À quelques jours du premier tour de la présidentielle, Jérôme Ivanichtchenko passe chaque jour en revue le programme de l'un des candidats.
Nous vous proposons un tour d’horizon des programmes des candidats à la présidentielle en matière d’audiovisuel. Ce lundi, on s’intéresse aux propositions de Nicolas Dupont-Aignan.
Et à la première d’entre elle : extraire le service public des logiques mercantiles, de la course à l’audience, pour aller vers plus de pédagogie. Dans le chapitre "culture et patrimoine" de son programme, Nicolas Dupont-Aignan fait ce constat : il déplore une forme d’abandon de la puissance publique, qui ne cherche plus à imposer quoi que ce soit, ni à France Télévisions, ni à Radio France. C’est valable selon lui en matière de qualité éditoriale ou de soutien à la création française. Il n’est pas tendre dans ses critiques. Et il a des réponses : notamment en prenant exemple sur ce qui se passe chez nos voisins.
Il cite le cas de la BBC qui propose régulièrement des adaptations des grands classiques de la littérature britannique. France Télévisions devrait s’inspirer de ce modèle. C’est ce qu’il demandera au service public s’il est élu président. À France 2 en particulier, qui devra diffuser au moins une fois par mois, une œuvre du répertoire classique français, en prime time.
L’objectif est double : le premier c’est assurer la transmission de la culture chez les citoyens avec des émissions ambitieuses, produites en partenariat avec les institutions culturelles françaises. Le second : c’est produire des contenus qui permettront de diffuser la "grandeur de la France à l’étranger". C’est ce qu’ambitionne Nicolas Dupont-Aignan. D’ailleurs sur ce registre, il va encore plus loin puisqu’il appelle à la création d’un "média de la francophonie" qui ferait "résonner la culture française sur les satellites du monde entier".
Pour les chaînes privées, il a aussi des idées très claires.
Oui et notamment en matière de publicité. Une fois à l’Élysée Nicolas Dupont-Aignan ne permettra pas le retour de la pub après 20 heures sur France Télé, mais il souhaite aussi réguler dans ce domaine pour le privé. Notamment dans les programmes destinés à la jeunesse. C’est même la première mesure qu’il prendrait en matière d’audiovisuel : la suppression pure et simple de la pub, avant, pendant et après les émissions pour enfants. Pour lui, il faut arrêter "d’aliéner", "d’intoxiquer" les cerveaux du jeune public. Selon lui, c’est le rôle de l’État d’agir en la matière. Pour y parvenir, il se dit prêt à engager un bras de fer avec les lobbies, avec les annonceurs.
En revanche, Nicolas Dupont-Aignan fait preuve d’un peu plus de souplesse concernant la concurrence. Surtout pour ce qui concerne les chaînes d’information en continu, qui ne sont pas trop nombreuses. Pour lui, quel que soit le domaine, les monopoles sont dangereux. Il faut de la diversité, surtout pour l’information.
Enfin, on imagine qu’une fois à l’Élysée, il exigera du CSA une modification des règles sur le pluralisme en période de campagne électorale. On se souvient de sa colère quand TF1 ne l’avait pas invité dans le débat organisé le 20 mars dernier entre ceux qu’on appelle les cinq "grands" candidats. Une non-invitation qui l’avait conduit à quitter le plateau du 20 heures d’Audrey Crespo-Mara.
En matière de télé, Nicolas Dupont-Aignan a des goûts très affirmés.
Oui, c’est un véritable "télévore" tout à fait assumé et plutôt adepte du replay que des diffusions en linéaire, faute de temps. Il a été biberonné aux Dossiers de l’écran ou aux émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier. Il ne cache pas son appétit pour les séries télé : il est fan de Columbo, de Grey’s Anatomy ou de Plus belle la vie. Il regarde régulièrement des magazines comme Thalassa, Échappées belles, Faites entrer l’accusé, Zone interdite ou Cash Investigation, animé par Élise Lucet qu’il trouve particulièrement "courageuse" dans ses enquêtes.
Il apprécie aussi Quotidien sur TMC, même s’il regrette de ne pas être invité en plateau pour pouvoir répondre aux petites moqueries de Yann Barthès. Plus surprenant, on apprenait récemment dans TV Mag que Nicolas Dupont-Aignan était capable de verser une petite larme devant L’amour est dans le pré, qu’il trouve "émouvant". Et enfin, il a un rêve télévisuel : il voudrait participer à Rendez-vous en terre inconnue.