Sophie Larmoyer, Eva Roque et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
La presse nationale pour commencer.
Répétition de l'horreur oblige, vous aurez, en ouvrant la presse ce matin, un affreux sentiment de "déjà lu".
Ainsi, Le Figaro titre "Le terrorisme islamiste frappe au cœur de Londres".
"Londres touché au cœur" enchaine Aujourd’hui en France.
"Londres frappée au cœur" poursuit 20 Minutes.
"Londres sous le choc" en une de CNewsMatin.
Dans Libération (confié aux écrivains, pour cause de Salon du livre), ça donne : "Attaque meurtrière à Westminster".
On est forcément touché par l'histoire de Tobias Ellwood "Le député héros (qui) n'a pas pu faire de miracles".
C'est Aujourd’hui en France qui nous raconte cette histoire. "Pendant de longues minutes, agenouillé, il a pratiqué un massage cardiaque à une victime. Fait du bouche à bouche. En vain". Il fait partie, nous dit le journal, de "ces héros plus ou moins anonymes qui ont porté les premiers secours au milieu du chaos". Il y a 15 ans, son frère faisait partie des 202 personnes tuées dans l'attentat visant un bar à touristes à Bali. "Dans la foulée, Tobias était entré en politique". Il avait ensuite été chargé du contre-terrorisme au MAE. "Un terrorisme qui l'a rattrapé, hier, dans les jardins du Parlement".
Cette actualité tragique mise à part, il y a encore beaucoup de politique dans la presse.
"L'affaire Bruno Le Roux embarrasse la gauche et la droite" titre Le Monde.
Des affaires qui "dégoutent les jeunes" nous raconte 20 Minutes, sondage à l'appui.
Les 18/30 qui se sentent "mal représentés". Un sur deux qualifie la campagne de "pathétique". Plus d'un tiers la trouvent "écœurante". Au total, ils sont neuf sur dix à avoir un avis très négatif.
Heureusement qu'il y a KAK qui nous arrache en sourire, en une de L'Opinion qui titre "Macron et le sparadrap Hollande".
Hollande-Dark Vador dit à Macron-Luc Skywalker : "Je suis ton père". "Ah non non non non non non" répond Macron.
Sophie Larmoyer pour la presse internationale
Il faut se méfier de certaines publications scientifiques, c’est ce que l’on apprend dans la revue Nature.
Nature, c’est la revue généraliste de référence, hebdomadaire et britannique. Cette semaine, elle fait état des démarches d’une certaine Anna O. Szust , chercheuse en sciences sociales, qui postule pour entrer dans les comités éditoriaux d’un certain nombre de publications. Dans ces comités, des scientifiques lisent les études qui leur sont envoyées, et décident si c’est du travail sérieux et s’il faut publier. Donc c’est prestigieux, il faut avoir soi-même un peu de bouteille, ce sont des experts.
Où est le problème concernant cette chercheuse ?
Il est simple : le problème c’est qu’elle n’existe pas. Son nom en polonais, Oszust, veut dire "fraude". Cette scientifique, qui se présente comme "diplômée, s’intéressant aux neurosciences et aux sciences sociales", a été créée de toute pièce par des chercheurs polonais, des vrais cette fois, qui eux publient dans Nature, donc. Ils ont voulu démontrer qu’un grand nombre de publications soit disant scientifiques ne sont pas sérieuses, voire fantaisistes. Ces journaux, qualifiés de "prédateurs", auraient publié 500.000 articles en 2015. Comment faire le tri entre ce qui est sérieux et ce qui ne l’est pas ? C’est un réel problème.
La démonstration de ces chercheurs polonais, avec leur fausse scientifique, a été concluante ?
