Ce n'est désormais plus l'économie qui fait l'élection aux États-Unis, puisque de plus en plus d'Américains sont attirés par les extrêmes.
La Bourse
La Bourse de Paris progresse pour la quatrième séance d’affilée, +1,22%. C'est une série inédite depuis novembre. Elle repasse au dessus des 4.000 à 4.407. La contraction de l’activité manufacturière en Chine et le ralentissement constaté en zone euro entretiennent les anticipations de nouvelles mesures de la part des Banques centrales pour soutenir l’économie.
Le chiffre du jour
2,5 millions d’euros. C’est le prix de la campagne de pub que l’État lance à l’étranger pour faire revenir les touristes qui restent encore frileux après les attentats de novembre.
Le fait du jour : les Américains votent pour le super Tuesday. Quel rôle joue l’économie dans le scrutin ?
On se souvient de la phrase du chef communication de Bill Clinton lors de sa première élection en 1992 contre le père George Bush : "it's economy, stupid", c’est à dire : tout est économique, c’est l’économie qui fait l’élection. Et bien ce n’est plus le cas aujourd’hui. Normalement, les Américains devraient voter au centre pour une prolongation de mesures Obama qui ont permis un redressement depuis la crise de 2009 mais ils sont attirés par les extrêmes, Trump et Sanders.
L’Amérique a une croissance qui n’est pas flamboyante mais elle est solide : 1% au dernier trimestre. La consommation augmente de +1,7% ce qui prouve que les salaires sont repartis à la hausse tandis que le taux de chômage est à 5%. Un bilan dont on rêverait ici en France.
Alors pourquoi ce vote Trump ?
D’abord parce ce que bien que revenue, la croissance reste incertaine, la Fed est très hésitante dans son pronostic cette année. Mais surtout, le plus important : la classe moyenne s’inquiète pour son sort. Elle se sent menacée par la Chine, les délocalisations industrielles, les immigrés latino-américains, mais aussi par les robots et la grande instabilité des emplois des nouvelles technologies.
Les inégalités sont au centre du débat. La droite républicaine veut fermer les frontières pour défendre les classes moyennes, la gauche démocrate propose de hausser les impôts des riches et de relancer les mécanismes de protection sociale. La croissance américaine est retrouvée, mais les fruits ne sont pas pour tout le monde. Donc "it's economy, stupid" mais version sociale : "it's social, stupid".