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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Une phrase en Une de l’Humanité

"Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous". Cette phrase fait la Une de l’Humanité, on la prête au philosophe essayiste Frantz Fanon. Qui était Frantz Fanon ? Un psychiatre, un intellectuel noir, né à Fort de France, farouche opposant au colonialisme, partisan de l’indépendance de l’Algérie Française, un des fondateurs du tiers-mondisme, un combattant de tous les racismes mort à 36 ans, dont la fille Mireille épousa le fils de Pierre Mendes-France. Ce qui fait la force de cette phrase c’est autant la personnalité et le parcours de son auteur que sa portée universelle "Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille on parle de vous". Alors ce matin qui parle de vous ? Le Parisien-Aujourd’hui en France qui s’exclame "Marre de cette haine" ? Ou encore le Figaro qui évoque en Une l’émoi national après l’agression du philosophe. Le Figaro où Vincent Tremolet de Villers compare les agresseurs de Finkielkraut à une meute animée par cette forme de violence qui habite aujourd’hui les réseau sociaux. Certes, mais sur internet ou pas, la violence ce sont les gens qui la fabriquent pas la technologie.

Facteurs à tout faire, facteurs de lien social

Plutôt qu’évoquer les fauteurs de trouble, autant vous parler des facteurs de lien social. Ceux de la poste. Le progrès nous explique ce lundi matin comment les voitures des postiers à Talange sont désormais équipées d’une caméra pour cartographier le territoire. Des facteurs à tous faire qui font la une de la Voix du Nord qui met Séverine à la Une. Séverine qui est la factrice de Bruille-les-Marchiennes et qui désormais fait bien plus que livrer le courrier. Elle rend visite aux personnes isolées même quand elle n’a rien à leur livrer. Une visite, une courte conversation, et un signal rigolo avec ses usagers. Quand ils ont besoin de quelque chose, ils mettent une pince à linge sur leur boite à lettre. Derrière ce soin et cette convivialité, il y a un service de la poste qui mêle une visite physique, une téléassistance en cas de besoin. Bref, un mélange de technologie et d’humanité moyennant 37,90 euros par mois dont la moitié est déductible des impôts. Alors évidemment, tout le bien que Sévérine peut apporter à Gisèle l’une des retraités qu’elle visite, les attentions, la délicatesse, tout cela fait moins de bruit que le fracas des réseaux sociaux et les lamentations françaises. Et pourtant, c’est du lien social, du collectif.

Trolls russes, une menace sur le scrutin européen

À la Une de l’Est Républicain, des Dernières Nouvelles d’Alsace et de l’Alsace on s’inquiète à moins de 100 jours des élections européennes et à la veille d’une session de sensibilisation des eurodéputé d’une possible influence russe sur le scrutin. L’Alsace parle de cybermenaces et le signal d’alarme est actionné par Julian King, commissaire européen chargé de la sécurité. Pour lui, la probabilité est forte que des gens tentent de manipuler le débat et d’en truquer les résultats. Il évoque les campagnes pro-russes menées simultanément dans les États européens. Les experts européens auraient ainsi dénombré plus de 4.500 exemples d’actions de désinformation. Que risque l’Europe au moment du vote ? Le piratage des machines à voter là où on utilise des urnes électroniques, la falsification des résultats, la multiplication des faux militants, véritablement pollueurs, ce qu’on appelle les trolls sans oublier les infox. Pour empêcher ces parasitages, Julian King appelle un accord européen de ses vœux.

Charlie Danger : harcelée

Elle s’appelle Charlie Danger, fait la Une de presse Océan, alors qu’on parle depuis une semaine de la fameuse ligue du LOL. Auteure de vidéos de vulgarisation scientifique, elle a beau avoir 500.000 abonnés à sa chaîne, elle raconte a Presse Océan l’enfer que lui font vivre les haineux de la toile. Moqueries, insultes ou menaces de viol. Elle a fini par prendre un modérateur pour gérer ses forums tellement ils puent la haine, elle appelle à une prise de conscience collective. Pas sûr qu’elle soit entendue tellement la monde influencé par internet devient fou.

Intervention esthétique pour réussir ses selfies.

Le Figaro nous parle ce matin de  ces jeunes filles qui veulent ressembler à leur selfie. Pour la première fois en France s’inquiète le quotidien, les 18-34 ans ont subi plus d’intervention esthétique que les 50-60 ans : botox, peeling, injections d’acide. Le Figaro parle d’une société ou l’image de soi est devenu si importante que les jeunes filles s’inspire non plus des couvertures des magazines mais des selfies des autres. En clair, on veut se faire retoucher aussi facilement qu’on a retouché sa photo. Une esthéticien explique ainsi qu’une partie de ses clientes veulent être belle pour réussir leurs selfies. Autrement dit on se fait belle ou beau pour les réseaux sociaux. Autant dire que ça nous fabrique une génération qui va avoir du mal à affronter la réalité.