Elisabeth Guigou a réaffirmé qu'elle restait candidate pour un poste de commissaire européen en dépit des ambitions affichées par Pierre Moscovici.
Thomas : On nous le dit, on nous le répète, on nous le rabâche : le résultat des européennes va peser sur la composition de la commission. Bonjour Caroline Roux ! Il y en a un qui est DEJA dans les starting blocks c’est Pierre Moscovici. L'ex ministre de l'économie se voit déjà dans la peau du prochain commissaire européen Français...
François Hollande lui avait promis le poste pour faire passer la pilule lors du remaniement. Mais le doute subsistait encore. L’ancien ministre est alors reparti à la charge. Le 5 mai dernier il obtenu l’assurance de Manuel Valls et le lendemain la garantie du président lors d’une discussion d’une heure en tête à tête. Pour boucler la boucle lundi il a évoqué le sujet avec Laurent Fabius. Pierre Moscovici joue la carte de la sérénité « on en est plus au stade du si mais au stade du comment» comment « lui » commissaire Europeen pourrait récupérer un large périmètre économique. C’est à cela qu’il travaille en coulisse désormais. La mission parlementaire qui lui a été confiée sur la croissance et l’emploi en Europe, lui permet de faire campagne. Il a rencontré Michel Barnier, les directeurs généraux de la commission, et prépare une douzaine de déplacements en Europe. Mais derrière cette assurance affichée, il reste un doute, comme le dit un des amis de Pierre Moscovici : « Il a fait le choix de faire confiance à la parole de François Hollande ». D’ailleurs l’Elysée refuse de s’avancer sur le sujet ni en on ni en off.
Thomas : Seriez-vous, Caroline, en train d'émettre un doute sur la parole donnée par François Hollande ?
Le problème c’est que le président a reçu mercredi la principale adversaire de Pierre Moscovici pour le Job : Elisabeth Guigou, Présidente de la commission des affaires étrangères. Il faut croire qu’elle aussi a été rassurée par son entretien car elle m’a fait passer le message en sortant « tout reste ouvert », persuadée que son profil plus large sur les dossiers comme la diplomatie, l’énergie, le climat est un atout. En fait, François Hollande, comme toujours se laisse donc toutes les options à portée de main. Et pour le coup il a raison car c’est une négociation âpre qui va s’ouvrir à Bruxelles après les élections. Une discussion entre chefs d’Etat, un jeu de Boneto ou la répartition des postes se fait en fonction d’équilibres nationaux...une équation à multiples inconnues.
Thomas :Cela dit, pour arriver en position de force il vaudrait quand même mieux que les socialistes sauvent les meubles dimanche non ?
Naturellement que ça va peser et imaginez si la France se réveille lundi matin avec un parti Europhobe en tête...On peut ajouter comme me le dit un commissaire que Paris aura du mal à s’imposer sur les postes économiques à Bruxelles tant qu’il y aura des doutes sur sa capacité à tenir ses engagements budgétaires. Donc François Hollande peut donner sa parole à Paris, mais il n’est pas encore sûr de pouvoir imposer ses choix à Bruxelles.
Prendre les obstacles l'un après l'autre... Et le 1er à franchir est de taille pour le gouvernement : c'est dimanche... les Européennes. L'info politique de Caroline Roux, tous les matins à 7h25 sur Europe 1 ! A lundi Caroline...