Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel De Tarlé -Les entreprises françaises au Gabon
La Gabon est en proie à des violences (suite à la ré-élection contestée d'Ali Bongo) Et tout cela n'est pas neutre pour nos entreprises françaises, très présente au Gabon, (ainsi que dans tout l'Afrique francophone).
La France est le premier partenaire commercial du Gabon...un pays qui vit de ses matières premières. C'est simple, il y en a trois : le pétrole, le bois, et le manganèse. A chaque fois, vous trouvez des Francais à la manœuvre. Le pétrole, c'est Total, qui est présent au Gabon depuis 60 ans. Le manganèse, c'est le Français Eramet qui exploite les mines. Et dans le bois, également, vous retrouvez des Français (Transbois).
En tout, on compte plus d'une centaine d'entreprises françaises dans ce petit pays de moins de 2 millions d'habitants : Bouygues, Vinci, Véolia, Axa, BNP Paribas, Bolloré bien sûr.
Les Français sont très présents mais ils reculent. En 10 ans, notre part de marché au Gabon a chuté de 40 à 22% au profit de la Chine. Des chinois qui sont très offensifs sur le plan commercial, et peu regardant sur la question des droits de l'homme. C'est vrai partout en Afrique. Parti de rien, les Chinois s'arrogent aujourd'hui 20 % de de part de marché sur le continent africain, devant la France. C'est rageant. On ne cesse de dire que l'Afrique va tirer la croissance mondiale au XXIème sicèle, donc ce n'est pas le moment de perdre nos positions. Justement, c'est dans ces moments de crise, qu'on peut renforcer nos liens et ne pas plier bagage. Les Français tiennent beaucoup à se comporter en partenaires, plutôt qu'en investisseur étranger.
Concrètement, Eramet par exemple ouvre des écoles au Gabon ou Total emploie des locaux. Le Directeur général de Total Gabon est gabonais. Total veille à envoyer des expatriés qui vivent au Gabon, en famille, avec femmes et enfants, et non pas des hommes seuls, en mission, et qui vivent à l’hôtel. Pour réussir, il faut se faire caméléon et devenir Gabonais, africain. C’est la seule façon de garder durablement ses positions.
Sophie Larmoyer -L'expulsion des journalistes étrangers du Venezuela.
Plusieurs journalistes étrangers ont été expulsés ou refoulés du Venezuela cette semaine, dont la correspondante du Monde.
Cette expulsion est le signe de la crispation du pouvoir en place, héritier d’Hugo Chavez, alors que le pays traverse une crise "totale". Le pouvoir voulait éviter qu’il y ait trop de témoin de la "Grande marche" qui avait lieu hier. Pour une fois, l’opposition a réussi à mobiliser très large : peut-être un million de personnes dans l’Est de la capitale. C’est rare, à Caracas, une telle foule. D’abord parce que les gens ont peur, des violences policières et de l’insécurité record. Surtout parce qu’ils sont épuisés et n’ont pas le temps de manifester : il faut se lever à 4h du matin pour aller faire la queue devant les magasins d’État quasi vides. Attendre, parfois 48 heures, pour espérer acheter un paquet de riz ou de sucre. Les Vénézuéliens ont faim, vraiment faim ! C’était d’ailleurs l’un des slogans de la manifestation hier. La pénurie d’aliments de base et de médicaments atteint 80% des produits ! Tout manque, c’est une véritable crise humanitaire
Malgré ça, le président Nicolas Maduro, qui a succédé à Chavez à sa mort, refuse toute aide extérieure ?
Oui parce que ce serait un aveu d’échec. En même temps, comment imaginer que ça puisse aller mieux ? 96 % de l’économie du pays repose sur la vente de pétrole. Le reste, notamment la nourriture, est importé ! Or avec la crise, il a beaucoup moins de pétrodollars pour acheter à manger. L’inflation est montée aux cieux : +180 % en 2015 et pour cette année le FMI prévoit 720 % d’inflation ! Alors l’État est en faillite, a des ardoises partout, le marché noir fonctionne à plein, pour ceux qui en ont les moyens : le litre de lait, par exemple, atteint facilement l’équivalent de 120 euros.
Dans cette situation, malgré la fatigue et la lassitude, les Vénézuéliens réagissent ?
Oui ils réagissent de 2 manières. D’abord en étant créatifs : une nouvelle gastronomie émerge, on trouve des recettes originales sur Internet : comment remplacer le café par une infusion de farine grillée. C'est aussi le gros succès d’un groupe Facebook où l’on s’échange des recettes sympas à base d’ingrédients alternatifs. On fait avec les moyens du bord, on se débrouille…
Exaspérés, les Vénézuéliens réagissent cette fois en descendant dans la rue. Il s’agit de faire pression sur le pouvoir pour que soit organisé un referendum pour révoquer le président Maduro, et le faire légalement. Depuis janvier dernier, l’opposition anti-chaviste détient 2/3 des sièges à l’Assemblée mais la présidence manœuvre depuis des mois pour retarder les procédures et éviter qu’il y ait une élection présidentielle anticipée. La rue est donc entrée en jeu hier, comme si elle n’avait plus rien à perdre. Devant le succès de cette marche appelée "la prise de Caracas", une nouvelle manif est annoncée pour la semaine prochaine.
