Selon Bernard Devalois, le couple du Lutetia soulève une problématique différente : la revendication au droit au suicide assisté.
Bernard Devalois, chef du service de l'unité de soins palliatifs à l'hôpital de Pontoise
Ses principales déclarations, au micro de Thomas Sotto :
Que dit la loi aujourd'hui ?
"C'est la loi Léonetti de 2005, qui interdit aux médecins l'acharnement thérapeutique, déterminé par le malade. S'il ne peut dire ce qu'il veut, deux dispositifs : la directive anticipée et la personne de confiance qui va dire les choses à votre place."
"Dans le cas de ce couple, c'est une situation qui n'a rien à voir ! Ce couple n'était pas en fin de vie ! Il était âgé, ce qui n'est pas une maladie. C'est une problématique différente : la revendication au droit au suicide assisté. Ce que réclamait ce couple avec cette histoire très médiatique - tout le monde ne peut pas se payer une chambre au Lutetia et mettre en scène son suicide. Eux réclament, avec un courant de pensée respectable mais qu'on peut ne pas partager : l'Etat devrait assurer à ceux qui veulent se suicider le moyen de le faire avec une pilule, comme en Oregon."
Vous vous accommodez de la loi Léonetti ?
"Oui oui, parfaitement. La question de la demande de suicide est inexistante ! Nos patients veulent vivre un peu plus longtemps, un peu plus confortablement. Le problème majeur de la loi Léonetti, c'est que peu de gens ont écrit des directives anticipées, ont désigné des proches. Il faut que la société s'empare de ces moyens."
Il y a une distinction entre euthanasie active et passive ?
"Le terme d'euthanasie est un mauvais terme qui veut tout et rien dire. Je sais ce qu'est une injection létale, comme autorisé en Belgique avec des dérives considérables. Je ne voudrais pas de la loi belge en France. Je souhaite qu'on aille vers une solidarité avec les patients en fin de vie : que la réponse à leur souffrance ne soit ni l'injection létale ni l'acharnement thérapeutique."