Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.
La levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen, ce mercredi, a énervé de nombreux élus FN.
Plus d’immunité pour la présidente du FN. Ainsi en décidé, ce mercredi, le Bureau de l’Assemblée nationale. En cause, la diffusion sur son compte Twitter, d’images d'exaction de Daesh. C’était une manière pour elle de protester contre Jean-Jacques Bourdin qu’elle accusait, à tort, d’avoir fait un parallèle entre son parti et l’État islamique.
Très vite, évidemment, des élus FN sont montés au créneau pour défendre leur cheffe avec deux angles d’attaques. Le premier c’est de dire qu’on veut faire taire Marine Le Pen et donc cacher la vérité aux Français. Écoutez c’est le porte-parole du FN, Sébastien Chenu, sur BFMTV.
Cette défense a été reprise par d’autres frontistes comme Nicolas Bay ou Steeve Briois. Marine Le Pen également, dans un communiqué, elle profite de cette levée d’immunité pour faire de la politique et se présenter comme l’opposante n°1 à Emmanuel Macron. Une opposante que la majorité veut "persécuter" et "museler". Rien de moins.
Quel est le second angle d’attaque ?
C'est une grosse intox. Plusieurs élus, comme le député Bruno Bilde ou le sénateur Stéphane Ravier, ont comparé la situation de Marine Le Pen à celle de M'Jid El Guerrab, ce député En Marche accusé d’avoir agressé à coup de casque, fin août, le socialiste Boris Faure.
L’intox, c’est que M’Jid El Guerrab n’a pas bénéficié de son immunité.
Exactement. C’est même dans la Constitution puisque l’article 26 fixe les modalités d’application de l’immunité parlementaire. Impossible pour M’Jid El Guerrab car on est dans un cas de flagrance. Cette protection saute donc automatiquement.
Il fait d’ailleurs l’objet de poursuites.
Oui, le député avait été placé en garde à vue en septembre, ce qui n’aurait pas été possible en cas d’immunité. Et il est aujourd’hui poursuivi pour violences volontaires. Un détail qui a échappé à bon nombre d’élus FN hier.