La presse quotidienne revient mardi sur le terrible attentat qui a touché le Pakistan.
Ce matin en Une de vos journaux : Les dernières colonnes de Palmyre ne sont plus couvertes du drapeau noir de l’État Islamique :
Le Figaro : Syrie – Irak : L’état islamique recule sur tous les fronts.
Mais ailleurs, ce sont ces photos de femmes hurlant leur douleur sous leurs foulards colorés :
Libération : Lahore : La douleur après l’horreur.
Et puis, il n’y a pas que l’église catholique dans la tourmente :
Aujourd’hui en France : les terribles secrets de l’instituteur pédophile.
Chrétiens du Pakistan
"Ils voulaient surtout tuer des enfants, constate tristement le Monde, alors ils ont visé l’endroit du parc où se trouvent les balançoires. Autant que possible, ils voulaient tuer des enfants chrétiens, alors ils ont choisi de frapper un dimanche de Pâques. C’était au Pakistan, à Lahore. Une de ces tueries aveugles qui caractérise l’époque, dira-t-on. Les Talibans pakistanais, ceux qui trouvent que le pays n’applique pas la charia avec toute la rigueur requise, ont fièrement revendiqué l’attentat."
Pourtant, comme le précise Le Monde, la plupart des victimes sont des musulmans, dont plusieurs dizaines d’enfants. Mais le journal ajoute qu’on a trop peu parlé d’un autre attentat. Un double attentat suicide à Bagdad vendredi 25 mars et qui a fait 130 victimes. Des adolescents chiites. Encore une fois des musulmans. "On passe trop vite sur la violence chez "les autres". On contextualise trop le terrorisme. On ne raconte pas assez les attentats pour ce qu'ils sont : ces moments d'innocence interrompue par une volée de billes d'acier". Dans La Croix, Dominique Grenier cite le pape François évoquant cette géographie de l’horreur, en rappelant que le pape jésuite a également fustigé les sociétés occidentales insensibles au sort de ceux qui fuient les guerres et les violences et dont beaucoup finissent leur vie dans le cimetière insatiable que sont devenues la Méditerranée et la mer Egée. Parce que chaque personne compte, tout le contraire de la logique terroriste.
Molenbeek
Pendant ce temps, en France on préfère débattre des mots. "Les Tartuffe de la politique" s’indigne Nicolas Beytout dans l’Opinion, n’ont pas été long à s’indigner des propos de Patrick Kanner, le ministre de la Ville. Les uns pour souligner qu’il ne fallait pas généraliser, les autres pour rappeler la main sur le cœur tous les talents qu’il y a, selon l’expression consacrée, dans les quartiers. Un propos s’écarte-t-il du politiquement correct et décrit-il crument une réalité, il est violemment dénoncé comme menaçant l’unité nationale. Quelle dissymétrie entre la pudibonderie des mots et le plébiscite pour l’État d’urgence, fût-ce au détriment de libertés publiques." Comme le conclut Cécile Cornudet dans les Echos : La guerre, oui, mais celle des mots. Sans doute parce qu’elle nécessite moins de courage.
Mode islamique
Le sujet ne laisse pas indifférent. Surtout quand on voit dans le Parisien les photos de cette tenue façon combinaison de plongée en haut et pyjama en bas, laissant juste le visage découvert, et présentée comme le burkini, mélange de Burka et de bikini, vendu désormais par Marks & Spencer. On appelle ça le marché de la mode pudique. Il y a aussi les Abayas, robes longues musulmanes, lancées par Dolce & Gabbana et les Hidjabs lancés par Uniqlo. Bien sûr, tout n’est pas à mettre sur le même plan, bien sûr un voile coloré qui forme un drapé sur le cou et autour de la tête peut être extrêmement seyant. Mais on ne peut s’empêcher de partager les réticences d’un Pierre Bergé disant craindre la banalisation du produit et rappelant qu’il a passé 50 ans de sa vie à côté d’un homme, Yves Saint Laurent, qui n’a eu de cesse de focaliser ses créations sur la liberté. Il faut surtout lire sur le site FigaroVox l’entretien avec Isabelle Kersimon. La journaliste rappelle que le marché potentiel de la mode islamique est évalué à 500 milliards d’euro en 2019. De quoi endormir les réticences des marques. C’est par le marché que s’imposera une mode qu’il n’est pas question d’interdire, dit-elle, mais dont il faudrait souligner le caractère problématique puisqu’elle symbolise l’infériorité de la femme et sa soumission au regard de l’homme. "Je suggère de bander les yeux de tous ceux que le corps libre des femmes indispose" conclut-elle.
Petits candidats
C’est aussi dans le Parisien qu’on trouve un article consacré à cette modification des règles de l’élection présidentielle, votée au milieu de la nuit par une majorité des 20 députés présents. Oui, 11 députés ont voté le fait que les parrainages devront être envoyés au Conseil Constitutionnel, ce qui complique leurs obtentions, et que les médias ne devront plus respecter la stricte égalité, mais un principe d’équité sur les temps de parole. Bref, plus de risque d’offrir une tribune à ces candidats qui prétendent porter une alternative au tripartisme du PS, des Républicains et du Front National. Ce serait dommage de laisser croire qu’il y a d’autres solutions.
Publicité et cerveau
Il faudrait s’en inspirer pour les campagnes électorales, ça simplifierait les choses. Le site Atlantico nous informe sur les dernières évolutions du neuromarketing. La façon dont les publicitaires s’appuient sur la science du cerveau pour concevoir leurs campagnes. Aujourd’hui, nous dit l’article, on connaît les éléments qui permettent à un message de s’inscrire dans la mémoire à long terme de celui qui le reçoit. Dimension émotionnelle, inscription du produit dans une story-telling contrastée (une histoire à rebondissements), usage d’une musique qui se retient (une musique d’avant 2000)… Bref, nous sommes des animaux de laboratoire, mais consentants.
Le journal 20 minutes nous apprend qu’une étude l’a déterminé de façon irrévocable : les blondes ont un QI en moyenne plus élevé que les châtains, les rousses, et en queue de peloton, les brunes. Pourtant, MétroNews ajoute quelques données qui nous seraient venues spontanément à l’esprit. Par exemple, même l’auteur de l’étude a avoué que 3,5 % des femmes ont dit être blondes, alors que c’était faux. Pire, une grande partie des gens se trompent sur leur couleur de cheveux. Et que dire de ceux qui étaient blonds dans l’enfance et qui ont foncé avec l’âge. On ne demandera pas non plus sur quel panel a été faite l’étude et s’il a été tenu compte du niveau socio-culturel des participants. On se contentera de considérer que la science se fixe de drôles d’objectifs : nous classer suivant notre couleur de cheveux, nous faire acheter des objets inutiles par réflexe… Ah oui, mais il y a un marché. Alors, l’égalité entre blondes et brunes ne vaut pas plus que l’égalité entre hommes et femmes.