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La presse quotidienne revient évidemment ce mardi sur la suite de l'élection d'Emmanuel Macron et la prochaine nomination de son Premier ministre.

Ce matin en Une de vos journaux, on est déjà passé à la suite :
L’Ardennais : le plus dur commence.
L’Écho de la Haute Vienne : Et vogue la galère !
Le Parisien : Et maintenant, le 3ème tour.
Le Figaro : Gouvernement, législatives : Macron à pied d’œuvre.
Libération : un grand coup dans les partis.
L’Opinion : la droite face à la tentation Macron.
20 Minutes affiche les premiers ministrables : Tous sur le pont de Matignon.
Et l’Humanité nous prévient déjà : image du code du travail poignardé et criblé de balles : La première cible du président Macron, c’est vous.

Grandes manœuvres

"Sera-t-il président ou résident ?" se demande Philippe Palat dans le Midi Libre. Un chiffre revient ce matin : 61%. C’est la proportion de Français qui ne souhaitent pas qu’Emmanuel Macron dispose d’une majorité absolue. De quoi permettre à quelques-uns de rêver. Libération, le Parisien, le Figaro passent au crible les vieux partis pour évaluer les rapports de force et les ambitions. "En France, écrit Jean Michel Helvig dans La République des Pyrénées, une alternance tient de la course d'obstacles avec quatre haies (deux tours de présidentielle et de législatives). Voici Emmanuel Macron au pied de la troisième. Ce n'est pas le tout d'avoir chamboulé le paysage politique, encore faut-il prouver que l'on est capable d'inventer aussi une organisation renouvelant les formes de la démocratie militante". Réformer un système de pouvoir à bout de souffle ou le sauvegarder. Dans Libération, Gaël Brustier s’interroge sur le rôle véritable du nouveau président. "Emmanuel Macron, pour sauver le régime, l’ampute de son antique système partisan davantage gangrené par l’impuissance politique que par les affaires. Pour réussir cette opération, il faut s’appuyer sur une coalition sociale. Le groupe social aisé et diplômé qui forme le cœur de la coalition macronienne a pour objectif de demeurer le groupe social dirigeant et dominant en France. Emmanuel Macron doit aussi être l’artisan d’une politique d’adaptation de notre pays au standard du capitalisme en devenir. Mais les campagnes de Jean Luc Mélenchon et de Benoit Hamon ont révélé l’existence d’un bloc électoral alliant les diplômés précarisés des métropoles et des classes populaires sur le chemin du retour à gauche. La crise de régime va continuer de propager ses effets. Une course contre la montre est désormais engagée".

Les félicitations d’Angela Merkel

Le Figaro note les mots d’Angela Merkel : campagne pro-européenne courageuse, magnifique victoire. Mais la chancelière ne veut rien entendre des propositions d’Emmanuel Macron : budget et ministre des finances de la zone euro. Elle se réjouit simplement du fait qu’Emmanuel Macron ne remette pas en cause le pacte de stabilité. "Nous sommes toujours prêts à aider, explique-t-elle, mais la politique allemande ne peut pas remplacer les décisions que la France doit prendre. Ce dont la France a besoin, ce sont des résultats". L’Allemagne continuera donc à violer les traités en maintenant un excédent commercial à 9 % du PIB. En renfort, Jean Claude Junker explique que "les Français dépensent trop". La France est de retour dans le concert des nations européennes, à condition de faire ce qu’on lui demande.

Le préfixe à la mode

Libération consacre un article à ce nouveau préfixe que le marketing colle désormais partout. Les médias se sont gargarisés de la post vérité, tout le monde parle désormais de post genre, post punk, post philanthropie, post croissance. "C’est le fonds de commerce de certaines industries où l’on a intérêt à dire que ce qui précède est mort et à anticiper le désir des gens", analyse un sociologue. Le préfixe agit comme un constat qui exclue d’emblée toute tentative d’éclaircissement. Une anti pensée qui a effet d’autorité. Plus besoin d’analyser les raisons pour lesquelles un phénomène est dépassé par un autre, puisque le dépassement, c’est bien.

Disparition des putois

On ne parle pas des tractations politiques. C’est le véritable putois qui est en voie d’extinction. Aujourd’hui en France prend la défense de ce petit animal classé parmi les nuisibles, essentiellement à cause de sa mauvaise odeur. Pourtant, il est très utile pour réguler les populations de rats. Mais la disparition des haies et des petits étangs détruit son habitat et la France continue de le considérer comme nuisible.

 

Le Huffington Post s’est amusé à scruter les réactions sur les réseaux sociaux dimanche soir. La soirée au Louvre a fait grand effet. Immédiatement, certains ont plaisanté sur cette pyramide illuminée en son sommet. La pyramide avec l’œil, symbole franc-maçon. Et puis, les bras d’Emmanuel Macron formant un V alors que la structure du bâtiment dessine un V inversé. L’équerre et le compas, encore les francs-maçons. Il y a ceux qui en riaient : "Les complotistes doivent être fous devant la télé". Et ceux qui ne riaient pas du tout : "Clin d’œil à ceux qui l’ont fait élire. #Illuminati" L’obsession des complots évite de penser les rapports de force, les idéologies, qui sont pourtant beaucoup plus efficaces.