Philippe Martinez affirme que le Front national propose que les femmes restent à la maison pour laisser du travail aux autres.
Le Vrai-Faux de l’Info avec l’appel aux femmes du leader de la CGT.
Philippe Martinez a martelé cet argument hier, quelques heures avant le défilé du premier mai, l’appel à faire barrage au Front National alors que les ouvriers ont majoritairement voté pour Marine le Pen et que d’autres envisagent de s’abstenir dimanche prochain. Il s’en affole et il s’indigne : Non, Le Pen et Macron, ce n’est pas la même chose, selon lui.
Philippe Martinez : “Le FN est un parti raciste, xénophobe, anti-femmes, puisqu’il propose que les femmes restent à la maison pour laisser du travail aux autres“.
Le FN propose que les femmes restent à la maison pour laisser du travail aux autres, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux. Et si le rôle avant tout "reproductif" de la femme était bien souligné dans les discours de Jean-Marie Le Pen, quand lui était candidat, la position du Front National a évolué, considérablement d’ailleurs, depuis qu’une femme est à sa tête, dans sa perception en tout cas. Jean-Marie Le Pen ne séduisait que 12% de l’électorat féminin, aujourd’hui 20% des femmes ont voté pour sa fille au premier tour, selon un sondage Ipsos. Et c’est elle qui séduit le plus les 35-60 ans, les employées ou les femmes actives. C’est un changement majeur. Pourtant, et c’est l’ironie, elles ne sont citées que deux fois dans son programme. Marine Le Pen ne prévoit pas de mesures spécifiques. Elles veut lutter contre l’islamisme, qui serait la première menace pour les femmes, lutter contre la précarité professionnelle, le temps partiel subit et les emplois précaires, mais pas un mot sur les violences conjugales, le harcèlement ou les modes de gardes. Et le plan national qu’elle promet pour l’égalité des salaires n’est absolument pas détaillé. On ne sait rien de son projet. Est-ce qu’elle reprendrait l’idée de Nicolas Dupont-Aignan, qui voulait récompenser les entreprises vertueuses et taxer les autres ? On n’en sait rien.
Est-ce qu’Emmanuel Macron va plus loin ?
Dans le programme, oui. Parité au sein de son parti, ça Marine Le Pen est contre. Publication du nom des entreprises qui ne respecteraient pas l’égalité des salaires, c’est la technique du Name and Shame (nommer et humilier pour forcer les changements). Il veut frapper d’amende les harceleurs de rues. Et lui, traite la question de l’émancipation des femmes. Droit à l’avortement, un congé maternité unique, PMA… Tout cela Marine Le Pen élude totalement parce que ça ne fait pas consensus au sein de son parti. Et c’est ce qui nourrit les craintes des associations féministes. Il y a les discours de la candidate et les valeurs que portent d’autres membres du FN, contre l’avortement ou le mariage pour tous. Ils sont hostiles, pour certains, au travail des femmes, même si la proposition d’un revenu parental pour les mères au foyer, qu’elle portait en 2012 a disparu de son programme en 2017.
Et dans les équipes de campagne, on a une idée ?
Aucun n’est très au point : quatre femmes chez Le Pen dans l’équipe rapprochée pour 31 hommes. Quatre femmes aussi chez Macron pour 15 hommes.
On est très loin de la parité.