Nicolas Dupont-Aignan affirme qu'il manque des médicaments anti cancéreux car la Chine a le monopole de leur production.
Le Vrai-Faux de l’Info avec l’inquiétude de Nicolas Dupont-Aignan.
Le président de Debout la France alarmé par la mort suspecte de trois patients souffrant d’un cancer à l’hôpital de Nantes. On venait de changer leur protocole médical pour palier l’absence d’un médicament.
Nicolas Dupont-Aignan : "L'industrie pharmaceutique ? Dans des hôpitaux, il n'y a plus de médicaments anti cancer parce qu'ils sont fabriqués en monopole en Chine" .
Il n’y a plus d’anticancéreux dans certains hôpitaux parce qu’ils sont fabriqués en monopole en Chine, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est partiellement vrai, Thomas, même s’il faut relativiser cette affirmation. D’abord, oui, les pénuries de médicaments sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux, en ce moment, selon l’Agence nationale de Sécurité du Médicament, 22 produits, d’intérêt thérapeutique majeur, c’est à dire pour lesquels il n’y a d’alternative disponible, sont en rupture de stock, 12 autres en tension d’approvisionnement, parmi eux c’est vrai, des anti-cancéreux. Les pharmaciens d’hôpitaux que nous avons appelé nous l’ont tous confirmé : c’est pour eux un problème récurrent. Maintenant, les causes de ces tensions sont multiples et elles sont liées à la globalisation. Le marché du médicament, qui est énorme, s’est à la fois, globalisé et atomisé. Pour aller vite, autrefois la chaine de fabrication était basée en France ou dans des pays proches, ce n’est plus cas aujourd’hui.
Ils sont fabriqués où ces médicaments ? En Chine ?
Alors pas forcément en Chine mais la matière première qui les rend efficace, oui, vient souvent d’Asie. 53% des principes actifs utilisés dans les médicaments viennent désormais de Chine, 22% de l’Inde, selon L’Agence européenne du médicament. Tout simplement parce que les coûts de production de ces molécules là-bas, sont 20 à 30% inférieurs, les normes sanitaires et environnementales y sont également moins contraignantes. Les laboratoires se sont rués sur ce marché pour produire en masse, des génériques qui sont vendus chez nous, pas loin du prix coûtant.
Le problème, c’est que ça crée une forme de dépendance pour certains labo. qui ont un fournisseur unique. Il faut quand même relativiser, les problèmes de matières premières sont responsables de 16% seulement des ruptures de stocks. Il y a d'autres écueils notamment quand des médicaments ne sont fabriqués que dans une seule usine par exemple, et c'est de plus en plus le cas pour les plus complexes. Au moindre grain de sable, tout s’arrête. Certains labos peuvent être aussi tentés, quand il y a de faibles stocks, de vendre au pays qui paiera le plus cher. La loi en France, évolue pour sécuriser ces approvisionnements, sans pouvoir empêcher tous les drames, quand on joue sa vie, tout au bout de la chaîne.