La conquête de Mars d’ici 2030 par Obama et la Cour des comptes qui donne un bon point aux collectivités locales : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.

 

Axel de Tarlé, expert économie

La Cour des Comptes adresse un satisfécit aux Collectivités locales qui ont réussi à réduire leurs dépenses en 2015.

Les dépenses ont effectivement baisser de 0,9% en 2015 dans les mairies, les départements et les régions.
Cela démontre que l’on fait plus attention avec l'argent public, avec les subventions, et puis surtout, les dépenses de personnelles qui ont explosé en dix ans.
C'était le grand reproche qu'on a fait aux collectivités locales. .
Pendant que l'État se saignait pour réduire le nombre de fonctionnaires dans la police ou l’armée, les Collectivités locales, elles, ont embauché massivement 400.000 agents supplémentaires en dix ans. On est maintenant à près de deux millions d'agents.

Stop, On revient sur terre.
D'une part, les Habitants ont vu passé la facture avec leurs impôts locaux qui ont encore augmenté de six milliards l'an dernier.
Et puis, le gouvernement a réduit ses dotations, les collectivités locales ont donc bien dû s'adapter.

Un bon point de la Cour Des Comptes mais, comme Toujours avec la Cour des Comptes , tout n'est pas parfait !

Notamment en terme de temps de travail.
Car on ne travaille pas 35 heures dans les collectivités locales, il n'y a que dans 20% des collectivités où l’on travaille effectivement 35 heures par semaine.
Et comme toujours, la Cour des Comptes a le don pour vous dénicher quelques abus, comme par exemple :
- À Narbonne, les agentes bénéficient de neuf jours supplémentaires de congés liés "aux coutumes locales".
- Dans le département des Deux-Sèvres, il y a une semaine d’absence exceptionnelle, appelée "la semaine du président", certainement en l'honneur du Président du Conseil Départemental, Gilbert Favreau, payé avec de l'argent public.

 

Sophie Larmoyer, experte international

"L’Amérique fera le pas de géant vers Mars", c’est le titre de la tribune publiée hier par Barak Obama. Avec cet objectif affiché : "envoyer des humains sur Mars au cours de la décennie 2030 !" Le président américain relance la conquête spatiale ?

Il faut se souvenir que les Bush l’avaient prédit avant lui. Les connaisseurs disent que depuis qu’on promet Mars, on devrait y être depuis 20 ans.

Mais dans les faits, les deux tiers du budget spatial américain sont consacrés à la Défense pour les outils de surveillance, la géolocalisation ou encore les satellites. Ça fait moins rêver, mais elle est là, la vraie conquête spatiale, la "compet spatiale". C’est ce qu’on appelle "l’Espace utile". Sur ce terrain-là, vous trouvez aussi l’Europe, la Russie, le Japon, l’Inde ou la Chine sont nombreux à jouer mais les vols habités ne sont dans les priorités de personne.

Mais Obama nous vend bien Mars pour 2030 quand même !

Oui, parce que c’est très populaire. Mais vous savez, Barak Obama, c’est lui qui en 2010 a enterré le programme qui prévoyait le retour vers la Lune. Il a coupé les budgets. Le président américain est plutôt considéré comme un fossoyeur dans ce domaine-là.

Mais quand même, et c’est ce qu’il dit hier, il lègue cette idée que l’État va travailler à l'avenir avec le privé et notamment avec des sociétés comme Boeing ou Lockheed Martin, qui commencent déjà à collaborer avec la Nasa pour construire de nouveaux vaisseaux ou des modules d’habitation pour "l’espace lointain".

Le privé, ce sont aussi des gens comme Elon Musk, le milliardaire qui a fondé son agence spatiale Space X et qui, lui aussi, promet Mars ?

C’est ça et celui qui est considéré comme le plus sérieux dans cette quête de Mars, c’est le patron d’Amazon, Jeff Bezos, qui travaille sur les plans d’une gigantesque fusée.

En fait, aujourd’hui ce sont les milliardaires du web qui relancent le rêve de conquête spatial. C’est une génération qui a vécu dans la fiction d’internet, des jeux vidéo ou du film Total Recall, et ils mettent beaucoup d’argent pour faire de leur rêve martien une réalité. Mais le moteur n’est plus la compétition diplomatique.

D’ailleurs c’est frappant : l’Espace est déconnecté du temps politique. Mercredi prochain, le jour même où Vladimir Poutine aurait dû venir à Paris (visite annulée, donc, pour cause de bombardements sur Alep), la sonde ExoMars va tenter de se poser sur la Planète Rouge. Or ExoMars, c’est le bébé commun de l’Europe et de la Russie.

 

Géraldine Woessner, pour le Vrai faux de l'info

Le vrai faux de l’info avec Éric Ciotti au chevet de la police.

Le député Les Républicain indigné, comme toute la classe politique après l’agression barbare de Viry-Châtillon, somme le gouvernement d’agir :

Éric Ciotti : "Aujourd'hui, un policier n'a pas plus de droit à se défendre que vous et moi".

Un policier aujourd’hui n’a pas plus de droit à se défendre que vous et moi, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est vrai. En dehors d’un seul cas, ils n’ont pas le droit d’employer leur arme, sauf en cas de légitime défense, quand leur vie est sujette à un danger imminent. C’est le même cadre pour tout un chacun, défini par l’article 122-5 du code pénal. En clair, tant qu’un bandit n’est pas en face d’eux sur le point de leur tirer dessus, ils ne peuvent rien faire. Qu’ils soient dépositaires de l’usage légitime de la force, n’y change rien.

Et concrètement ?

Concrètement, ils auraient pu tirer à Viry-Châtillon, pour sortir de la voiture quand les agresseurs bloquaient la portière mais pas quand ils ont pris la fuite, pour les arrêter donc. De la même façon un policier tabassé par un groupe sans armes, ne peut pas faire feu. Sauf, et c’est là l’exception, si ce tireur vient de commettre un massacre, que le policier le sait et qu’il peut récidiver. Alors seulement, il pourra tirer. Mais cela ne s’est jamais produit car cette loi a été votée tout récemment, pour permettre la traque par exemple d’un terroriste. Cette loi ne change presque rien au quotidien des policiers. C’est pour cela que Monsieur Ciotti avait déposé un projet en 2015, pour étendre à la police les prérogatives des gendarmes. Car eux ne répondent pas au code Pénal mais au code de la Défense qui autorise à faire feu pour défendre leurs positions ou, après sommation, arrêter un fuyard.

Qu’est-ce qu’elle est devenue, cette proposition de loi ?

Elle a été rejetée, mais de toute façon elle n’aurait pas changé grand-chose, puisque quelle que soit la loi en vigueur, c’est la jurisprudence imposée par la Convention Européenne des droits de l’homme qui s’applique. Et cette convention dit qu’un policier, ou un gendarme d’ailleurs, ne peut tirer qu’en cas d’absolue nécessité. Qu’est-ce que l’absolue nécessité ? En France, les juges en font une lecture restrictive et c’est ce qui paralyse les policiers. Aujourd’hui, ils ont peur, ils s’autocensurent car ils savent qu’ils seront systématiquement poursuivis.