Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
Une voiture électrique à moins de 7.000 euros ! C'est possible. Renault est en train de développer une voiture électrique low-cost.
C'est là une révolution car aujourd'hui, le prix est un frein énorme au développement de la voiture propre.
La transition énergétique est le grand sujet de notre époque avec le réchauffement climatique.
Comme le fait remarquer Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, ce sujet de la transition énergétique est totalement absent des débats des Primaires de la droite.
Mais, peu importe, les industriels, eux, avancent avec effectivement une révolution : la voiture électrique pas cher.
Parce que jusqu'à présent, l'électrique est très chère.
Une zoe, qui est une petite voiture comme une Clio, coûte près de 20.000 euros, bonus écologique compris de 6.300 euros.
Ensuite, il faut louer les batteries ce qui revient tous les mois à 120 euros.
Il faut donc être riche pour être écolo.
Justement, Carlos Ghosn, l'a annoncé hier : "Nous sommes en train de développer une voiture électrique à bas coût en Chine, nous parlons aujourd'hui de 7.000 à 8.000 dollars (6.300 à 7.200 euros)".
Cette voiture devrait voir le jour d'ici 2020, indique-t-on chez Renault. Ce sera pour le marché chinois dans un premier temps.
Mais, c'est une certitude, comme les panneaux solaires, le prix des voitures électriques va baisser. Ce qui va enfin, permettre de démocratiser la voiture électrique qui représente pour le moment moins de 1% du marché. Cela va nous libérer du pétrole.
Tout n'est pas simple car si les constructeurs sont en train de passer à la voiture propre, la voiture électrique, il faut maintenant s'assurer que l'électricité, elle aussi, soit propre et ne rejette pas de C02. C'est le cas en France, avec le nucléaire.
Mais, c'est pas forcément le cas encore en chine ou chez nos voisins.
Mais la technologie avance, les prix baissent et les industriels ont pris à bras le corps, cette question de la transition énergétique.
Sophie Larmoyer, experte international
On se tourne vers l’Afrique du Sud, où le président Jacob Zuma est dans la tourmente. Il est directement mis en cause dans un rapport officiel, qui évoque de possibles "crimes de corruption" au sommet du pouvoir.
Oui, ce sont des mots très graves et ce qui en cause, c’est l’emprise d’une famille d’industriels sur les affaires d’État. Il s’agit des trois frères "Gupta", d’origine indienne, arrivés en Afrique-du-Sud dans les années 90. Ils sont richissimes, leur empire a démarré dans l’informatique puis s’est étendu dans l’industrie minière, l’immobilier, l’aviation, les médias... Il générerait environ 290 millions d’euros par an.
Les familles Gupta et Zuma sont amies depuis le début des années 2000. Plusieurs des proches du président ont été embauchés ou ont dirigé des entreprises Gupta, le fils de Zuma est même associé d’un conglomérat d’investissement dont il détient 45% des parts.
Il y a clairement une collusion personnelle entre les deux familles.
Cette proximité est bien connue, elle a provoqué quelques scandales d’ailleurs. Comme lorsqu’en 2013, un avion privé transportant 200 invités au mariage d’une fille Gupta s’est posé sur une base militaire sans autorisation de l’armée. On se permet beaucoup de choses.
Mais où est l’ingérence dans les affaires d’État ?
Tout est permis ! Donc la famille Gupta "fait nommer" des ministres, c’est le cas de celui des Mines, choisi pour booster ses affaires. Autre exemple : en décembre dernier, le ministre des Finances, un homme très respecté, est limogé sans raison et remplacé par un député inconnu. Or on sait maintenant que ce député était allé sept fois chez les frères Gupta, y compris la veille de sa prise de fonction.
Ce sont aussi les hommes d’affaire qui ont proposé au vice-ministre des Finances 40 millions d’euros pour être promu ministre, "à condition de travailler avec eux". Et en ajoutant que s’il avait un sac, il pouvait même partir tout de suite avec 40.000 euros en liquide ! Ça s’appelle des méthodes de mafieux, et ça se fait sous l’œil complice du président Zuma.
Est-ce que Zuma va être poussé à la démission ?
L’opposition prépare une motion de censure pour jeudi prochain au Parlement. Le parti de Zuma y est majoritaire mais le soutien au président aux multiples casseroles s’effrite. Une partie des membres de l’ANC, qui est le parti historique de Mandela, sont désormais en guerre contre le niveau de corruption atteint. Alors on commence à évoquer, en Afrique du sud, la possibilité d’un "Zumxit".
Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info
Le vrai Faux de l’Info avec les candidats à la primaire de la droite qui ont rivalisé de fermeté hier, sur les sujets de société.
Face à la crise des migrants, tous s’accordent sur un point : il faut distinguer les demandeurs d’asile, des migrants économiques. Jean-François Copé est d’ailleurs affolé :
Jean-François Copé : "On est aujourd’hui le premier hotspot d’Europe".
La France est devenue le premier hotspot d’Europe, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux. Rappelons ce que sont les hotspot : des centre d’accueil et d’orientation des migrants ouverts en 2015 aux frontières de l’Europe pour répertorier les demandeurs d’Asile, les triers, avant de les répartir dans différents pays. La France n’est pas aux frontières, elle n’accueille pas de hotspot, qui n’existent pour l’instant qu’en Grèce et en Italie. Alors Monsieur Copé faisait bien sûr référence à Calais, qui vient d’être démantelé mais les flux n’ont absolument rien à voir. Calais a accueilli jusqu’à 10.000 migrants, 60.000 s’entassent en Grèce en ce moment dans des camps. Et ils sont des milliers dans les quatre hotspots d’Italie ou plus de 50.000 personnes sont arrivées depuis le 12 juillet d’après les derniers chiffres de la Commission européenne. Pour rappel, la France ne devrait accueillir, elle, que 90.000 demandeurs d’asile sur l’ensemble de l’année.
Des migrants qui devraient être expulsés quand ils sont déboutés, c’est ce que tous promettent ?
Oui des expulsions plus nombreuses, et des accords renégociés avec l’Angleterre. Nicolas Sarkozy s’en vente d’ailleurs :
Nicolas Sarkozy : "J’ai envoyé 4.000 personnes présentes à Sangatte en Angleterre".
Les migrants de Sangate sont tous partis en Angleterre ?
Pas du tout. D’abord, au moment où Sangate a fermé, fin 2002, 4.000 migrants étaient bien dans la région, mais seulement 1.600 résidaient effectivement dans le camp. La Grande-Bretagne a accepté, après négociation, d’accueillir un millier de kurdes irakiens, et quelque 200 afghans qui avaient de la famille dans le pays, donc 1.200 personnes en tout. Mais pour les autres, on n’a pas trouvé de solution, certains sont partis, mais un grand nombre sont restés tout simplement à Calais ou dans la région. Ils ont constitué. peu a peu, la première jungle, que Nicolas Sarkozy devra d’ailleurs démanteler, sept ans plus tard, toujours sans régler le problème.