Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
La France est-elle le paradis des start-up ?
En tous les cas, celles-ci n'ont aucun mal à trouver des fonds. La France est vice-championne d'Europe pour le financement des jeunes entreprises.
Au premier semestre, les start-up ont pu lever en France un milliard d’euros pour financer leur développement. Un chiffre en hausse de 33 %, selon les relevés du cabinet Ernst & Young.
Nous avons donc dépassé l'Allemagne, seule la Grande-Bretagne reste devant et encore, si on compte en nombre de projets et en nombre d'entreprises financées, nous sommes champions d'Europe avec 297 start-up qui ont levé de l'argent frais soit plus qu'en Grande-Bretagne.
Vous avez des exemples ? Quelles sont-elles ces start-up ?
C'est Drivy, par exemple, pour louer une voiture en particulier qui a levé 31 millions d'euros. Deezer, service d'abonnement musical, qui veut se développer à l'étranger et qui a pour cela levé 100 millions d’euros. Mais également beaucoup de start-up dans le domaine de la santé où la France excelle.
Attention ! Vous parlez là, uniquement de levée de fonds. Ensuite, ça ne veut pas dire que tout soit rose pour ces entreprises.
On sait qu'en France, il a beaucoup de paperasserie et de tracasseries administratives.
Encore que dans le domaine, de l'économie collaborative (Uber, Airbnb, blablacar), la France est très attractive, sur le plan réglementaire, grâce au statut de l'auto-entrepreneur, particulièrement adapté à cette nouvelle économie.
Pour preuve, cette étude PWC publiée la semaine pour la Communauté Européenne et qui a sacré Paris, seconde ville d'Europe la plus attractive d'Europe, après Londres. La quatrième au niveau mondial, devant New-York, pour l'économie du partage.
Comme quoi les Français ont su prendre le train de la nouvelle économie, ce qui est très encourageant car ce sont là des entreprises en pleine expansion et ça se passe en France.
Sophie Larmoyer, experte international
Nouvelle provocation de la Corée du Nord.
Ça s’est passé cette nuit pour nous, c’était le matin en Asie : Pyongyang a très certainement effectué un nouvel essai nucléaire. C’est une secousse sismique de surface d’une magnitude de 5,3 qui l’a révélé.
Une secousse différente de celle d’un tremblement de terre "normal" et qui a tout de suite alerté les pays de la région, qui ont lancé des mesures de surveillance des radiations. L’hypothèse d’une explosion nucléaire ne semblait faire aucun doute pour eux, ce qu’a confirmé officiellement la Corée du Nord il y a moins d’une heure, à la télévision d’État.
C’est donc le 5e essai nucléaire effectué par Pyongyang et également le plus puissant : Séoul estime que l’explosion a dégagé une puissance de 10 kilotonnes.
Kim-Jong-Un, le dictateur nord-coréen, multiplie les provocations !
Oui, provocations et démonstrations de force ! Exactement comme lundi dernier, en pleine réunion du G20 : les dirigeants des plus grandes puissances économiques du monde sont alors réunis dans la Chine voisine et Pyongyang tire trois missiles balistiques au large de sa côté orientale. 15 jours avant, c’était depuis un sous-marin qu’un tir avait été effectué. Dans la foulée à chaque fois, Kim Jong-Un se félicite de ces "réalisations miraculeuses" et affirme qu’il va poursuivre et renforcer sa force nucléaire.
Aujourd’hui, on peut penser qu’il a voulu saluer à sa façon le jour anniversaire de la fondation de la Corée du Nord, en 1948.
Mais pourquoi le laisse-t-on faire ? On peut se poser la question quand même.
Bien-sûr, et tout le monde se la pose. Vous imaginez bien que les protestations sont très vives ce matin et inquiètes.
Mais l’idée c’est quand même d’éviter un affrontement militaire. Il y a eu des pourparlers sur le programme nucléaire nord-coréen mais depuis 2008 ces discussions sont au point mort.
La communauté internationale vote régulièrement des sanctions économiques, elles ont été renforcées encore en mars. De nombreuses résolutions de l’ONU interdisent à la Corée du Nord de développer tout programme nucléaire ou balistique mais rien de tout ça n’ébranle Kim Jong-Un, qui est convaincu que son pays est menacé par Etats-Unis. Son objectif, c’est de pouvoir atteindre un jour le continent américain.
Et les experts préviennent qu’à chaque essai, à chaque tir, la Corée du Nord progresse. Celui de ce matin pourrait bien marquer une nouvelle avancée puisque Pyongyang vient tout juste d’affirmer qu’il leur permettait de confirmer que les ogives nucléaires pouvaient être montées sur des missiles balistiques.
Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info
Ce matin c’est François Hollande "super-flic" que l’on passe au scanner. Le chef de l’État a défendu son action hier dans la lutte contre le terrorisme et renvoyé dans les cordes ceux qui l’accusent de ne rien faire avec un chiffre coup de poing :
"Dois-je rappeler les 9.000 postes de policiers et gendarmes créés au cours du quinquennat ?"
9.000 postes de policiers et de gendarmes ont été créés au cours du quinquennat, c’est vrai ou faux ?
On ne peut pas répondre de façon lapidaire, car il y a plusieurs manières d’analyser les chiffres.
François Hollande a une approche budgétaire "combien de nouveaux postes équivalents à des temps plein ont été décidés, puis votés dans le projet de loi de Finance". Si on fait le total, depuis 2013, c’est vrai que l’on devrait dépasser les 9.000 sur toute la durée du quinquennat.
Il existe toutefois un léger problème, les créations à venir, celles de 2017 n’ont aucune réalité puisque la prochaine loi de Finance ne sera votée qu’en décembre prochain. Or cela représente quand même plus de 2.000 nouveaux postes rien que pour la police, nous a confié hier le ministère de l’Intérieur, donc les 9.000 pour l’instant existent dans l’esprit mais pas encore dans les faits.
Mais on en est où précisément alors ?
C’est toute la distinction entre la théorie et la pratique. De 2013 à 2015, un peu moins de 3.000 postes (2.964) devaient être créés. Or, la Cour des Comptes nous apprend que 1.785 seulement l’ont été réellement, c’est à dire que l’on a vu arriver sur le terrain. En faisant abstraction des subtilités des périmètres d’affectation, des problèmes de budget, car les crédits affectés dans la gendarmerie notamment, n’étaient pas toujours suffisants. Mais globalement, on n’a pas atteint le compte.
Qu’en est-il aujourd’hui ? La gendarmerie et l’Intérieur nous ont donné leurs chiffres hier, un millier de postes de gendarmes et 2.440 de policiers doivent être créés en 2016. Pour l’instant, très peu sont opérationnels. parce que les postes sont ouverts mais il faut les recruter, les former et ça prend du temps.
Côté gendarmerie, les centres de formation sont à saturation, les deux tiers seulement des nouvelles recrues sont à l’école, et côté police le concours de gardien de la paix n’a commencé qu’hier, après viendra le temps de la formation.
Qui a été réduite d’ailleurs.
Oui, pour gagner du temps. À sept mois pour les gendarmes et à 10,5 mois pour les policiers au lieu de 12. Ils feront leur stage sur le terrain au printemps prochain pendant la campagne.