La précarité de ces salariés qui cumulent deux boulots

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Le statut d’auto-entrepreneur a ouvert la voie à la banalisation de métiers précaires.

Ce matin en Une de vos journaux, on ne sait pas pourquoi mais on se dit que tout ça va nous coûter cher.

- Libération : "Alstom, un sauvetage à grande vitesse."

- L’humanité : "Fessenheim, éolien d’Areva : l’État brade nos atouts énergétiques."

- Le Parisien : "Impôts locaux, l’escalade."

- Le Figaro : "Islamisme : le pari incertain de la dé -radicalisation."

 

Les oubliés

On ne les voit même plus. Mais cet été, cinq infirmiers se sont donné la mort. Libération nous raconte la pression, les sous-effectifs, la polyvalence demandée aux agents. Certains évoquent l’impression de faire de l’abattage, la perte de sens. Dans une société instable, soumise aux objectifs de rentabilité, chacun s’en sort comme il peut. En Une du Monde, c’est une enquête sur ces millions de Français qui multiplient les métiers pour s’en sortir. Il y a la face positive, le choix de s’épanouir dans plusieurs domaines. Mais il y a surtout ces salariés pauvres qui, après 20h, enfilent leur costume de VTC jusqu’à 1h du matin. Le statut d’auto-entrepreneur a permis l’explosion de ces petits métiers en complément de salaire. Comme Aurélien Ramage, diplômé du Conservatoire de Lyon, 40 heures par semaine sur son vélo cet été comme livreur de repas. L’entreprise "Take eat easy", en liquidation judiciaire, lui doit 1.000 euros. Il sait qu’en cas d’accident, il n’aura rien. Mais il doit rembourser l’emprunt pour ses études de violon. Alors il s’est trouvé un nouvel employeur.

 

Emmanuel Macron

Alors que L’Opinion nous explique comment, au gouvernement, on a trouvé en Emmanuel Macron un bouc émissaire idéal sur à peu près tous les sujets, Alstom, l’extraction de sable dans la Baie de Lannion. Il accorde à l’hebdomadaire Le 1 un entretien en forme de candidature. D’ailleurs, il précise : "Quand on croit à la révolution du système, on ne lui paie pas son tribut. La seule chose qui m’arrêterait serait de voir qu’à un moment donné, je deviens un danger ou un obstacle pour que les idées que je porte puissent accéder au pouvoir. Tant que ce n’est pas le cas, sky is the limit."

Alors, ces idées ? Les corps intermédiaires sont un obstacle, il faut vaincre les tabous sur l’argent, sur l’innovation. On croirait du Sarkozy 2007. "Il faut transformer la France pour qu’elle soit plus forte dans un monde qui bouge, car sa vocation est universaliste." La montée du fait religieux ? "Le besoin d’absolu qu’ont les hommes traduit une crise de l’anthropologie politique moderne." Concrètement ? Le burkini est contraire à notre idée de l’égalité homme-femme mais c’est la liberté des individus. L’Europe ? Il faut qu’elle régule davantage mais on a besoin d’elle. Bref, c’est décoiffant comme du Alain Juppé. Mais il y aurait aussi du Jacques Chirac en Emmanuel Macron. Ce sont les indiscrets du Figaro qui nous l’apprennent. Ses anciens camarades de Bercy l’accusent d’avoir absorbé 90% des frais de bouche. Deux jours avant sa démission, il organisait encore une réception au ministère avec des adhérents de son mouvement. Il faut que tout change pour que rien ne change.

 

Nos médicaments finissent dans l’eau

Le Figaro nous apprend que vient enfin de se tenir une conférence internationale sur les résidus de médicaments dans l’environnement. Antidépresseurs et antibiotiques finissent tous dans nos eaux usées. Et personne ne peut tester nos stations d’épuration pour y rechercher les 4.000 molécules médicamenteuses recensées. Conclusion d’un chercheur : il y a un juste milieu entre "circulez, y’a rien à voir" et "au secours, on va tous mourir". A ladite conférence, une représentante du ministère de l’environnement. Le ministère de la santé a refusé l’invitation et l’envoyé de l’Agence Européenne du Médicament n’a pas eu l’autorisation de venir.

 

Le plus grand crime écologique du XXIème siècle

Nouveau numéro de la revue Sang-Froid avec toujours autant de récits autour de l’investigation, de la prison et du polar. Mais le principal crime est écologique. La revue nous raconte comment un homme, gouverneur depuis 40 ans d’un état malaisien, s’est construit une fortune de 45 milliards de dollars en ravageant la forêt tropicale pour le plus grand bonheur des multinationales occidentales. Jusqu’à la disparition mystérieuse dans la forêt de Bornéo d’un activiste écologiste suisse.

Si je vous dis pingouin en peluche, calendrier, pot de confiture ouvert, aspirateur sac à dos, briquet jetable. Vous pensez : cadeau d’anniversaire. Atlantico nous raconte comment des Anglaises se sont mises à recenser sur un site de discussions les cadeaux les plus minables qu’elles ont reçu de leur mari. Le déclencheur : une boîte de chocolats sans même un emballage. Au début, on promet que tout va bouger, et après quatre ans de mariage, on en est à ficeler un plan pour Alstom pour sauver la face.

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