À quelques jours du premier tour de la présidentielle, Jérôme Ivanichtchenko passe chaque jour en revue le programme de l'un des candidats.
On continue à décortiquer les propositions des candidats pour les médias. Et ce mardi, Jérôme Ivanichtchenko se penche sur le programme de Marine Le Pen.
Un programme axé autour de France Télévisions. Les intentions de la candidate du Front National sont claires : elle conservera toutes les chaînes du groupe, elles ont chacune leur spécificité, chacune leur raison d’être, y compris la petite dernière FranceInfo.
En revanche, Marine Le Pen insiste sur la nécessité de réconcilier les Français avec leur culture, c’est la mission première de France Télé. Et selon elle, cette mission n’est pas remplie. Pour Delphine Ernotte, il faudra donc faire mieux, mais avec moins d’argent. Marine Le Pen est favorable à une suppression totale de la publicité sur le service public et pas seulement après 20 heures, mais toute la journée.
Pas question d'augmenter la redevance pour compenser cette baisse de revenus. Si elle est élue, elle la maintiendra à son niveau actuel. Il faudra donc trouver d’autres solutions. Il n’y en a pas 36. Pour Marine Le Pen, ça passe par une plus grande rigueur budgétaire, il faut faire des économies. Au début de l’année, Florian Philippot, vice-président du Front National, évoquait une piste : la réduction du nombre de très hauts salaires. Et il y a de la marge selon lui : il y a quelques mois, la Cour des Comptes épinglait France Télévisions et sa gestion jugée peu rigoureuse.
L'autre axe de réflexion de Marine Le Pen porte sur la régulation des médias.
La candidate du Front National veut réformer en profondeur le CSA. Les attributions du "gendarme de l’audiovisuel" ne changeront pas, il sera toujours chargé de désigner les présidents de France Télévisions ou de Radio France. En revanche, il n’aura plus le même visage.
La candidate l’inscrit en toutes lettres, c’est l’engagement numéro 113 de son programme : le CSA sera composé désormais de trois collèges : un premier avec des représentants de l’État, un deuxième avec des professionnels de l’audiovisuel et un dernier composé de "représentants de la société civile". Elle est là la nouveauté : des associations de téléspectateurs, d’auditeurs, de consommateurs qui seront désormais intégrées dans les processus de décision du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Enfin, concernant les médias privés, Marine Le Pen dénonce les conflits d’intérêts. Elle propose par exemple d'instaurer un "seuil de commandes de l’État". En clair, ça signifie que des entreprises qui vivent de contrats passés avec les collectivités ne pourront pas être propriétaires d’un groupe de presse.
Quel genre de téléspectatrice est Marine Le Pen ?
Du côté des séries, elle a suivi toutes les saisons de Docteur House, elle apprécie Downton Abbey et trouve la série politique House of Cards particulièrement bien ficelée.
Ce qu’elle préfère à la télé, ce sont tout de même les magazines animaliers. Elle garde un excellent souvenir de 30 millions d’amis, qu’elle regardait quand elle était enfant. Elle regrette d’ailleurs que France 3 ait décidé de supprimer l’émission. Elle zappe régulièrement sur les "chaînes découverte", sur National Geographic Channel par exemple pour suivre des documentaires sur la vie sauvage. Ce n’est pas un hasard si elle rêve de participer à Koh-Lanta. Ancienne avocate de formation, elle apprécie aussi les émissions qui retracent des procès célèbres, elle cite évidemment Faites entrer l’accusé.
En revanche, vous ne la verrez jamais devant Touche pas à mon poste. Elle déteste les émissions de télé qui parlent de la télé. Idem pour On n’est pas couché et "le ricanement permanent" de Laurent Ruquier. Laurent Ruquier qui a peut-être un peu de souci à se faire si Marine Le Pen est élue.