Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.
Sylvain Chazot revient sur le discours d’Emmanuel Macron devant les maires de France ce jeudi. Un discours applaudi, ce qui était loin d’être gagné au départ.
Ne l’appelez plus "Jupiter", appelez-le "Sheherazade". Car ce jeudi, lors du congrès des maires de France, Emmanuel Macron s’est un peu comporté comme l’héroïne des Mille et une nuits. Il a raconté des histoires pendant longtemps mais il avait prévenu.
Et ça a marché ? Il a évité l'échafaud ?
Oui et même mieux que ça ! Il est arrivé sous les sifflets. Il y a encore eu des sifflets lorsqu’il a répété son intention de supprimer la taxe d’habitation pour 80% des Français. Et puis, au terme d’un long discours de près d’une heure et demi, il est parti sous les applaudissements et une courte mais réelle standing ovation.
Et pourtant, il n’a pas fait de grandes annonces ni de grandes concessions aux maires ?
Exactement ! Comme dans un conte, tout a été très subtile. Un exemple parmi d’autres : Emmanuel Macron s’est engagé à revenir chaque année devant le congrès des maires pour rendre compte de son action, ce que font généralement tous les Présidents.
De la com’ donc, beaucoup de com'. Et certains élus ne sont pas dupes. Écoutez par exemple le maire PS de Dijon François Rebsamen, sur Public Sénat.
Certains maires sont partis avant même la fin du discours tandis que d’autres ont dénoncé un "jeux de dupes". Dans un communiqué, Nicolas Dupont-Aignan critique les propositions du Président, contradictoires selon lui "avec les bonnes intentions énoncées".
Mais c’est finalement le maire LR de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, qui résume le mieux l’ambiance entre les convaincus et les sceptiques.
Une méthode brutale selon le maire de Saint-Étienne. On est loin des applaudissements. C’est là le drame : c’était le discours de la méthode que certains maires attendaient, en fait, pas les contes des Mille et une nuits.