Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.
Un ancien président fait beaucoup parler de lui en ce moment.
François Mitterrand superstar ! La majorité a décidé d'en faire un modèle en matière de politique d'immigration.
François Mitterrand est mort il y a 22 ans et pourtant, on parle beaucoup de lui en ce moment.
Effectivement en 2017, ce fut le Général de Gaulle par-ci, le Général de Gaulle par là. 2018 commence avec un autre ancien président : François Mitterrand. De nombreux politiques s’y réfèrent. Rien de nouveau, sauf que cela ne concerne plus seulement la gauche mais aussi, plus surprenant, La République en marche.
Cette fois, c’est pour défendre la politique du gouvernement en matière d’immigration ?
La politique du gouvernement en matière d’immigration est critiquée. Le Prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio, dénonce par exemple le "tri" fait entre les migrants, entre ceux qui fuient les guerres et ceux qui fuient la misère. Un "déni d’humanité insupportable" selon Le Clézio. Pas d’accord rétorque Richard Ferrand dimanche lors du Grand Rendez-Vous. Et c’est là que le président du groupe LREM à l’Assemblée invoque donc François Mitterrand !
Cette référence ne sort pas de nulle part. Tout le week-end, des militants LREM ont partagé sur les réseaux sociaux une vidéo de François Mitterrand. Nous sommes en 1989 et en interview, il explique qu'il faut faire une "distinction" entre les immigrés.
Gérard Collomb et François Mitterrand, même combat ! Mais Richard Ferrand oublie une chose : au début de son premier septennat, le président socialiste a régularisé environ 130.000 sans-papiers. Ce n’est pas vraiment la tendance observée aujourd’hui du côté de la majorité. Pas sûr donc que l’image de Mitterrand suffise à éteindre les critiques.
C’est une habitude de se référer à François Mitterrand pour des politiques français ?
Quand on est socialistes oui ! L’ancien Président est toujours un modèle à suivre. Rien qu’hier, François Rebsamen et Julien Dray ont ont invoqué son souvenir pour parler de la situation au PS.
Et du côté de La République en marche, ça devient aussi une habitude. Selon le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, "François Mitterrand n’aurait peut-être pas été marcheur, mais il aurait été sensible à la démarche". Et ce qui est pratique, c’est que l’intéressé n’est pas là pour le contredire.