Alstom, l'opération Sangaris : les Experts d’Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé et Géraldine Woessner font le point sur l'actualité du jour.

>> Alstom

Par Axel de Tarlé

Alstom est quasi assuré de remporter le méga contrat des RER (en région parisienne). C'est un énorme soulagement pour les sites de Valenciennes et de Crespin.

Après le psychodrame de Belfort - qui emploie 490 salariés - on redoutait le dossier potentiellement explosif de Valenciennes qui emploie 1000 salariés, et de Crespin - juste à coté, avec 2200 salariés. Le site de Crespin n'appartient pas Alstom, mais au Canadien Bombardier. Mais, ces deux sites - l'un Alstom et l'Autre Bombardier -  sont associées dans l'appel d'offre pour la fourniture à la SNCF de 270 RER, un marché de 3 milliards d'euros.

Sauf que ce duo - Alstom/Bombardier - était concurrencé par l'Espagnol Caf, qui a peu d'usine en France mais qui était moins cher. D'où la tentation pour la SNCF d'acheter espagnol.

Selon le journal Les Echos qui cite ce matin, la Lettre Profesionnelle Mobilettre , un rapport d'expertise souligne très opportunément le manque de capacité industrielle des Espagnols, qui - explique le rapport - auraient eu du mal à livrer en temps et en heure, les 270 RER à la SNCF. 

Résultat : Alstom et Bombardier sont maintenant assurés de l'emporter. Le soulagement est général pour les salariés d'Alstom et de Bombardier du Nord de la France. Mais aussi pour le gouvernement qui n'aura pas à affronter une nouvelle crise, potentiellement beaucoup plus ravageuse en terme d'emplois que Belfort.

On a d'ailleurs dit à un moment que si Alstom avait enclenché le pataquès à Belfort, c'était pour alerter le gouvernement sur les risques de perdre cet énorme marché des RER en Île de France.

Du côté espagnol, on a déjà prévenu : "Quand notre société a des éléments pour faire un recours, elle sait le faire". Ce n'est jamais très efficace - commercialement - de poursuivre en justice un client. On va donc dire qu'Alstom est sur le point de remporter - à la loyale - ce méga contrat des RER nouvelles générations dont la construction devrait commencer en 2019/2020.

 

>> La fin de l'opération Sangaris

Par Sophie Larmoyer

L’opération Sangaris se termine ce lundi. Le ministre de la Défense est à Bangui pour acter la fin de l’intervention de l’armée française en Centrafrique… Une opération qui avait été décidée dans l’urgence, en décembre 2013, alors que des tueries de masse avaient lieu dans le pays.

A cette époque, des milices rivales, à majorités musulmane et chrétienne, étaient engagées dans un cycle infernal d’attaques, de répression et de vengeance et la France avait stoppé le massacre. Aujourd’hui les bandes armées sont loin d’être neutralisées, elles terrorisent toujours la population, mais plus de 10.000 casques bleus de l’Onu occupent le terrain. La France a donc rapatrié troupes et matériels et laisse tout de même 350 hommes sur place, en appui à la Minusca, la force de l’Onu.

Les militaires français sont déployés sur d’autres théâtres d’opération, à l’étranger, dans deux régions essentiellement : vous avez l’opération "Chammal", en Irak et en Syrie. Elle a démarré il y a deux ans. Chammal, c’est environ 4.000 hommes, avec une double mission : l’appui aérien dans les batailles contre Daech (avec la coalition internationale). C’est en ce moment la bataille de Mossoul. Et puis une mission de formation des forces militaires irakiennes.

Par ailleurs, en Afrique au Sahel, 4.000 autres militaires sont engagés dans l’opération "Barkhane". C’est la suite de l’intervention française au Mali, qui avait eu lieu en 2013, pour déloger les djihadistes qui s’installaient dans le nord du pays. Mais l’opération couvre désormais cinq pays : Mali, Niger, Burkina, Tchad et Mauritanie. Il s’agit de maintenir une stabilité dans cette immense région et empêcher que les foyers djihadistes ne s’y développent.

Ce sont deux fronts décisifs contre le terrorisme qui s’inscrivent dans la durée. Personne ne dit "dans un an, deux ans, c’est fini". Ajoutez à cela des opérations clandestines, comme en Libye où l’on sait qu’il y a des forces spéciales qui aident à lutter contre l’Etat islamique. Il y a également des "petites" opérations, plus anciennes : au sud-Liban avec l’Onu, dans l’océan Indien, avec l’Europe, pour lutter contre les pirates, la coopération militaire habituelle en Afrique, qui mobilise aussi des hommes.

Et puis surtout, ici en France, l’armée est très mobilisée avec l’opération "Sentinelle" : ce sont 10.000 hommes qui patrouillent dans le pays.