Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
La fusée Ariane 5 qui enchaine les succès, avec notamment un nouveau vol réussi dans la nuit de mercredi à jeudi, et tout cela dans l’indifférence générale.
La fusée Ariane est pourtant en train de battre des records de fiabilité et de puissance.
Rendez-vous compte, Ariane 5 n’a pas connu un échec depuis 2002.
Mercredi soir, elle a encore mis en orbite deux satellites de communication.
Ces deux satellites pesaient 10,735 tonnes, un record de poids. Il faut imaginer que 10 tonnes, c'est le poids d'un camion rempli, qui serait envoyé à 36.000 kilomètres au-dessus de nos têtes.
Les moteurs vulcains sont fabriqués à Vernon en Normandie. Ariane, c’est une aventure européenne avec à bord dans l'importance : Français, Allemand, Italien mais aussi Belge et Suisse.
Tout s'est très bien passé mercredi soir, c’était le 73e vol réussi d'affilé, ce qui en fait la fusée la plus fiable du monde.
Si vous regardez la concurrence, elles explosent régulièrement. Que ce soit les Russes, avec Proton, ou les Américains Space X, qui ont tous deux connus des échecs l'an dernier.
Mais, et c'est cela qui est le plus admirable, chez Ariane qui domine largement le marché des satellites commerciaux avec 50 % de parts de marché, on sait qu'il ne faut pas s'endormir sur ses lauriers.
C'est Ariane 6, la nouvelle fusée européenne qui va sortir en 2020. L’objectif n’est pas d'être plus puissant, les satellites ne sont pas plus gros, c'est d'être moins cher pour rester leader. Ariane 6 devrait proposer des vols à 60 millions contre 80 actuellement.
A noter que le prochain vol aura lieu le 4 octobre prochain. En cas de succès, Ariane 5 aura alors égalé son prédécesseur, Ariane 4, qui avait aligné 74 vols réussis d’affilé.
On souhaite bonne chance à cette aventure européenne qui fonctionne à merveille.
Sophie Larmoyer, experte internationale
Direction la Norvège, où l'on s'intéresse à la promotion des jeunes nés en 1997 et qui ont été appelés sous les drapeaux cet été, puisqu’il existe toujours un service militaire là-bas, tout au nord de l’Europe.
Et la particularité de cette "promo 97", c’est qu’elle est pleine de filles car voilà la première génération à qui s’applique le "service militaire obligatoire pour tous" instauré par une loi votée en 2014.
On sait que l’égalité des sexes est primordiale en Norvège et elle s’appuie sur un principe : "mêmes droits, mêmes devoirs" qui vaut maintenant aussi pour l’Armée.
L’argument mis en avant, c’est qu’en appelant aussi les filles, l’Armée va améliorer la qualité des recrues et diversifier les compétences.
Alors dans la réalité, il y a beaucoup plus de jeunes que de places donc tout le monde passe les tests, mais seuls les meilleurs et les plus motivés font effectivement leur service.
Sur un CV d’ailleurs c’est très bien vu, c’est valorisé dans le monde du travail.
Pour cette 1ère promo, un tiers des effectifs sont des filles qui ont signé pour 19 mois tout de même.
Le principe égalitaire est poussé au bout puisque les chambrées sont mixtes.
Pendant 19 mois on rampe dans la boue ensemble, et on dort dans les mêmes chambres.
Les Norvégiens remarquent que "la cohabitation accroit la tolérance, l’acceptation et la compréhension mutuelle". Personne ne veut plomber la cohésion du groupe, donc le maitre mot = respect.
La Norvège a toujours un ou deux coups d’avance, en matière d’égalité hommes-femmes comme le droit de vote des femmes qui remonte à plus de 100 ans.
Le gouvernement en Norvège est parfaitement paritaire avec une Première ministre et neuf ministres de chaque sexe et puis pas des petits secrétariats d’État. Il y a une femme aux Finances, au Travail, à la Justice, au Commerce et Industrie, à la Défense mais à la Culture également.
Au Parlement 40 % des députés sont des femmes contre 26,6% en France.
Les trois quarts des Norvégiennes travaillent, c’est l’un des taux d’emploi les plus élevés au monde.
La loi s’est assurée aussi qu’elles soient représentées dans les instances dirigeantes des entreprises. Depuis 2003 des quotas sont imposés, il faut au moins 40% des deux sexes dans les conseils d’administration, c’est la règle.
Une règle dont s’est inspirée la France, d’ailleurs avec la Loi Copé-Zimmermans de 2011 qui marche très bien, quasi 35% de femmes déjà dans les Conseils d'Administration.
On pourrait décliner beaucoup d’autres exemples
Peu à peu, c’est un état d’esprit qui s’instaure où tout le monde trouve ça normal, jusque dans les rangs de l’Armée.