Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
Le débat Trump/Clinton. Sur le plan économique, il y a des divergences et des convergences.
Le débat de cette nuit a montré des points de désaccord très classique et notamment trois :
1/ - Clinton veut promouvoir les énergies propres tandis que Trump souhaite promouvoir les énergies fossiles en les rendant plus propre. Il veut rendre le charbon propre et moins cher.
2/ - Trump prévoit une baisse massive des impôts tandis que Clinton prévoit, elle, une hausse d'impôts de 30% au-delà du million.
3/ - Trump veut supprimer obama Care, qui a permis d'offrir une couverture santé à 20 millions d'américain, jugeant le système trop cher. Il souhaite le remplacer par plus de concurrence tandis que Clinton veut l'améliorer.
Plus intéressant, il existe des points de convergence comme le retour d'un État fort et plus d'interventionnisme.
1/ - Les deux candidats souhaitent plus d'infrastructure public mais Trump ne précise pas comment il financerait ces grands travaux.
2/ - Dans la lutte contre les inégalités, les deux candidats prévoit une hausse du smic. Clinton veut passer de 12 à 10 euros tandis que Trump souhaite passer de 10 à 7,25. Le mot d’ordre des deux camps est moins de laisser faire.
3/ - Hillary Clinton et Donald Trump veulent plus de protectionnisme. Aux USA, on ne parle pas d'Alstom mais de Ford qui délocalise au Mexique. 1,6 Milliard d’investissement a été évoqué pour fabriquer des voitures à destination du marché américain.
Quand ça ne va pas, leur méthode est différente.
Hillary Clinton veut mettre en place une incitation fiscale pour produire aux États-Unis. Donald Trump, lui, veut taxer à 35% les produits fabriqués au Mexique et à 45% ceux venant de Chine.
Il dénonce l’accord libre-échange ce qui pourrait engendrer une guerre commerciale et des représailles, ce qui fait peur.
Mais, sur le fond, le tournant idéologique va trop loin dans le libre-échange.
Tournant qu'on observe Qu'on vit également en Grande-Bretagne avec le Brexit.
Sophie Larmoyer, experte international
Entre deux piques et trois accusations, les deux candidats ont évoqué la politique étrangère et leurs visions du monde.
Même au tout début du débat, quand on interroge le candidat républicain sur ses propos sur les femmes, cette fameuse vidéo qui l’empoisonne depuis deux jours, il répond sur les désordres mondiaux, "les guerres qui déchirent des pays", les "carnages", le "chaos". Dans la même phrase Donald Trump dit "oui j’ai prononcé ces paroles (sur les femmes), mais ce qui est important c’est éliminer l’État islamique".
Et qu’est-ce qu’il propose, pour "mettre à terre l’État islamique", Donald Trump ?
Il propose d’entretenir de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Puisque, dit-il, avec Bachar el Assad, ils sont en train de tuer l’État Islamique. Voilà ce que dit Donald Trump, qui a déjà eu l’occasion de dire qu’il admirait le président russe en qu'il voit "un vrai leader", hyper populaire dans son pays.
Mais en disant ça, il contredit son vice-président, Mike Pence ! Il y a quelques jours son colistier dénonçait les "provocations" de la Russie et qu’il fallait que "les États-Unis se préparent à employer la force militaire" contre le régime Assad. Interrogé là-dessus, Trump répond simplement "oui, on en a parlé, on n’est pas d’accord".
Et une couleuvre pour le colister Mike Pence !
Oui et justement, on pouvait se demander si ça n’allait pas être la goutte d’eau de trop pour Mike Pence qui avait pris un peu ses distances ce week-end, avec cette histoire de vidéo insultante pour les femmes. Il avait laissé entendre qu’il allait observer attentivement le débat, laissant entendre qu’il pourrait jeter l’éponge. Et non, son premier tweet après le débat, félicitant Trump pour "sa grande victoire", se voulait rassurant.
Et Hillary Clinton, sur ces question de l’1tat islamique et de la Syrie, que dit-elle ?
Elle met en avant que la Russie ne montre aucun intérêt pour l’État islamique, que son seul objectif c’est de maintenir Assad au pouvoir. Une étude américaine montre que désormais, seuls 17% des bombardements russes visent effectivement les djihadistes. Hillary Clinton dénonce les massacres de civils, les ambitions et l’agressivité de la Russie. Elle juge nécessaire de mener une enquête pour "crimes de guerre" en Syrie, pour faire "rendre des comptes" aux Russes.
Donc position très offensive sur la Russie.
Oui sans surprise, elle s’inscrit dans les positions actuelles de l’administration Obama. Face à un Donald Trump parfois désarmant de sincérité puisqu'à un moment il dit "moi je n’y connais rien à la Russie. Je sais que la Russie existe mais je n’ai pas de relation commerciale, je n’y ai pas d’affaire".