Depuis sa campagne, le président américain a changé de position sur de nombreux points.
Bonjour Catherine
Bonjour Wendy, bonjour à tous.
Rien sur la présidentielle, les candidats. Pas question de parler de politique française. Alors, on regarde de l'autre côté de l'Atlantique. Voilà trois mois que Donald Trump est installé à la Maison Blanche. Chaque jour il surprend, il étonne, car parfois, on ne le reconnaît plus.
En effet, lorsqu'il était candidat, on découvrait l'homme, outrancier, impulsif, hâbleur, menteur, qui promettait de démanteler la mondialisation pour revenir au national. C'était "America first !"
On fermait les frontières au commerce comme à l'immigration. On mettait la Chine au pas, on se moquait de l'OTAN, qu'il fallait remiser au grenier des vieilleries. Le jour de son investiture, il n'avait pas de mot assez dur contre l'establishment washingtonien. Avec lui, c'était le peuple qui prenait le pouvoir. Seulement, l'insupportable complexité du réel a porté un coup à ce joli corps de doctrine de campagne électorale.
On a noté pas mal de revirements depuis qu'il est installé à la Maison Blanche.
D'abord, donner le pouvoir au peuple. On a vu qu'il composait son gouvernement avec des généraux, des millionnaires, des héritiers familiers des cercles de pouvoir. Bref, tous issus de cet establishment qu'il faisait mine de honnir. Et puis ce chantre de la non-ingérence s'est métamorphosé en gendarme du monde. Il largue ses bombes en Syrie contre le gouvernement Assad, coupable d'avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple. Bref, il fait le travail qu'Obama avait refusé de faire. Le camp républicain applaudit, sans doute encouragé par ce succès, il lâche la mère des bombes en Afghanistan, pour détruire un repère d'islamistes.
Mieux, il dépêche une escadre vers la péninsule coréenne, après les menaces nucléaires de Pyongyang. Un bluff ? Le porte-avion, accompagné de deux destroyers lanceurs de missiles, ferait route vers l'Australie. Mais non, il sera en mer du Japon avant la fin du mois, Washington n'exclut pas une action militaire contre Kim-Jong-Un. Le monde tremble.
Pendant la campagne, il n'en avait que pour Poutine.
En effet, avec Obama, la relation avec le numéro un russe était exécrable. Lui disait que ce serait merveilleux de bien s'entend bien avec lui. Mais une fois élu, Trump a découvert que la relation avec Moscou est plus compliquée qu'il n'imaginait. Et celle avec Pékin, qu'il vilipendait, plus importante qu'il ne le croyait. D'ailleurs, c'est bien simple, depuis qu'il a rencontré le président Xi Limping, il le révère, c'est son copain. Plus question de guerre commerciale avec la Chine mais de négociations pour rééquilibrer les échanges : exemple, sur l'importation de l'acier.
Trump a aussi beaucoup évolué sur plusieurs dossiers.
Alors finalement, il aime bien l'Union Européeenne, qu'il méprisait. L'OTAN n'est plus obsolète, le Traité de libre-échange, ALENA, qui lie les Etats-Unis au Mexique et au Canada ne sera plus aboli, mais on va réviser quelques clauses. Le mur frontalier avec le Mexique, dont il promettait la construction immédiate, prendra plus de temps qu'il ne l'annonçait. Et s'il rappelle aux entreprises les règles en matière d'embauche des ressortissants étrangers, pour l'heure la législation n'a pas changé. Il n'empêche, 172 grandes entreprises technologiques américaines, dont Microsoft, Hewlett Packard, lui ont envoyé une lettre pour s'élever contre ces décrets qui réduisent les visas pour les étrangers. Pour elles, un manque tragique de main d'œuvre qualifiée.
Au final, qu'est-ce-que le "trumpisme" ?
Pas une idéologie claire. Donald Trump n'a pas de vision globale de l'économie, de la société, ni du monde. Alors, sa vision est un mélange inédit de populisme de droite, d'autoritarisme, de poussée anti-démocratique et de navigation à vue. Il réagit au jour-le-jour, il apprend le métier.
Le camp républicain le soutient ?
Pour l'instant. Mercredi, Donald Trump va annoncer une grosse réduction d'impôts pour les sociétés et les classes moyennes. Une façon de soigner sa popularité.