Géraldine Woessner - L'invention de la minijupe.
Le Vrai-Faux de l’Info, avec vous Géraldine Woessner. Le débat sur le burkini libère décidément des passions. Hier c’est Luc Châtel qui s’est enflammé pour vanter les valeurs de la France…
Luc Châtel : "La France c'est le pays de la liberté de la femme, c'est le pays de la libération de la femme, c'est le pays où on respecte les femmes et c'est le pays du mouvement féministe (...) c'est le pays qui a inventé la minijupe ".
La France a inventé la minijupe, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux. Le vêtement libérateur est né en Grande-Bretagne, des ciseaux de la styliste Mary Quant, qui avait plein le dos de manquer son autobus à ne pas pouvoir courir avec sa jupe au genoux. Nous sommes en 62 : le succès de sa minijupe est tellement foudroyant qu’il dépasse les frontières, et un français, André Courèges va la populariser. Mais à l'époque ça ne passe pas sans douleur : Coco Channel trouve le vêtement indécent, et il reste interdit jusqu’en 1980 dans un lieu que Luc Châtel connaît bien ; l’Assemblée nationale.
L’Assemblée d’ailleurs qui n’est pas exactement un modèle en matière de parité.
Pas vraiment, et c’est en cela que l'envolée de luc Châtel est cocasse. Seulement 26% de femmes sont élues à l’Assemblée, c’est simple on est 63èmes au classement des nations, derrière le Soudan, l’Afghanistan. On pourrait faire mieux. Et monsieur Châtel en sait quelque chose : son parti, les Républicains, paie chaque année 4 millions d’euros d’amende pour ne pas avoir présenté assez de femmes aux législatives. Ce n'est pas plus brillant dans la société civile : 0 % de femmes l'an dernier à la tête des grandes sociétés, des écarts de salaires de 19%, et plus le job est intéressant, plus ça se creuse. C’est dire si la France n’est pas encore ce phare de l’humanité que décrit Luc Châtel.
Il a parlé au passé...
Et il exagère ! L’auteure de la déclaration des droits de la femme, Olympe de Gouges, est morte guillotinée, et tous les partis de gauche issus de la révolution, ont dénié le droit de vote aux, femmes, parce qu’ils les pensaient bigotes, réactionnaires... Elles seront donc parmi les dernières à voter, en 1945, après les américaines, les russes, les allemandes… Aujourd’hui c’est toujours en France qu’on on a dû créer une "journée de la jupe et du respect" il y a 10 ans, pour défendre ce droit, décidément fragile, de dévoiler ses jambes.
La Gabon est en proie à des violences (suite à la ré-election contestée d'Ali Bongo)
Et tout cela n'est pas neutre pour nos entreprises françaises, très présente au Gabon, (ainsi que dans tout l'Afrique francophone).
La France est le premier partenaire commercial du gabon...un pays qui vit de ses matières premières.
C'est simple, il y en a 3 : le pétrole, le bois, et le manganèse.
Et, à chaque fois, vous trouvez des Frrancais à la manoeuvre.
Le pétrole, c'est Total, qui est présent au gabon depuis 60 ans.
Le manganèse, c'est le Français Eramet qui exploite les mines.
Et dans le bois, également, vous retrouvez des Français (Transbois).
En tout, on compte plus d'une centaine d'entreprises françaises dans ce petit pays de moins de 2 millions d'habitants : Bouygues, Vinci, Véolia, Axa, BNP Paribas, Bolloré bien sûr...
Les Français sont très présents...mais, ils reculent....En 10 ans, notre part de marché au Gabon a chuté de 40 à 22 %...au profit de la Chine...Des chinois qui sont très offensifs sur le plan commercial, et peu regardant sur la question des droits de l'homme. (C'est vrai partout en Afrique...parti de rien, les Chinois s'arrgent aujourd'hui 20 % de de part de marché sur le continent africain, devant la France.)
C'est rageant ...On ne cesse de dire que l'Afrique va tirer la croissance mondiale au XXIème sicèle. Donc, ce n'est pas le moment de perdre nos positions.
Justement, c'est dans ces moments de crise, qu'on peut renforcer nos liens...et ne pas plier bagage...
Les Français tiennent beaucoup à se comporter en partenaires, plutot qu'en investisseur etranger. Concrètement :
- C'est Eramet par exemple qui ouvre des écoles au Gabon.
- C'est Total qui emploie des locaux...le Directeur général de Total Gabon est gabonais. Et puis Total veille à envoyer des expatriés qui vivent au Gabon, en famille, avec femmes et enfants...(et non pas des hommes seuls, en mission, et qui vivent à l’hotel).
Pour réussir, il faut se faire caméléon…et devenir Gabonais, africain. C’est la seule façon de garder durablement ses positions.