Le Taïwanais Kymco, apparu au milieu des années 2000, a réussi à se faire une place au soleil sur le marché des scooters en faisant évoluer sa gamme.
Les dossiers spéciaux du jeudi avec aujourd’hui, l’ascension d’un constructeur de scooters : il s’appelle Kymco.
Il y a encore une petite dizaine d’années, lorsque vous disiez que votre scooter n’était ni une Vespa, ni un Yamaha, Honda ou Peugeot, mais un Kymco, les gens vous regardaient avec une stupeur dans les yeux qui pouvait signifier deux choses. La première qui voulait dire : "Mais qu’est-ce qu’un scooter Kymco ?" L’autre, chez quelques avertis, voulait plutôt laisser entendre : "Mais qu’est-ce que tu t’es aventuré à acheter comme camelote chinoise ?"
Car c’est vrai, les scooters chinois ont fait leur apparition au milieu des années 2000, mais c’était des scooters jetables, comme des Kleenex. Une fois en panne, difficile de les réparer à moins de tout changer. On les retrouvait au bord des routes ou des trottoirs en train de rouiller.
Mais Kymco c’est chinois ?
Non, c’est taïwanais ! Tout comme son concurrent Sym d’ailleurs. Mais c'est vrai, Kymco produit dans deux usines chinoises, et deux autres à Taiwan. Et l’histoire, pour la faire courte, c’est un peu David contre Goliath. Car jusque dans les années 1960, Kymco fournissait des pièces détachées pour Honda. C’était le sous-traitant attitré. Puis il a volé de ses propres ailes. Le résultat aujourd’hui est qu’il est à la cinquième place sur le marché français, et collabore avec des marques de prestige, comme BMW entre autres, pour la construction de son gros scooter 650.
Mais comment a-t-il réussi à se positionner ?
La recette est la même que pour les voitures coréennes, et même pour certains produits d’électroménager venus de cette zone du monde. Première étape : proposer un prix défiant toute concurrence. Deuxième étape : y ajouter la fiabilité, sans quoi vous ne fidéliserez aucun client. Troisième étape : une fois quelques recettes rentrées, investir dans le design, faire un objet beau, gratifiant, le scooter que vous admirez le matin en l’enfourchant.
Aujourd’hui, lorsqu’on regarde les prix Kymco - 3.500 euros pour le 125 KCT, concurrent des Forza Honda et X max Yamaha ou encore 2.000 euros pour le néo rétro LIKE en version 125, qui vise la Vespa traditionnelle - on n’est pas très éloigné des prix des concurrents. Et c’est vrai pour les voitures Hyundai dont on a beaucoup parlé ici même, et qui ne sont pas beaucoup moins chères vis-à-vis de la concurrence européenne. Mais voilà, Kymco a su gagner un public, c’est aussi fatalement moins un objet de désir et vu la vitesse à laquelle les scooters se font voler, eh bien certains y voient un côté serein.
Enfin sachez que Kymco n’arrête pas son développement. La marque prévoit cette année de présenter 6 nouveaux produits, y compris en quad où il est leader en France.