Alors qu'il avait pourtant accepté l'invitation de Laurence Ferrari, Arnaud Montebourg a finalement annulé sa venue dimanche ce qui a donc entraîné l'annulation inévitable de la première de Punchline.
L’info média du jour, c’est Arnaud Montebourg qui fait faux bond à Laurence Ferrari. L’ancien ministre, candidat à la présidentielle, a annulé au dernier moment sa venue dans l’émission Punchline, prévue hier midi sur C8.
Alors que s’est-il passé ce week-end ?
On a assisté à un retournement de veste de la part d’Arnaud Montebourg. C8 voulait faire son entrée dans la campagne présidentielle en lançant une nouvelle émission en direct, Punchline, ce dimanche. Une émission pour parler de politique aux jeunes, à ceux qui vont voter pour la première fois en 2017.
Mais voilà, rien ne s’est passé comme prévu. Dans la nuit de vendredi à samedi, Laurence Ferrari postait ce message sur Twitter : "regret de vous annoncer la déprogrammation de Punchline. L’ancienne présentatrice du 20 heures de TF1 tentait d’expliquer, de manière un peu nébuleuse la raison de cette annulation. Elle ajoutait dans son message : "Arnaud Montebourg cède à l'interdiction de France 2". Alors, de quelle interdiction parle-t-elle ? Elle en disait un peu plus au micro d’i-Télé.
La première conclusion de ce "triste épisode", comme le qualifie Laurence Ferrari : c’est l'annulation pure et simple de cette première de Punchline. Impossible pour les équipes de préparer une autre émission dans un délai aussi court. Hier à 12h05, en lieu et place de Punchline, C8 a donc diffusé un numéro de son magazine animalier Les animaux de la 8. Hier midi, sur C8, il y avait du mordant mais pas vraiment celui qu’on attendait. Il y avait surtout un joli lapin : celui posé par Arnaud Montebourg.
Sauf que la version de Laurence Ferrari est contestée.
Oui, d’abord par France Télévisions, qui démentait catégoriquement ces allégations samedi dans Le Parisien. Non, France 2 n’a exercé aucun chantage pour qu’Arnaud Montebourg annule son engagement auprès de C8. Il n’y aurait eu aucune interdiction. En revanche, un journaliste de la rédaction admettait tout de même le principe de "diète médiatique" qui s’imposerait naturellement avant de faire une grande émission politique.
De l’autre côté, du côté d’Arnaud Montebourg, François Kalfon, son porte-parole, expliquait ce week-end à l’AFP que son champion a bel et bien annulé sa venue, mais que les équipes de Laurence Ferrari ont été informées de sa décision dès le 8 septembre, au moment où France 2 a confirmé sa participation à L’Émission politique, 10 jours avant l’émission de C8.
Visiblement, Laurence Ferrari n’a pas voulu y croire. Elle a espéré jusqu’au dernier moment, d’autant que l'invitation adressée à Arnaud Montebourg remonte au mois de juillet. Cette annulation, pour les équipes de C8, ça ressemble seulement à une promesse non tenue. Plutôt embêtant pour un candidat qui ne va pas manquer de les multiplier pendant sa campagne.
Mais C8 ne désarme pas. La première de Punchline est seulement décalée d'une semaine. Elle se déroulera, en direct, dimanche prochain, avec Jean-Luc Mélenchon comme invité. En espérant seulement pour Laurence Ferrari que le candidat du Front de Gauche n’ait pas un engagement avec une émission culinaire pour détailler les secrets de sa fameuse salade de quinoa.
Cet épisode, il illustre la lutte que se livrent les émissions politiques pour convaincre leurs invités.
Oui, la guerre entre les candidats est farouche. Mais celle entre les émissions politiques ne l'est pas moins. En cette rentrée, à la veille de l’élection présidentielle, elle n'a jamais été si forte. Toutes les chaînes ont leur propre format. TF1 a Vie politique, France 2 a L’Émission politique, et dans une autre mesure On n’est pas couché, France 3 a Dimanche en politique, France 5 a C politique et C polémique, M6 aura bientôt Une ambition intime. Sans compter les rendez-vous diffusés sur les chaînes d’info en continu.
Résultat, les programmateurs se battent pour décrocher l'exclusivité de leurs invités. Ils veulent être les premiers. Cette guerre, Laurence Ferrari en a bien conscience, comme elle vous l’expliquait vendredi dernier à ce micro. C’était avant l’annulation d’Arnaud Montebourg.
On l’a vu, la fermeté de Laurence Ferrari n’a pas été suffisante. Parfois, c’est le calendrier qui pose problème. La semaine dernière, France 5 avait repoussé d’une semaine le lancement de ses 2 magazines C politique et C polémique. La raison ? Au même moment, Marine Le Pen faisait sa rentrée médiatique sur TF1, dans Vie politique. Un très mauvais timing pour lancer un nouveau programme politique.
Entre la concurrence et des invités parfois capricieux, le travail des programmateurs semble de plus en plus acrobatique en cette rentrée.