Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Portrait chiffré d’une France fracturée
À la Une des journaux ce jeudi matin, des chiffres autant que des lettres. À commencer par les maths, en Une du Parisien-Aujourd’hui en France. Effectivement pour comprendre l’actualité ce jeudi matin, il faut aimer les chiffres. Qu’il s’agisse de comprendre pourquoi les Pays-Bas ont pris une participation de 12,68% dans le capital d’Air France-KLM ou de lire l’hebdomadaire Le Point. Le magazine qui paraît aujourd’hui publie en exclusivité les données collectés par le sondeur Jérôme Fourquet dans son livre L’archipel français, portrait chiffré d’une France fracturée, bouleversée. Implacables statistiques qui disent par exemple qu’en 1900, 20% des petites filles s’appelait Marie contre 2% aujourd’hui. Qu’en 1968, 2,5% des petits Français portaient un nom arabo-musulman contre 18,5% aujourd’hui. Qu’en 1986, un quart des Français considéraient encore l’homosexualité comme une maladie contre 16% aujourd’hui, ce qui est toujours trop. On lira aussi qu’en 1992, la France comptait 4% de fumeurs de cannabis contre 11% aujourd’hui. Que les Français buvaient 12 litres de vin par an en 1990, contre sept litres aujourd’hui. L’explosion des naissances hors mariage, la division par 2,5 du nombre de prêtres, le pourcentage d’électeurs de Macron en fonction de la couverture ferroviaire, les chiffres publiés par Le Point sont là, têtu comme une addition qui tombe juste. Ils nous disent que rien en France ne sera plus jamais comme avant.
Maths : la France élitiste et pas très bonne
Faire ou ne pas faire de mathématiques en première, telle est la question existentielle qui fait la Une du quotidien ce jeudi matin, avec les maths qui disparaissent du tronc commun en première pour devenir une discipline optionnelle de spécialité au niveau relevé. Dans les familles, en ce moment, on cherche désormais la bonne équation. Faut-il abandonner les maths en première si on a un niveau moyen ou faible ? Faut-il les conserver pour ne se fermer aucune porte ? Il existe un paradoxe français des maths. D’un côté, il y a cette conviction bien installée qu’elles permettent de sélectionner les meilleurs. Mais de l’autre, il y a la réalité du niveau national. Nous sommes les derniers de l’OCDE pour la maîtrise des fractions, se désole le mathématicien Cédric Villani. Nous vivons donc dans un pays qui utilise les mathématiques pour sélectionner les meilleurs avec un niveau global assez médiocre. L’objectif c’est donc d’améliorer le niveau tout en donnant à chaque élève une culture mathématique de base.
Le code les a sauvés
On lira le Nouvel Obs qui raconte ce matin le parcours scolaire d’Emmanuel, Imane, Mike, Souheil, ils ont tous connu des difficultés durant leur scolarité. Orientation, décrochage, burn out et tous ont été sauvés par le code nous apprend l’Obs. Le code informatique leur a permis de devenir développeur, celle ou celui qui maîtrise la langue des ordinateurs, qui leur apprend à faire des maths à notre place. Pas besoin du bac nécessairement, un métier qui ne connait pas le chômage et que l’on retrouve au cœur des start-up, des Uber, des Facebook, des banques, des Amazon et même des cagnottes informatiques.
Le racket des cagnottes
Les cagnottes, dont le Point nous explique qu’elles règlent désormais nos vie : anniversaires, enterrements, mariages, pots de départ, impossible d’échapper à ce racket qui ne dit pas son nom, s’amuse le Point chiffre à l’appui. 70% des gens qui donnent à une cagnotte cache le montant de ce don dont la moyenne est de 30 euros. Les cadeaux d’anniversaires sont désormais financé à 50% par une cagnotte. Un système de financement qui n’a pas échappé à Luis, qui sait compter lui et qui fait la une de Presse Océan. Luis a 14 ans et il a ouvert une cagnotte pour aider ses parents endettés à sauver leur exploitation viticole. Il a besoin de 300.000 euros qui correspondent à ce que ses parents ont perdu avec le gel de leur vigne. Clôture de ce financement participatif le 4 avril prochain.
Mike Godwin, l’homme qui avait prévu la violence du net
Il s’appelle Mike Godwin, tous les internautes le connaissent. Ni matheux ni informaticien, cet historien et juriste spécialiste du web revient dans Le Monde sur la loi qu’il a inventée dans les années 80 et qui porte son nom, la loi de Godwin ou Point Godwin. Que dit la loi de Godwin qui ressemble à un théorème mathématique ? Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de un. En clair, plus vous discutez sur un forum, plus vous risquez d’être traité de nazi ou de traiter votre interlocuteur d’Adolf Hitler. Pourquoi Mike Godwin est-il une légende vivante ? Parce qu’il avait prévu la violence verbale sur Internet avec 30 ans d’avance. Mais le vrai danger dit-il au Monde, ce n’est pas la violence verbale, c’est l’addiction aux écrans et les menaces qui pèsent sur notre vie privée.
David Abiker a fini et ne lui dîtes pas qu'il a fait trop long ce matin sinon il criera immédiatement à la dictature et au fascisme ! C’est ça le Point Godwin.