La presse quotidienne revient ce vendredi sur les jeunes qui étaient dans la rue mercredi pour protester contre la loi El Khomri.
Ce matin en Une de vos journaux on retrouve ces jeunes qui étaient dans la rue mercredi. On les ausculte, on se demande s’ils sont sacrifiés, s’ils croient en l’avenir.
Le Monde : François Hollande : préavis de rupture avec les jeunes.
Et puis, il y a un jeune (enfin, tout est relatif), qu’on voit un peu trop :
Le Figaro : Les ambitions de Macron exaspèrent les socialistes.
Quant à Libération, il traduit son titre en arabe pour signer un numéro spécial, rédigé par des journalistes et artistes syriens. Tahrir : Le quotidien des syriens.
Et pour ceux qui ont déjà quitté la Syrie :
la Croix : Crise des réfugiés : le désarroi allemand.
Dossiers de l’État Islamique
On les retrouve en Une du Parisien : Les fichiers de Daech sortent de l’ombre. Cette fameuse clef USB dérobée par un repenti et qui contiendrait les fiches de 22.000 combattants, dont 500 Français. Un spécialiste regrette d’ailleurs que la presse ait publié l’information, annihilant d’emblée tout effet de surprise quand il s’agira d’interpeler les suspects. Pourtant, le Figaro semble d’ores et déjà avoir tranché en faveur d’une manipulation. Georges Malbrunot décrit les nombreuses incohérences, logos modifiés, vocabulaire ne correspondant pas à la phraséologie djihadiste, qui pourraient laisser penser à une tentative d’intoxication ou de saturation des services de renseignements. Pendant que les analystes vérifieront plus de 500.000 données, ils ne feront pas autre chose. Notre seule certitude : nous ne maîtrisons rien.
Arabie Saoudite
C’est la Une de Marianne et elle est volontairement brutale : le déshonneur. Comment la France se vend à l’Arabie Saoudite. Alors que le journal publie un manifeste pour un printemps républicain, signé par Elisabeth Badinter et le philosophe Marcel Gauchet pour défendre la laïcité, l’enquête sur le traitement de notre partenaire saoudien par les politiques de droite et de gauche est édifiante. L’épisode de la Légion d’Honneur n’est qu’un détail. Pourtant, 4 mois après son arrivée au Quai d’Orsay, Laurent Fabius recevait une note de la Direction de la Prospective de son ministère titrée "Opposition syrienne de l’intérieur : le piège islamiste vient du Golfe et nous risquons d’y tomber". Mais le financement des groupes djihadistes par l’Arabie Saoudite et le Qatar ne semble pas gêner le théoricien de la diplomatie économique. Pire, sur chaque dossier, vente d’armes, réseau, nos brillants tacticiens sont systématiquement à côté de la plaque, se laissant manipuler ou misant sur des personnalités en perte de vitesse. Bref, le déshonneur et l’inefficacité en prime. Mais il faut lire aussi l’éditorial du Monde. Le journal consacre une page à l’attaque dont la Tunisie a fait l’objet. Une attaque militaire coordonnée, en forme de tentative d’implantation, avec des messages adressés à la population civile lui enjoignant de se ranger du côté des assaillants. La Tunisie est une cible prioritaire et les Occidentaux ne l’ont pas compris. "Où est la mobilisation exceptionnelle, publique et privée, en faveur des 11 millions de Tunisiens ? A quand un conseil européen consacré à la Tunisie, suivi d’une conférence des investisseurs européens ? L’aveuglement face à ce qui se joue en Tunisie est pathétique, désespérant".
Une histoire d’amour
Marianne nous raconte une histoire incroyable. Celle de Rachel, jeune Juive de Haïfa. Elle a 16 ans. Elle est belle et elle est amoureuse de Fouad. Il a 23 ans et il est Syrien. On est en 1948 et la guerre vient d’éclater entre Juifs et Arabes. Alors Rachel s’enfuit avec Fouad. Sa famille n’aura plus jamais de nouvelles d’elle. Plus jamais avant décembre 2015 où elle est exfiltrée de Damas vers Israël. Entre temps, Rachel s’est mariée avec Fouad, est tombée enceinte mais il a été tué deux mois plus tard, et Rachel s’est retrouvée perdue dans la guerre et le chaos, emmenée à Damas par la mère de son mari qui déteste la Juive et veut à tout prix récupérer l’enfant. Elle accepte finalement d’épouser Yacine, le frère de Fouad qui a toujours été amoureux d’elle. Ils auront huit enfants. Elle raconte sa vie heureuse à Damas en ces années où l’on pouvait malgré tout être Juif en Syrie. Aujourd’hui, Israël a exfiltré les derniers Juifs syriens. Pendant ce temps, son fils ainé, l’enfant de Fouad, 67 ans, vient d’arriver dans un camp de réfugiés aux Pays-Bas avec ses filles et leur famille. Ils sont passés par la Grèce, ont payé 2.000 euros par personne. Rachel et les siens sont des fragments d’humanité détachés de l’arbre originel, écrit Martine Gozlan. Le même sang court dans leurs veines mais il n’est pas sûr que les jeunes cousins arabes et juifs puissent accepter cette réalité. Leur histoire est celle du Moyen-Orient.
Succès de librairie
C’est un petit article du Figaro qui évoque un succès que l’on a du mal à trouver anodin. L’édition critique de Mein Kampf est un best-seller. Et même si la version est accompagnée de commentaires démontant les arguments de Hitler, on n’arrive pas à se laisser convaincre par l’éditeur qui explique que ce sont bien les commentaires que viennent chercher les lecteurs. En France, la publication est prévue pour bientôt.
Une école de la réussite
Le Figaro Magazine consacre un reportage à une grande école française qui incarne l’excellence. Pas l’ENA, ni Polytechnique, mais l’École des Gobelins que le monde entier nous envie. Elle forme des graphistes, des photographes, des créateurs de jeux vidéo, et tous ces spécialistes du cinéma d’animation qui ont révolutionné le genre. Travail de groupe, ouverture et créativité, mais pour y entrer, un concours ultra-sélectif. Aujourd’hui, jeunes défavorisées y accèdent moins qu’avant. Pas par la faute des Gobelins. C’est au primaire, au collège que se situe le problème.
Le magazine Styliste nous raconte que le 23 janvier dernier, de très nombreux usagers de Twitter se sont émus du décès de Dona Summer. Si vous êtes bien réveillé, vous me dîtes : Dona Summer est morte il y a 4 ans. Mais un article de Huffington Post daté de 2012 a été reposté et la machine s’est emballée. Alors le journal s’interroge sur ces phénomènes d’amnésie et l’idée c’est que si nous partageons de vieilles infos, c’est parce que la technologie est là pour nous tromper. On veut être le premier, donc on retwitte… Les sites eux-mêmes ressortent du vieux pour faire du clic. Voilà ce qui arrive quand on délègue sa mémoire à la technologie. On voit ressurgir des déclarations, "ma priorité, c’est la jeunesse", et on ne se rend pas compte que ce n’est qu’un vieux truc qui n’est plus d’actualité.