Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
A la une de la presse ce matin des très riches et des très pauvres. Des patrons de renommée mondiales et des invisibles. Le gratin de l’économie mondiale qui sera à Davos demain matin et les autres. C’est Libération qui résume assez bien la distance qui se creuse jour après jours entre nous et les hyper riches patrons d’Amazon, LVMH, Facebook et puis les autres ces 26 personnes qui possèdent autant que la moitié de l’humanité selon le dernier rapport de l’ONG OXFAM. Mais être patron et faire la une ne fait pas nécessairement le bonheur. Prenez Carlos Ghosn dans le Figaro, d’ici la fin de la semaine il ne sera plus le président respecté, craint, redouté de la grande alliance Renault Nissan mais tout simplement un homme déchu de ses fonctions en France et dont l’épouse implore Emmanuel Macron d’intervenir en sa faveur auprès des japonais. Sauf que le président lui s’intéressera aux patrons étrangers qu’il réunit à Versailles pour les inciter à investir en France malgré les Gilets Jaunes. Vous l’aurez compris ce matin, c’est la fortune et l’infortune qui font la une des journaux.
Quand Ghosn imaginait sa sortie en beauté
les Echos et le Figaro font le bilan des années Ghosn à la tête de Renault Nissan. Docteur Carlos et Mister Ghosn titre le Figaro qui dresse le portrait du grand patron remplacé à la tête de Renault d’ici la fin de semaine. Ghosn dont le Figaro cite un extrait de l’autobiographie "Citoyen du monde", Ghosn qui écrivait vouloir réussir sa sortie "le jour où l’on pense partir, il faut bien choisir son moment et partir au sommet. Pas au moment où l’on ne contrôle plus les événements pas au moment où l’on a l’image d’un has been". Il n’y aura pas de has been demain à Davos, en Suisse le pays des riches. Juste un risque d’avalanche note Jean-Marie Vittori dans son édito des Echos. Des avalanches que la station a passé la semaine dernière à faire exploser et une autre avalanche bien plus préoccupante pour les élites économiques de la planète. Le populisme, celui qui se défit des élites et de l’ouverture des frontières. Face à elle, les organisateurs essaient de parler à la société plutôt qu’au portefeuille. L’an dernier ils avaient mis le revenu universel en débat. Cette année, c’est un rapport de Tim Dixon qui sera discuté. Le patron de l’ONG More in common propose de rebâtir notre capital social. Pas sûr que ça suffise à protéger le capitalisme mondial des avalanches
OXFAM et ces utra-riches qui offrent des manucures à leur chien
26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, rapporte Libération qui nous invite à visiter Hong Kong une des capitales mondiales de l’inégalité où coexistent ceux qui se pavanent en voiture de luxe avec leurs chiens manucurés et ceux qui vivent à 4 dans 27 mètres carrés, Hong Kong où les 10 % les plus riches sont 44 fois plus riches que les 10 % les plus pauvres.
Un milliard de terriens "invisibles"
Dans les Echos vous trouverez aussi un chiffre, plus déroutant encore, et révélateur lui aussi de la misère mondiale. Un être humain sur 7 est invisible. Il n’a pas de papier, pas d’existence formelle. Oui Nikos, une estimation de la banque Mondiale. Presque invisible mais encore audible, Society recueille cette semaine la parole de ces français déclassés Xavier chômeur "Il y a des fois où l’on ne mange plus à la fin du mois" Stéphane agriculteur "les aides on a en besoin mais c’est ce qui nous enlève notre fierté". Claudie garde d’enfant, 62 ans "On est obligé de regarder le prix de ce qu’on achète". Society leur a ouvert ses colonnes.
Attirer les Premiers de cordée étrangers à Versailles
Alors, pour ces derniers de cordées, Emmanuel Macron recevra aujourd’hui les premiers de cordées du monde entier à Versailles pour qu’ils choisissent la France. Et le supplément économique du Figaro avertit qu’il devra surmonter une difficulté de taille : comment les convaincre que la France demeure attractive pour les investisseurs avec une politique économique et fiscale qui risque d’être influencée par un grand débat national dont on ignore les conclusions ? Autant inviter quelqu’un au restaurant sans pouvoir lui expliquer ce qu’il y au menu.
La cagnotte Cloclo mal aimée…
Le Parisien Aujourd’hui en France qui consacre un supplément à l’économie sociale et solidaire nous apprend ce matin, que Claude François a fait lui aussi l’objet d’une cagnotte. Elle a été ouverte le 14 janvier dernier pour financer une partie de l’entretien de son ancienne propriété de Dannemois en Essonne. Malheureusement pour les propriétaires, elle n’a pour l’instant recueilli que 200 euros. Sans doute les Français ont-ils estimé qu’il vaut mieux donner un peu d’argent aux vivants plutôt qu’aux morts. En attendant, que les fans se réveillent, ça s’appelle un bide.