La presse quotidienne revient ce mercredi sur les polémiques qui entourent la majorité à quelques mois de l'élection présidentielle.
Ce matin en Une de vos journaux rien ne va plus à gauche :
L’Express : La chienlit.
Le Canard enchaîné : Valls tragique à l’Elysée : au moins 1 mort.
Et puis, ça vous avait manqué, revoilà les sondages :
Le Figaro : 2017 : Fillon distance le FN, Hollande hors course.
Libération parle cannabis et accuse : Nouvelles révélations sur un trafic d’État.
Il faut surtout saluer L’Humanité qui nous offre trois pages sur le libéralisme, l’impact de l’homme sur la planète, avec un des plus grands intellectuels américains : Noam Chomsky, la lucidité face aux menaces de notre époque.
Les Français et les maths
Encore une étude internationale vécue comme un coup de tonnerre. Comme si, chaque fois, on découvrait le désastre. Mais au-delà du décryptage des résultats, il faut lire, dans Le Monde, le constat de ces professeurs d’université sur les élèves arrivant en fac de science et incapables de suivre un raisonnement. "Ils ne savent plus ce qu’est une démonstration mathématique. On leur apprend à aligner des calculs stéréotypés". De l’avis des trois professeurs interrogés par Le Monde, l’étude enfonce une porte ouverte. "Les professeurs des lycées élitistes essaient de maintenir un enseignement parallèle en se raccrochant aux anciens programmes de maths. A Louis Le Grand, par exemple, de septembre à avril, nous préparions les élèves aux études supérieures, puis on les préparait au bac". Mais c’est dès le primaire que tout se joue, explique dans Libération la chercheuse Stella Baruk. Un exemple simple : on pose un problème à un élève de primaire : il y a 29 élèves dans une classe dont 16 garçons. Combien y a-t-il de filles ? L’élève écrit : 29 + 16 = 45. L’opération est juste, pas le raisonnement. C’est le travail de réflexion qui n’est pas fait. Question de méthode, de formation des professeurs. Ceux qui réfléchissent à cela, qui produisent des programmes alternatifs et les manuels qui vont avec, les enseignants du GRIP interviewés par Jean-Paul Brighelli sur le site du Point, sont marginalisés. Dommage pour les élèves !
Restera-t-il de la monnaie ?
Les élèves français auront sans doute du mal à recompter leur monnaie plus tard. De toute façon, elle pourrait disparaître. Libération nous explique que la Suède est en train d’organiser la fin de la monnaie fiduciaire. Plus de billet, plus de pièce. Ce ne sont déjà plus que 2% des échanges contre 44% en France et 79% en Allemagne. Même l’aumône à l’église se paye par smartphone. Les arguments : la lutte contre la corruption, la fin des braquages. En fait, un formidable moyen de contrôle généralisé permettant à l’Etat de taxer et aux entreprises privées de cibler les comportements des consommateurs. Mais surtout, la fin de l’argent sous le matelas, c’est la possibilité pour les banques de mettre en place des taux d’intérêt négatifs, c’est-à-dire de forcer les épargnants à consommer plutôt que de voir leur pécule diminuer. Et encore, l’article ne rappelle pas le précédent de Chypre, quand le plan de sauvetage européen s’était fait en confisquant tout simplement une part du capital des épargnants. Pensez-y en payant votre café avec votre petite pièce de deux euros.
Braconnage en haute mer
Savez-vous vraiment quel poisson vous achetez ? Le Parisien pose cette question et nous raconte toutes les ruses des pirates qui écument les fonds marins entre truquant les dates de pêche, en ne déclarant pas les espèces ramassées ou en échangeant leurs cargaisons. 20% des captures mondiales, entre 11 et 26 millions de tonnes, proviennent de la pêche illégale. Une question à se poser si nous voulons que nos enfants puissent encore manger du poisson.
Voilà pour toi, puisque tu pars. Cette phrase en Une de 20 Minutes illustre la photo d’un révolver. Celui avec lequel Verlaine a tiré sur Rimbaud dans un hôtel de Bruxelles. Verlaine a fini en prison, Rimbaud est parti écrire Une saison en enfer. Ils ne se sont jamais revus. Et le révolver est aujourd’hui à vendre 60.000 euros. En son temps, Najat Vallaud Belkacem s’était plainte que les manuels scolaires s'obstinassent à passer sous silence l'orientation LGBT de certains auteurs. Pas un élève, pourtant, n’ignore la relation entre Verlaine et Rimbaud. On préfèrerait qu’ils maîtrisent un peu mieux le raisonnement mathématique et qu’ils sachent vibrer à ces vers écrits par Verlaine du fond de sa prison : "Qu’as-tu fait, Ô toi que voilà, pleurant sans cesse, dis qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse ?".