Plutôt, oui. "Mme Fraude" a envoyé sa candidature, avec lettre de motivation et faux CV, à 360 revues. Un tiers de publications sérieuses, celles-là ne l’ont pas acceptée. Un tiers de revues qui figurent dans un "annuaire des journaux en accès libre", huit de celle-là ont proposé de recruter la scientifique fantôme. Enfin dans le dernier tiers, composé de revues "potentiellement rapaces", 40 ont accepté de prendre "Mme Fraude" dans leur comité éditorial. Quatre lui ont carrément proposé le titre de rédactrice en chef et aucune n’a essayé de vérifier son CV. Et puis une douzaine de ces soi-disant journaux a proposé de l’embaucher, mais à condition qu’elle paye (pour publier ou pour s’abonner "pas cher", 650 dollars l’année). Donc ces chercheurs polonais mettent en garde contre ces milliers de journaux parasites. Ils n’existent que pour soutirer des honoraires à des auteurs qui, "soucieux de publier, de peur de périr, ne vérifieront pas la réputation du journal". Scientifiques de tous poils, vous voilà prévenus.
"Des journaux prédateurs recrute une fausse éditrice" : une enquête à lire dans la revue Nature, que l’on peut trouver aussi en ligne.
Pour accéder à cette enquête, cliquez ici.
Eva Roque pour le programme télé
Rappelle-toi à 20h50 sur France 3.
Il s’agit d’un téléfilm bouleversant de Xavier Durringer avec Line Renaud.
L’histoire de Mado, 86 ans, ancienne résistante communiste, qui vient de perdre son mari.
Elle prend une décision qu’elle annonce à sa petite-fille.
Mais le téléfilm bascule à ce moment-là et il m’est impossible de vous dévoiler la suite.
La ville de Brest est un élément clé pour comprendre le drame auquel a été confronté Mado qui décrit cet endroit.
Brest en décor donc, et la seconde guerre mondiale et la résistance bretonne pour contexte.
Un téléfilm, où il est question du pardon, de la culpabilité et du devoir de mémoire. Des secrets de famille qui pèsent et vous empêchent parfois de vivre.
Le film est assez lent dans le rythme mais on ne décroche pas. Le personnage de Mado est attachant, porté par l’énergie de Line Renaud qui excelle, notamment dans une dernière longue tirade extrêmement émouvante.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
Trois Unes dans la presse quotidienne régionale.
La Bretagne sous le choc après l'attentat de Londres. Trois jeunes d'un lycée de Concarneau blessés dans l'attaque rappelle le Télégramme. Leur pronostic vital n'est pas engagé et leurs familles ont pu les rejoindre. Les autres élèves du voyage scolaire devraient rentrer aujourd'hui.
Dans le Courrier Picard, le combat d'un agriculteur contre ses homologues espagnols, producteurs de fraises. Jean-Claude Terlet les accuse d'utiliser massivement des pesticides interdits. Il va porter l'affaire à l'échelle européenne.
Une invitée surprise sur les planches et dans la Provence. Christiane Taubira à l'affiche de la programmation du prochain Festival d'Avignon. L'ancienne ministre de la justice présentera un feuilleton gratuit autour d'une leçon de démocratie.
L'histoire du jour transforme les chasseurs en gendarmes.
Et le président de la fédération des chasseurs de l'Oise voit déjà les siens comme, ses mots dans le Parisien, des "RG des campagnes". En fait, dans le département, ils viennent de signer une convention avec la préfecture. La première du genre, sur le modèle des voisins vigilants. Pour les gendarmes, les chasseurs seront un relais. Eux, sont dans les champs, dans les forêts, ils pourront donc faire remonter les délits constatés : atteintes à l'environnement, braconnages ou abandons de véhicules volés. Mais les autorités ont préféré anticiper les critiques : et comme les chasseurs sont armés, des journées de formation avec rappel des missions leur seront proposées. "on ne veut pas des cowboys" explique le patron des gendarmes. Ça n'empêche pas le représentant local d'Europe Ecologie Les Verts de s'inquiéter. Et de proposer un élargissement du dispositif : des randonneurs ou simplement des amoureux de la forêt pourraient aussi jouer ce rôle. Sans arme ajoute le Parisien.