Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
Paris est sur le point de ravir à Londres le titre de "Capitale Européenne des Start-ups" ! C'est l'une des conséquences du Brexit.
Les fonds qui sont spécialisés dans la nouvelle économie, ne veulent plus financer les start-up installées à Londres parce qu'avec le Brexit, ces entreprises pourraient perdre le passeport européen. C'est à dire l'autorisation depuis Londres de travailler, de vendre leur service partout en Europe.
Effet immédiat : sur les trois derniers mois, les capitaux investis dans les start-up britanniques a chuté de 38% à 830 millions d’euros.
Paris a constaté une augmentation de 71% depuis le début de l'année et arrive donc à 780 millions sur les trois derniers mois.
Paris est sur le point de devenir la capitale des start-up, devant Londres et loin devant l'Allemagne, qui attire deux fois moins d'agent.
Si vous comptez non pas en valeur mais en nombre de projet financé, Paris est numéro un.
Il s’agit notamment de Drivy, Blablacar, des start-up dans le domaine de la santé, de la finance et du sport.
Si Paris gagne ce n'est pas uniquement parce que Londres trébuche, c’est également parce que l’environnement est favorable.
Les ingénieurs sont bien formés et puis, ce qu'on appelle des incubateurs. C'est une grande plateforme où l'on trouve plusieurs start-up qui s'entraide avec des conseils, financiers, techniques, juridiques, émulsions.
Et l'année prochaine, va ouvrir, à Paris, dans la halle Fessiney (13e), le plus grand incubateur du monde.
C’est un véritable ecosystème vertueux que vous trouvez à Paris et qui attire des start-up étrangère.
C’est en France que sont en train de naitre, les Google et les FaceBook de demain.
Sophie Larmoyer, experte internationale
Les dirigeants des deux parties de l’ile de Chypre sont réunis depuis lundi avec un objectif : trouver un accord pour réunifier les deux territoires. Les négociations sont vraiment entrées dans le vif du sujet cette semaine, alors que ça fait 42 ans que Chypre est divisée !
Eh oui, sur cette île il y avait une majorité grecque, une minorité turque tous Chypriotes. Et en 74, en réaction à une tentative de coup d’état des nationalistes pour être rattachés à la Grèce, l’armée turque débarque pour protéger les Chypriotes turcs. Et voilà, ça fait 42 ans, vous le disiez, que l’île est coupée en deux : les Turcs sur un tiers Nord du territoire, les Grecs au Sud. Pour rappel, ces Chypriotes du sud sont membres de l’Union européenne. Et au milieu, c’est ce qu’on appelle la "ligne Attila", ou "ligne Verte" : une zone tampon gérée par l’Onu, avec environ 1.000 casques bleus.
Mais c’est l’Arlésienne, cette histoire de "réunification", ça fait longtemps qu’on en parle ?
Oui c’est vrai et ça a été laborieux jusqu’ici. On se souvient en particulier du plan de l’Onu en 2004, qui avait failli être adopté quelques jours avant l’adhésion de Chypre à l’Union européenne. Les Chypriotes turcs avaient dit "oui", mais les Chypriotes du sud, la majorité grecque, l’avaient rejeté à 75%. Depuis, il ne se passait pas grand-chose. Jusqu’à ces pourparlers sérieux, repris en mai 2015, notamment grâce à l’élection au Nord d’un nouveau leader turc très favorable à une solution.
Et pourquoi cette semaine de négociation, depuis lundi, est-elle si cruciale ?
Parce que la date butoir que se sont fixés le deux dirigeants, c’est fin 2016, on y est. Mais cette semaine, pour la 1ère fois, ils ont abordé le sujet le plus sensible : celui du partage du territoire. Parce qu’évidemment, en 74, quand l’île s’est scindée en deux camps, 200.000 personnes ont dû fuir, abandonner leurs maisons : les Chypriotes grecs du nord sont descendus au Sud, les Trucs du sud sont passés au nord. Donc se posent aujourd’hui de graves questions de propriété. Par ailleurs les Chypriotes turcs occupent aujourd’hui 38% de la surface de l’île alors qu’ils ne représentaient que 18% de la population en 74.
Ces questions-là sont les plus compliquées, celles qui couteront très cher aussi, au futur État. Et puis surtout, elles cristallisent les exigences de la population notamment des chypriotes grecs, qui ont déjà fait capoter le plan de 2004. Or tout nouvel accord sera soumis à referendum. Et un nouvel échec relèguerait tout espoir de réunification aux calendes grecques.
François Geffrier pour le Vrai faux de l'info
Le Vrai-Faux de l’Info avec le candidat des verts à la présidentielle qui voit la Chine en modèle de vertu.
Yannick Jadot, qui vient de remporter la primaire écolo, pour lui la Chine pousse bien plus que l’Europe en faveur des énergies renouvelables.
Yannick Jadot : "Sur les énergies renouvelables, la Chine a depuis des années pris le leadership. C'est le 1er producteur mondial d'énergies renouvelables".
La Chine, leader, 1er producteur mondial d’énergies renouvelables, ça paraît étonnant, c’est vrai ou c’est faux ?
Et bien c’est vrai. C’est vrai, très nettement, et depuis plusieurs années ! Prenez les derniers chiffres disponibles. La comparaison entre la Chine et les suivants dans la liste est implacable. En 2014, selon l’OCDE, la Chine a produit presque 4.000 gigawatt-heure d’électricité d’origine renouvelable. Les États-Unis : même pas la moitié de ça, 1.800 gigawatt-heure seulement. La France est 7e sur la liste, 250 gigawatt-heures. La France est un nain à côté de la Chine, nous produisons 16 fois moins d’énergie renouvelable que les Chinois.
Ceci dit, c’est un peu normal, nous sommes quand même un peu moins nombreux que les Chinois.
Vous avez raison, il y a sur Terre 1,4 milliard de Chinois et seulement 65 millions de Français. Donc, si on raisonne par habitant, la France produit plus de renouvelable que la Chine.
C’est ça le cœur du sujet, la Chine a encore un chemin immense à parcourir. Encore aujourd’hui, 87% de son "mix énergétique", comme on dit, c’est du non renouvelable, selon l’agence internationale de l’énergie, en bonne partie du charbon ! Le pays est à la 96e place mondiale pour son mix énergétique. La Chine est le plus gros pollueur de la planète avec plus d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Mais vu la taille de la Chine, le pays a quand même bâti un savoir-faire industriel indéniable en matière d’énergies renouvelables.
Oui très clairement, notamment sur les barrages. C’est la Chine qui est la plus forte en production hydroélectrique. Il y a notamment vous savez ce gigantesque barrage des Trois-Gorges sur le fleuve Yangzi Jiang. A lui tout seul, il produit autant que 20 réacteurs nucléaires.
C’est le symbole d’une volonté politique, qu’il y a en Chine. Tout cela est très organisé, au travers de plans du gouvernement chinois. C’est une façon de soutenir la croissance.
D’ailleurs quand on regarde les investissements qui sont faits dans les énergies renouvelables, ils augmentent constamment depuis une douzaine d’années en Chine, en Inde et au Brésil, alors qu’en moyenne dans les pays développés, ils se sont tassés ces cinq dernières années.