous verrez là comment le pouvoir se voit à travers son objectif. La main d’un agriculteur dans celle du président, la main du président sur l’épaule d’un enfant de dos, face à une tombe juive profanée. Tout ça en noir et blanc. Le noir et blanc c’est tout de suite très beau, ça vous pose pour la postérité. Et puis, il y a une photo que personne n’a commentée postée le 12 février. C’est la photo d’un Macron offensif, décidé, un dossier sous le bras, un stylo dans la bouche, souriant. S’il fallait illustrer les sondages qui remontent par une photo, ce serait celle-ci.

La magie jaune des sondages

Et avec les intentions de vote pour la République en marche dans la perspective des élections européennes. Le parti du Président arriverait en tête si l’élection avait lieu dimanche, selon un sondage Ipsos-Storia Sopra. Selon Cécile Cornudet des Échos, il y a une magie jaune. Et pour l’expliquer l’éditorialiste utilise une image agricole "En saturant l’espace politique depuis quatre mois, les Gilets jaunes ont versé un désherbant redoutable sur les petites pousses politiques". Ni Les Républicains, ni le Parti socialiste, ni la France insoumise n’ont profité de la crise. En se rendant insupportables par les violences, les dérives et les incohérences, les Gilets jaunes ont permis à Macron de se poser en défenseur de l’ordre. Dans La Croix, François Ernewein fait la même analyse, les Gilets jaunes n’ont pas affaibli Macron, ils ont réussi l’inverse. Mais Jean Levallois dans La Presse de la Manche nuance ce constat, la vraie question c’est celle de la participation au scrutin européen. Mais si vous vous méfiez des sondages surtout à trois mois du vote, lisez ce matin le Midi Libre qui délivre un chiffre qui vaut tous les sondages sur la réalité profonde de notre pays.

Un travailleur sur dix est payé au noir, en partie ou en totalité !

Le travail non déclaré se porte bien, nous explique le Midi Libre. Pour l'État, c’est un manque à gagner de 30 milliards par an, selon une étude que vient de publier le Conseil d’orientation de l’Emploi. Le Midi Libre explique que c’est dans l’hôtellerie restauration, le BTP, l’agriculture mais aussi le jardinage et l’aide à domicile qu’il est le plus répandu. Il pourrait concerner jusqu’à 5% de l’ensemble de la population âgée de plus de 18 ans. Le travail au noir mieux qu’un sondage, ça en dit beaucoup sur la manière dont les Français se débrouillent. Ça donne aussi une idée de leur rapport à l’impôt. Le travail au noir c’est un peu l’évasion fiscale du pauvre. On lira sur le sujet fiscal la double page du Figaro du jour sur la foire aux idées fiscales qui déstabilise les Français et montre que la France a perdu en route. L’économiste Jean-Marc Daniel y fait ce constat : "Le niveau des impôts est si élevé dans notre pays que toute nouvelle augmentation est vécue comme une agression". Et Jean-Marc Daniel rappelle qu’à l’origine le mot imposteur désignait autrefois celui qui invente un impôt nouveau. On comprend dès lors pourquoi certains recourent aujourd’hui au travail au noir et surtout pourquoi la détestation de la politique se confond souvent avec celle de l’impôt.

On a sondé les vaches : c’est moche

Celui qui a conduit l’Interprofession du bétail et de la viande à sonder les entrailles de nos vaches. Selon le titre du Parisien-Aujourd’hui en France et à l’occasion du Salon de l’Agriculture, la panse de nos bovins est devenue une poubelle. On y trouve au choix des morceaux de fil barbelés, des clous, des morceaux de ferrailles ou encore des résidus de pneus. 60.000 bovins sont concernés, s’alarme le quotidien, et contractent ce qu’on appelle désormais la maladie du déchet. Abcès, péritonite, péricardite, fièvre, manque d’appétit autant de symptômes qui conduisent même certains éleveurs à faire ingérer aux vaches malades un aimant stomacal pour fixer les morceaux de métal et éviter qu’il ne se balade dans l’organisme. Nous sommes devenus tellement dégueulasses que l’on met des aimants dans la panse de nos vaches pour rattraper toutes les saloperies qu’on a laissé dans nos champs ! Vous y penserez en mangeant une entrecôte à midi tiens.