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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

La mondialisation sociale aux urgences

Et un anniversaire qui fait la Une de l’Humanité. Le centenaire de l’Organisation Internationale du travail devant laquelle le Président de la République fera un discours, un discours en faveur d’une mondialisation plus sociale. Et c’est encore le travail qui est à la Une des journaux ce matin. Le travail des urgentistes. "La crise des urgences met le gouvernement sous pression", titre le Figaro. Pour Libération, "Les urgences, ça urge !". Mais c’est Patrice Chabanet du Journal de La Marne qui résume le mieux la situation professionnelle de ces urgentistes au bord de la crise de nerfs "Chacun a pu constater les conditions de travail dans les hôpitaux. Le dévouement permanent ne suffit pas pour tout supporter. Les horaires impossibles, le burn-out qui menace et l’incompréhension de la technocratie qui ronge la motivation de ceux qui ont choisi ce métier par motivation".

Quand la politique de tarification asphyxie les urgences

Faites-vous une idée en lisant Libération. Un tableau catastrophique du service des urgences de l’Hôpital de Crey dans l’Oise avec ses médecins démissionnaires, ses sous-effectifs, ses patients qui viennent puis renoncent. Et puis lisez aussi Le Figaro qui revient sur l’idée du Député LREM Olivier Véran d’une incitation financière pour les services d’urgences qui réorienteraient les patients vers la ville s’ils ne nécessitent pas une simple consultation. 28% des patients n’ont rien à faire aux urgences et le Figaro décrit un système budgétaire de tarification ubuesque qui ne distingue pas les cas graves de la petite bobologie. En clair, les cas légers surfinancés permettent d’équilibrer les cas lourds sous-financés. Conséquence et effet pervers, les hôpitaux à dynamisent leurs recettes en accueillant des patients qui pourraient être traités ailleurs.

Des alternatives au "tout urgences"

D’où l’idée de lever les freins financiers pour développer des alternatives au "tout urgences". Autre exemple, l’hôpital de Poissy qui a mis en place une maison de soins non programmés avec des consultations de médecins libéraux. Grenoble également avec médecin sept jours sur sept ouvert de huit heures à minuit, une rotation de 40 médecins qui travaillent en réseau avec des laboratoires et des radiologues à proximité. Bilan 50.000 patients reçus chaque année.

En attendant la loi Santé au travail

Alors que l’organisation internationale du travail à l’occasion de son centenaire entend aboutir à une convention sur le harcèlement au travail, le Républicain Lorrain fait la Une sur le projet de loi santé au travail sur lequel le Gouvernement pourrait lever le voile alors que se déroule le procès du harcèlement moral à France Télécom.

Vols de camions chez les artisans

À la Une de l’Ardennais, les artisans, pénalisés dans leur travail par le vol de leurs véhicules utilitaires. La camionnette du boucher, le camion du fleuriste, le mode opératoire est souvent le même : les voleurs toujours plus spécialisés placent sous le véhicule un outil gonflable (un bateau pneumatique ou une piscine en plastique) et filent avec le camion. Les véhicules sont ensuite envoyés en Europe de l’Est ou mis en pièces détachés. En France et selon la fédération française du bâtiment, les vols de véhicules et de matériels de chantier représenteraient près de 1% du chiffre d’affaires soit un milliard d’euros.

Le Medef cherche du boulot pour les soldats blessés

Dans Les Échos, on lira aussi ce matin comment le Medef se mobilise pour faciliter la réinsertion annuelle de 15.000 militaires et notamment des soldats blessés. La vague terroriste et la multiplication des conflits ont sensibilisé les entreprises et c’est un tour de France des régions qui sera lancé cet automne assorti d’un guide d’embauche du soldat en vue d’informer les patrons de PME-PMI.

Les retrouvailles du soldat Robbins et de Jeannine

Et puisqu’il est question de soldat, on finira sur une émotion. Les retrouvailles 75 ans après le débarquement de K.T. Robbins et de Jeannine Pierson. Ils avaient 20 ans à peine quand ils se sont rencontrés et aimés quelques semaines en Meurthe-et-Moselle juste avant qu’il ne parte sur le front de l’Est. La vidéo de ce document diffusé ce lundi sur France 2 n’en finit pas d’émouvoir sur internet ceux qui l’ont loupée au journal de 20h. Ils ont plus de 90 ans, se retrouvent dans la maison de retraite de Jeannine.

  • "Je t’ai toujours aimée, toujours, tu n’as jamais quitté mon cœur", lui dit-il.

Elle à la caméra :

  • "Il dit qu’il m’aime, j’ai compris ça. Moi aussi, j’ai toujours pensé à lui, en me disant peut-être qu’il va venir".

Émotion et larmes garanties pour ce qui est sans doute la séquence émotion de l’année.