François Fillon affirme que Margaret Tatcher n'a pas fait augmenter le chômage et le nombre de pauvres en Angleterre.
Le vrai faux de l’Info avec François Fillon qui était notre invité hier matin.
Thomas Sotto a eu un échange assez vif, sur le bilan de Margaret Tatcher concernant les succès de la dame de fer qui l’ont fait bondir.
Thomas Sotto : "Il y avait plus de chômage après qu'avant et les pauvres étaient plus pauvres après qu'avant".
François Fillon : "Mais pas du tout ! Entendre des trucs pareils ça laisser rêveur du sérieux d'un certain nombre d'analyses".
Pas plus de chômage quand elle est partie et pas plus de pauvres non plus, c’est ce que dit françois Fillon. C’est vrai ou c’est faux ?
Les chiffres donnent raison à Thomas Sotto après il peut y avoir débat sur leur analyse.
En 79, quand Thatcher arrive au pouvoir, le taux de chômage est à 5%, mais l’économie est écrasée de dettes, sous perfusion du FMI et paralysée par les syndicats. La dame de fer inflige un remède de cheval, un choc pour passer d’une économie administrée, à une économie libéralisée. Elle tranche les budgets, privatise en masse et baisse l’impôt des sociétés. À court terme, le résultat est socialement désastreux : le chômage s’envole et atteint 11,2% en 86. Mais à long terme, et c’est ce que monsieur Fillon choisit de retenir, la croissance repart en effet, l’inflation se calme et la croissance s’installe. En 90, quand elle quitte le pouvoir, le chômage est retombé à 6,8%, la même année en France. il est a 9%.
Mais la pauvreté, elle, va rester ?
Absolument ! En gros, le nombre de pauvres, sous le règne de Thatcher, va plus que doubler, alors qu’au même moment, la France est sur une courbe inverse.C’est pour cela que son bilan est tellement contesté. Les britanniques en général se sont enrichis, beaucoup sont devenus propriétaires, mais la pression s’est accentuée sur ceux laissés au bord de la route, ces ouvriers du charbon, de la sidérurgie, dont les usines ont fermé. Tous n’ont pas pu se recycler dans les services comme la finance, qui étaient les nouveaux moteurs de l’économie britannique. Est-ce qu’il faut en déduire que la potion est mauvaise ? C’est une question de choix. Les travaillistes, après Thatcher, n’ont pas changé de direction, les inégalités sont toujours là et pas tellement plus prononcées qu’en France, qui a eu elle aussi son lot de réformes libérales.