Depuis 2011, les vols à main armée contre les bijouteries sont plutôt en baisse. Sur les autres petits commerces, par contre, il y a une phrase d’augmentation depuis un an.
Christophe Soullez, directeur de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, à propos de ce commerçant qui a abattu son braqueur hier dans la Marne.
Ses principales déclarations :
"Non, les attaques contre les bijouteries ne se multiplient pas dans le pays. Depuis 2011, les vols à main armée contre les bijouteries sont plutôt en baisse. Sur les autres petits commerces, par contre, il y a une phrase d’augmentation depuis un an, alors que les braquages sont en baisse depuis une dizaine d’années. 5.000 vols par main armée par an, contre 9.000 en 2001 !"
"Les délinquants vont vers des cibles accessibles, fragiles, parfois peu protégées. Nous sommes devant une nouvelle génération de braqueurs, avec une disproportion entre la violence employée et les gains escomptés, à peine quelques milliers d'euros. Et n'oublions pas que le braquage est l'activité reine du banditisme. Pour gravir des échelons dans la criminalité, il faut réaliser des braquages, c'est encore un passage obligé."
"Il est vrai que la prévention situationnelle, les accès, les sas, les alarmes, ça ne suffit pas toujours. Mais si les braquages de bijouteries sont en baisse, c'est aussi parce que les bijoutiers se sont organisés, avec des liens très étroits entre la fédération des bijoutiers et la police. Il y a un plan depuis deux mois, avec des patrouilles préventives plus importantes, même si évidemment ça ne suffit pas. Les interpellations, la recherche judiciaire sont importantes, il faut des moyens pour la police. On ne lui facilite pas toujours la tâche, notamment en terme de fichiers."
A propos de la légitime défense :
"La légitime défense doit être proportionnée à l'acte. Il faut que la personne soit menacée : la légitime défense pour la défense des biens n'est pas admise. C'est ce que devra démontrer l'enquête : la légitime défense n'est pas l'auto-défense."
A propos du soutien affiché sur les réseaux sociaux, ça complique les choses ?
"Oui. Mais attention, le soutien de l'opinion ne veut pas dire soutien de la Justice, ça ne veut pas dire que les règles judicaires doivent être oubliées. Se sentir soutenu, et peut-être que ça encourage un peu ce type d'action, n'empêchera pas que les conséquences judiciaires pour le bijoutier puissent être négatives."